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Critique de krzysvanco


Voilà un livre intéressant car il donne la parole aux Congolais pour leur version de la colonisation belge, de l'indépendance de leur pays, et des événements qui l'ont suivie.
Intéressant également car cette parole est donnée à plusieurs personnes qui ont d'une manière ou d'une autre, vécu cette période. Cette diversité d'interlocuteurs apporte de la nuance au récit : tous n'ont pas le même vécu, tous n'ont pas le même jugement.
Dès les premières pages une anecdote m'a frappée, celle racontée par un Noir qui fut le premier à inviter une Blanche à danser (voir la citation), le livre fourmille d'autres assez instructives sur la distance qui séparait les Blancs et les Noirs, quartiers séparés, obligation pour ceux qui travaillaient dans le quartier blanc de le quitter à 17 heures, couvre-feu à 21 heures, interdiction de boire du vin, etc.
Les témoignages sur le paternalisme et le sentiment de supériorité des colons belges sont nombreux. Beaucoup soulignent par contre l'attitude tout à fait opposée des Belges de Belgique qui ne montraient pas ce racisme.

Les apports de la colonisation belge sont toutefois soulignés par beaucoup : infrastructures routières, sanitaires, écoles . le rôle de l'église catholique dans la naissance et l'accompagnement d'une conscience politique est montré.

La naissance d'une volonté d'indépendance, les obstacles rencontrés puis à la fin une indépendance mal préparée sont bien exposés.

C'est un livre instructif et facile à lire. Il n'a certes pas l'importance du livre de David van Reybrouck, Congo, lui aussi rédigé au moyen d'interviews de Congolais, mais qui constitue une histoire complète du Congo, dépassant des lors le propos plus limité de François Ryckmans.

A noter que l'auteur, bien qu'ayant vécu lui-même au Congo dans sa jeunesse, fils d'un agent de l'administration territoriale, et petit-fils du gouverneur du Congo et Ruanda-Urundi ne se base pas le moins du monde sur ce que sa famille a vécu pour écrire son livre, la parole est donnée exclusivement aux Noirs !



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