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Critique de meeva


Amen.
Amène-toi, l'ami, dans l'enfance de Max.


Dans ce livre, Mark SaFranko raconte l'enfance du personnage de ses livres précédents : Max Zajack.
Issu de l'immigration polonaise, Max est élevé par ses parents, plutôt pauvres sans être complètement démunis, sans tendresse (sans amour ?).
Ici, le rêve américain consiste à acheter une voiture neuve.
Ici, le rêve américain consiste à savoir que l'on peut réussir (réussir DANS la vie…) à force de courage, de persévérance, de travail (niant que cette condition n'est pas suffisante, ni même nécessaire d'ailleurs…).


A travers une écriture simple mais soignée, ponctuée de familiarités, ponctuée de vulgarités, qui nous plonge dans le quotidien de Max et dans son état d'esprit.

Le récit est fait au présent, formé de très courts chapitres, une ou deux, tout au plus quelques pages, regroupées en parties. Il faut vraiment être ultra-surbooké pour lâcher ce livre avant la fin.



Max ne fait état que de sentiments négatifs envers ses parents, mais c'est en retour de ce qu'il reçoit. du plus tôt qu'il s'en souvienne, ses parents sont habités eux-mêmes de sentiments négatifs, dont il est responsable. Tout est de sa faute.
Ces points de vue sont donnés par le regard de Max, mais un regard toujours très neutre, quasiment extérieur aux faits.

Sa mère est défaitiste, pingre, elle en veut à tout le monde de sa condition.
Son père est violent, mais courageux pour le travail.

« […] Et on reprenait au début. Mais rien n'y faisait, je me trompais encore. Et je me reprenais un gnon. Si je sanglotais, c'était pire.
- Arrête, ça fait pas mal ! Espèce de mauviette ! Rappelle-toi : c'est pour ton bien. Maintenant, tu vas peut-être te secouer et te concentrer sur ce qu'on fait. »

Cependant, ses discours racistes et élitistes lui attirent clairement la haine de son fils.


En plus d'un niveau de vie peu confortable, les Zajack font face à un pas de bol récurrent et qui porte à sourire, voire à rire.


L'école, tenue par des religieux et des religieuses, est aussi le lieu de grands moments : la première confession de Max en est un ( !), parmi d'autres, comme les cours faits par la religieuse qui demande à être battue par ses élèves.
La violence est très présente entre les enfants aussi, avec une apothéose lors du camp de vacances.

La découverte du sexe est racontée sans fard, avec une insistance forcément importante.



Sous des dehors tout à fait innocents dans le récit, Mark SaFranko arrive à nous faire entrevoir certaines vérités.

Comment la merde semble s'acharner davantage sur les pauvres, simplement parce que les riches ont les moyens de la faire nettoyer avant d'en sentir l'odeur.
Comment des parents peuvent, par la violence, la violence des idées, des réflexions faites, plus que par la violence physique, faire croire à un gamin qu'il est méchant, mauvais et ne vaut rien.
Comment la religion transforme les questions de sexe en pêché, pêché mortel, minant le moral de ce même gamin qui déjà est promis à la colère de Dieu avant d'avoir compris quoi faire de son zgeg et « tirant toujours à blanc ».



Que du tout bon et en général on dit « je n'ai qu'un seul regret, c'est de l'avoir terminé » mais là, même pas. Ça y est, Max est adulte, j'ai hâte de lire « Putain d'Olivia » et « Confessions d'un looser ».





Inspiration musicale, dans la même veine, c'est pas qu'en Amérique ?

« Encore une histoire qu'on r'balance
Une histoire qui s'déhanche
Une histoire qu'a pas d'chance
Une histoire qu'a pas d'sens
Une fraction dans l'errance
D'un sale môme de France

Je marche seul
Avec plus personne à qui faire la gueule
Je marche seul
Avec plus personne à qui faire la gueule
[…] »

(extrait de « Je marche seul » de Mano Solo :
https://www.youtube.com/watch?v=9n_uhw5Q-zg )
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