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Critique de Latulu


Un premier tome de 788 pages qui prend le temps, parfois un peu trop, de planter un univers riche et complexe que ce premier volet dévoile prudemment.
Au moment où s'ouvre le récit, Hadrian Marlowe est un homme connu sous de multiples noms dans tout l'empire interstellaire, certains prestigieux et d'autres, comme celui du Dévoreur de Soleil, qui témoignent plutôt d'actions condamnables. Et de condamnation, il en est justement question puisque Hadrian s'apprête à être pendu pour ses crimes.
Le carnet sur lequel il écrit s'adresse directement au lecteur.
Hadrian se confesse, raconte son enfance auprès d'un père autoritaire, son intérêt pour les études et son conflit avec son jeune frère pour la succession du trône. Il nous entraîne dans l'espace, sur d'autres planètes et d'autres civilisations avec toujours, en toile de fond, l'omniprésente catastrophe à venir dans son extraordinaire autobiographie.

Christopher Ruocchio nous embarque dans une sacrée aventure qui promet d'être longue et mouvementée. Il construit un personnage tout en nuances, dont les actions d'éclat et de bravoure sont aussitôt éclipsées par des déconvenues issues d'erreurs stratégiques ou de coups du sort.
J'ai beaucoup aimé son caractère. Les autres personnages bénéficient également d'une psyché complexe où l'ambivalence prime.
L'univers d'Hadrian évolue en même temps que l'âge du personnage. Son rôle en tant que jeune aristocrate dans un empire où le Maître domine plusieurs galaxies nous offre une vision partielle mais intéressante du point de vue politique et des rapports de force.
Son goût pour les études et les langues notamment permet d'éviter l'écueil d'un récit fondé sur de seules batailles épiques. Hadrian, en effet, a soif de connaissance des autres espèces. Ce trait de caractère amène une histoire riche en interprétations sur tous les plans : individus, société, religion et politique.
L'action est cependant présente, notamment avec les combats de gladiateurs dans lesquels des esclaves sont jetés en pâture dans l'arène pour succomber sous le joug des soldats dans une parodie de reconstitution de scènes d'anciennes guerres.
Le genre du récit est assez original.
Il apparaît rapidement que l'histoire prend place longtemps après notre époque puisque la Terre est morte et son souvenir brandie comme un symbole par la religion en place. Une religion au premier abord assez dure et tranchante. Ses membres font régner la terreur, soumettant les citoyens à la question de l'Inquisition. Tout est prétexte à crier au blasphème.
La découverte et la présence d'autres êtres dans la galaxie est d'autant plus rapidement considérée comme une menace et les extra-terrestres transformés en esclaves. Seuls les Pâles, une espèce humanoïde, résistent à l'Empire et la menace de la guerre, présente dès le début devient de plus en plus menaçante au fur et à mesure de la lecture.
Le roman mélange les genres. Les voyages dans l'espace côtoient le maniement de l'épée.
J'ai été surprise plus d'une fois lorsque des références surgies de notre histoire me ramenaient régulièrement à notre univers, que ce soient les noms d'auteurs célèbres ou certaines grandes batailles ayant marqué notre histoire. C'est vraiment un récit intriguant.
J'ai trouvé le rythme assez inégal, notamment sur les cent premières pages qui ont bien failli me faire décrocher de ma lecture, mais dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé et je lirai la suite avec plaisir.
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