Le récit d'une névrose meurtrière annoncée !
N'avez-vous jamais eu l'impression (que ce soit fondé ou non) d'être né(e) au mauvais endroit ? Voire pire, au mauvais moment, concernant les possibilités de rencontres amoureuses dans votre vie ??
On arrive toujours trop tôt, ou trop tard. Parfois on arrive en même temps, mais la synchronisation est de courte durée..
Dans ce livre, Sabato se met dans la peau de Juan Pablo Castel, un artiste peintre qui enfermé dans sa cellule, balance comment il en est arrivé à tuer la seule femme qu'il a aimé. Maria !
Aperçue lors d'un vernissage, Maria ne quitte plus ses pensées, c'est LA femme, sa moitié, son complément. Son âme soeur !
Juan erre à sa recherche dans les rues de Buenos Aires avec la conviction de la retrouver !
Il la retrouve, Maria est mariée !
Le tunnel fait référence à l'isolement affectif & physique de Castel par rapport à la société & envers lui même. Un roman noir & désespérant qui transmet tout le mal-être des personnes suspicieuses, obsessionnelle & habitées par la jalousie !
Bien que le livre date de 1948, j'ai été saisi par la modernité & le côté intemporel de l'histoire ! Un sujet toujours d'actualité: "La confiance dans l'amour de l'autre" où comment sombrer dans le doute qui conduit à la folie & par la suite à commette l'irréparable !
Dans
le tunnel, ce ne sont pas des contraintes externes qui empêchent cet amour de s'épanouir, mais ce désir absolu de posséder complètement l'autre !
J'ai aimé ce livre, comme on aime un air de piano qui s'échappe d'une fenêtre ouverte un soir d'été !
Un livre qui m'a maintenu en éveil jusqu'aux heures les plus obscures de ma nuit !
Mais où partent les mots d'amour après l'amour ?
Et puis cette absurdité qu'a le coeur de s'accrocher à l'infiniment improbable ! Au final, connaît-on peut être l'amour que lorsqu'on l'a épuisé, quand il n'en est plus, à peine on l'a saisi, voilà qu'il s'évapore.
Un peu comme la vie !
Un roman très salué par Camus qui fait écho sud-américain à son existentialisme européen !