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Critique de oran


Comme Albert CAMUS, Jules ROY ( 1907-2000) est né en Algérie, lui à Rovigo (Bougara) dans la Mitidja. En 1945, à Paris, il le rencontre, il s'en suit une amitié indéfectible. (Ensemble, sur invitation d'Henri Bosco, ils découvriront Lourmarin, dans les années 40 ; en janvier 1960, il est l'un des fidèles compagnons à assister à ses obsèques. En parlant de lui il disait :« Il m'a tout donné, tout appris »).
Albert Camus a écrit une nouvelle «LA FEMME ADULTÈRE » en 1954, publiée dans « L'Exil et le Royaume » en 1957 : Janine, lors d'un voyage dans les Hauts Plateaux algériens, va, au cours d'une nuit étoilée, prendre conscience de la médiocrité de son existence, de l'exil solitaire dans lequel elle est plongée depuis son mariage, elle va découvrir la beauté de la nature, retrouver sa liberté grâce à une union nocturne sensuelle, une étreinte, on ne peut plus charnelle avec le ciel et la terre : « Devant elle, les étoiles tombaient, une à une, puis s'éteignaient parmi les pierres du désert, et à chaque fois Janine s'ouvrait un peu plus à la nuit. (…) La sève montait à nouveau dans son corps (…) Alors, avec une douceur insupportable, l'eau de la nuit commença d'emplir Janine (…) monta peu à peu du centre obscur de son être et déborda en flots ininterrompus jusqu'à sa bouche pleine de gémissements. L'instant d'après, le ciel entier s'étendait au-dessus d'elle, renversée sur la terre froide (…) ».
Jules Roy écrit ce court roman « LA FEMME INFIDÈLE », en 1955.
Un décor identique, celui de l'Algérie, un parallélisme : deux femmes pécheresses , l' une infidèle, l'autre adultère , mots synonymes pour parler des liens de l'hymen dénoués, du viol du serment du mariage, mais avec des portées totalement différentes !

Pendant la seconde Guerre mondiale, Jules Roy servit dans la Royal Air Force, il pilota notamment le Potez 39, un monoplan biplace d'observation et de bombardement. Mais ici c'est un Douglas qui est mis en scène, (le modèle n'est pas précisé peut être un DC2 ou DC3), un avion défaillant, usé par le temps et les trop nombreuses missions qui va causer la mort de son pilote le lieutenant François Ferrer, la trentaine.
Le capitaine Rousseau, chef de l'escadrille et son adjoint le capitaine Dumard, basés sur le littoral algérien, près de Bône, sont chargés d'annoncer la triste nouvelle à la veuve, une femme troublante à la réputation sulfureuse.
Madame Ferrer a déserté la villa . Les deux compagnons d'armes vont partir à sa recherche.
L'un et l'autre sont amoureux, attirés par cette femme sensuelle, voluptueuse qui excite leur convoitise, leur désir. Cette avidité à posséder ce corps complaisant se traduit pas des qualificatifs peu indulgents à son égard « Elle est une femme peu farouche, indécente, provocante, , une garce facile… » N'est pas homme , celui qui n'est pas subjuguer par l'envie, qui ne peut résister à une concupiscence fiévreuse devant une telle femme. Cette créature, Hélène , qui est-elle vraiment ? Une épouse délaissée par un conjoint animé par une seule et vraie passion, celle de voler, une femme qui s'ennuie, une femme incomprise sûrement.
C'est un récit à la tonalité sobre et masculine. Roy alimente le récit de ses expériences dans l'armée.
L'analyse psychologique des personnages est intéressante, un peu sommaire, toutefois, un peu réductrice.

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