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Critique de Amandinegrana


Dans "El tunel", Juan Pablo Castel, un peintre solitaire et désabusé, raconte le meurtre qu'il a commis. En effet, Juan Pablo a assassiné Maria, la femme qu'il aimait. Dans ce récit psychologique, le personnage narrateur raconte et analyse tout depuis sa rencontre avec Maria jusqu'à son meurtre.
Emporté par une passion fulgurante, Juan Pablo décrypte la névrose dans laquelle il s'est enfermé, scrutant et interprétant le moindre geste ou la moindre parole de sa compagne, voyant le mal de partout, incapable de savourer l'instant présent, jusqu'à commettre l'irréparable.
L'intérêt du livre réside, évidemment, principalement dans le cheminement psychologique de cet artiste enfermé dans son monde et imbus de lui-même, incapable d'envisager les choses autrement que par son propre prisme. Mais c'est peut-être plus le personnage de Maria qui retient l'attention. On a peu de détails sur elle, aucune description physique, peu d'éléments d'identité, on sait seulement qu'il y aurait plusieurs hommes dans sa vie. D'après le regard de Juan Pablo, elle apparaît comme une jeune femme taiseuse et peu encline à montrer des émotions. Bien sûr ce portrait n'est pas objectif. Maria nous est présentée comme lui la perçoit, c'est-à-dire une quasi inconnue, sujette à de multiples interprétations. Et c'est ce manque de connaissance qui finit par faire tourner la tête au narrateur et qui laisse plein de questions sans réponses au lecteur. La focalisation interne est le gros point fort de ce livre, l'absence totale d'objectivité qui rendrait presque coupable la victime.
Une lecture plutôt ardue et déroutante mais un succès littéraire tout à fait justifié.
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