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Critique de Marie987654321



Homme de voyage, homme de culture, homme de découverte, l'écrivain voyageur triestin décide cette fois de partir à la découverte des Alpes entre Suisse, Italie, Autriche et France. Il roule, marche, fait du vélo, escalade selon les moments. Il recherche les vallées perdues et les hommes qui ont su conserver leur épaisseur en échappant au modernisme forcené. Quelques scènes sont exceptionnelles comme le concert de violoncelle au milieu de la forêt ou la visite du site du Vajont où un glissement de terrain, plutôt le glissement d'un morceaux de montagne dans le lac de retenue causa 1900 morts. Un chapitre un peu décalé est consacré à sa rencontre avec Jorg Haider avec lequel il part en montagne.

Paolo Rumiz recherche ce qui est encore vivant, ce qui va peut être disparaitre, des traces de vie qui s'inscrivent dans l'histoire de l'Europe : les hommes oeuvrent de leur main, que ce soit à la tonte des moutons ou au violoncelle et savent raconter des histoires qui remontent à des temps anciens. Il recueille ses traces, il recueille les espoirs que quelque chose d'autre, d'autres valeurs, d'autres intérêts, d'autres priorités, d'autres façons de voir le monde et son rapport au monde subsistent, espérant qu'il en reste une graine qui saura peut être éclore à nouveau. La critique de la folie de mesure du monde, de la rentabilité et du progrès technologique, nouvelles divinités, est toujours présente.

La partie la plus touchante selon moi est la seconde consacrée au territoire inconnu de Appenins, cette longue bande de montagne qui s'étale tout le long de la botte italienne. Au volant d'une Fiat Topolino de 1953 il zigzague dans une Italie des oubliés, loin des métropoles, des plaines et des plages. Il découvre un monde austère et rugueux où vivent des italiens tenaces et résistants, un monde qui se dépeuple et vieillit et où des auxiliaires de vie d'Europe de l'est viennent s'occuper personnes âgés qui restent et une monde où la mémoire d'Hannibal est toujours présente.

Avant il y avait un monde partout avec de l'humanité, des vies souvent dures, aujourd'hui les humains ne veulent plus/ ne peuvent plus y vivre : parce que c'est trop dur, parce que les rendements agricoles ne sont pas assez bons, parce que les jeunes rêvent de la ville, parce que les gouvernements avaient besoin de main d'oeuvre pour l'industrie et qu'il fallait forcer les paysans à émigrer, parce que c'est tellement plus facile de rouler sur l'autoroute, de profiter des avantages des plaines, parce que ces paysans âpres, ces maisons sans confort, c'était le passé...

Mais ne pourrait-on pas permettre plus de diversité et n'avoir pas qu'une seule boussole pour nos société, d'être plus attentifs et plus respectueux de la nature.
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