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Critique de fncns


D'une façon romancée, Jean-Christophe Rufin nous plonge dans l'univers du terrorisme international, de la lutte contre ce dernier, des forces en présences au sein même d'AQMI, et des stratégies gouvernementales en matière de renseignement.

Si le récit est intéressant et bien amené, j'ai trouvé le style d'écriture extrêmement déplaisant, et teinté d'une touche de sexisme à peine déguisée.


Quand tous les hommes du roman ont un poste de dirigeant, sont sûrs d'eux, arrogants, forts et virils, les femmes sont, elles, décrites d'une façon très orientée et rarement en leur faveur.

La femme de ce roman est soit une grande séductrice mystérieuse (il n'y en a en fait qu'une : Jasmine), soit une bureaucrate en mal de pouvoir, féministe à outrance et pleine d'une rancoeur froide envers les hommes, suffisamment pour le faire savoir en réunion - exaspérant ainsi ses collègues masculins qui décidément, en ont vraiment marre des féministes -, soit un personnage servile prêt à tout pour séduire les mâles environnants (comme cette caissière « très maquillée », tentant de draguer son client en « tenant de côté ses jambes soigneusement épilées et bronzées » et en usant « de grands yeux papillonnants »).

N'oublions pas de souligner que, pour l'auteur, les bourgeoises se « couvrent de bijoux pour dissimuler les dégâts de l'âge » (très belle remarque), que corriger un « Messieurs » en « Mesdames et messieurs » est « un début [de discours] moins fort », et que la séparation est « au sens propre, un droit de l'homme » (homme en italique, par opposition à la femme).


Bien au-delà de ces inconvenances, le style d'écriture est souvent étonnamment (pour du Rufin) assez enfantin et lourd, les phrases très courtes et hachées, sans véritable richesse, et l'auteur fournit parfois force détails qui paraissent inutiles. On notera ainsi que sur une même page, nous avons la joie d'être confrontés à des serrures de porte qui sont « de type ancien », et à « un passeport français de type ordinaire ». Vous serez également ravis d'apprendre au cours de votre lecture que le téléphone portable d'une protagoniste n'exige « aucun autre code que les quatre zéros d'origine ».

Sans que ces détails soient rédhibitoires dans la lecture, ils l'alourdissent et font douter de leur intérêt.


Pour conclure, le roman est bien pensé et porte sur un sujet captivant, mais si vous êtes repoussés par les détails stylistiques évoqués, passez votre chemin.
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