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Critique de Foufoubella


Lorsque Pierre, de Babelio, m'a proposé ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je n'ai pas hésité plus de trois secondes car il s'agissait typiquement, sur le papier, d'un genre de roman que je lis beaucoup. Le fait, en prime, de comparer Michelle Sacks à Lionel Shriver, auteure que je place très haut sur ma liste depuis son fabuleux et dérangeant Il faut qu'on parle de Kevin, a fini de me convaincre.
Et ? Je n'ai pas été déçue.

En quelques mots, Merry et Sam, un couple new-yorkais, décident de tout plaquer, leur vie stressante, la ville survoltée, pour s'installer sur une petite île en Suède afin d'élever dans de meilleures conditions leur jeune fils, Conor. Chacun tient sa place: Sam, subvenir aux besoins de sa famille; Merry, s'occuper de son foyer. À les regarder vivre, on ne voit que le bonheur. En apparence car, très vite, on sent que sous la jolie façade bien lisse se dissimulent des secrets, des désirs inavoués, des frustrations. Et lorsque Francesca, la meilleure amie de Merry, arrive dans le tableau, on sent que la mécanique bien huilée ne va pas tarder à se fissurer et à éclater. Faites vos jeux, rien ne va plus...

L'une des grandes forces de ce roman est de distiller au compte-goutte les informations, en utilisant le procédé de trois narrateurs, nous retrouvant ainsi tour à tour dans la peau de Merry, Sam ou Francesca. Prenant faits et causes pour l'un avant de changer de point de vue et en venir à en plaindre un autre.

Ce roman nous fait nous questionner sur les relations que nous entretenons les uns avec les autres, avec nos plus proches particulièrement. C'est certain qu'en découvrant les liens qui unissent nos trois protagonistes, essentiellement Merry et Francesca, on ne peut que se dire qu'avec une amie pareille on n'a pas besoin d'ennemie.

Peut-on échapper à son passé ? Tout se joue-t-il pendant l'enfance ? Jusqu'où va notre loyauté ? Arrivons-nous à tirer des enseignements de nos actes ? Sommes-nous destinés à reproduire les mêmes schémas ? Pouvons-nous nous libérer des liens qui nous enchaînent ? Peut-on réellement pardonner ? Faut-il même pardonner ?
Bref, autant de questions que nous pose ce roman, entre autres.

L'écriture de Michelle Sacks est délicate et toute en nuance. Elle a su finement se mettre à la place de ses personnages et a finalement dressé des portraits réalistes et complexes sans tomber dans la lourdeur et la caricature. Pour un premier roman, c'est de mon point de vue très réussi. Une auteure à suivre, assurément.
Et la traduction semble à la hauteur.

En résumé, c'est typiquement le genre de roman que, si je l'avais débuté un dimanche après-midi, je n'aurais pas lâcher avant la dernière page.
Une lecture que je conseille, évidemment.

Un énorme merci à Babelio, à Michelle Sacks et aux éditions Belfond pour cette très jolie découverte.
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