J'ai eu envie de lire Haroun après la lecture de
Joseph Anton, l'autobiographie de
Salman Rushdie. J'y avais notamment appris les circonstances terribles de l'immédiat après-fatwa, sa vie impossible, les menaces, la protection envahissante, et pourtant : son envie d'aller de l'avant, d'exister, mais surtout, de parler. Il est alors parvenu à ressortir sa plume pour tenir la promesse qu'il avait faite à son fils, Zafar (Haroun est son deuxième prénom), d'écrire un livre pour lui, un conte. Et ce livre a tout du conte merveilleux : si ce n'étaient quelques détails qui ancrent le récit dans notre monde, on le croirait tiré des mille et une nuits. Et de fait : c'est tout l'imaginaire du sous-continent indien que
Rushdie convoque avec malice et légèreté dans cette histoire qui, évidemment, finit bien. La lecture est savoureuse, fluide, aisée, mais replacée dans le contexte de son écriture, elle devient passionnante car on devine et on décrypte une multitude de variations autour du thème fondamental de l'oeuvre de
Rushdie : la liberté (liberté de penser, de parler, d'écrire, de croire... ou de ne pas croire).
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