Après tout, son histoire n'est pas la pire que tu aies entendu ici, la moitié de tes patients ont des histoires à dormir debout. Non, le problème ce n'est pas l'histoire, c'est celle qui la raconte.
Il me fallait quelqu'un comme vous, avec de la bouteille, un peu aigri. Vous êtes ma lettre d'adieu et plus encore.
- Je pensais à une patiente, qui souhaitait que je raconte son histoire. C'était sa demande et, en réalité, je n'y ai jamais répondu. Je me disais que si je voulais aller jusqu'au bout de nos échanges, je lui devais encore quelque chose.
-Et alors ?
-Alors demain matin, après m'être brossé les dents, j'écris un livre.
"C'est pas facile. Cent fois je me suis répété ce que j'allais vous dire, c'était simple et limpide quand j'y pensais, mis maintenant, devant vous c'est difficile. Je ne sais même plus par où commencer.
-Ne faites pas attention à moi. Faites comme si vous étiez seule, ça ira peut-être mieux. Vous avez réussi à venir jusqu'ici, la prochaine étape est de me raconter votre histoire. Ne vous inquiétez pas, je suis une tombe, vous pouvez me raconter ce que vous voulez.
-Oui, je sais.
-Si vous le voulez, commencez par le commencement, c'est souvent le plus simple."
Mon truc c'est de faire une analyse fonctionnelle, de déterminer un "comportement-problème", comprendre ce qui le renforce et le maintient et trouver une solution pour qu'il disparaisse.
C'est impressionnant comme des événements peuvent perdre en route une partie de leur sens, suivant la manière dont on les formule.
En plus, nous sommes tous persuadés que les souvenirs d'enfance que nous avons en mémoire se rapportent obligatoirement à des faits qui se sont réellement déroulés alors que la plupart du temps ce ne sont que des constructions rétrospectives, auxquelles on finit par croire.
Quand l'on rencontre quelqu'un, il y a toujours un aspect qui nous fait penser à une autre personne. On accorde alors, sans même s'en apercevoir, les caractéristiques de la personne connue à la personne rencontrée.
C'est impressionnant comme des événements peuvent perdre en route une partie de leur sens, suivant la manière dont on les formule.
Il y a le gros fauteuil en cuir et à roulettes qu'un jour je suis allée moi-même voler dans les bureaux de la présidence de l'université, parce que je trouvais injuste qu'ils aient de bons fauteuils alors qu'on devait faire cours sur une vieille chaise en bois, comme on n'en trouve même plus dans les écoles primaires du Larzac.