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Critique de DogtorWoof


Un Sens à la Vie est une oeuvre posthume d'Antoine de Saint-Exupéry publiée en 1956 qui compile plusieurs textes écrits au court de la vie de l'auteur.
Les premiers concernent sa visite de Moscou, puis la guerre civile Espagnole au plus prêt du front. Plusieurs écrits de guerre, de récits d'aviation et de philosophie suivent alors.
Il s'agit d'un ouvrage remarquable, intime, qui nous plonge dans les pensées de Saint-Ex et dépeint une fresque passionnante de la deuxième moitié du XX ème siècle.
Au sein de ce recueil siège un court texte, La paix ou la Guerre écrit au lendemain de Munich (1938), d'une poignante beauté.

"Je suis lourd d'une musique qui ne sera pas entendue"

... écrit Saint-Ex peu avant sa mort. Ce constat transparaît dans ce recueil où l'auteur nous partage ses valeurs philosophiques. L'excellence de son âme, trop tôt arrachée à la Terre des Hommes par la brièveté de sa vie, habite ce texte essentiel.
Aucun auteur ne m'émeut comme Antoine de Saint-Exupéry. Sa vie d'aviateur de longs courriers puis de pilote de guerre l'ont confronté à la proximité de la mort, son esprit, alors sculpté au contact de ces événements difficiles se meut au plus proche de ce qui fait sens (l'amour, l'enfance, le sacrifice, la mort).

Cette critique est écrite pendant l'épidémie de COVID-19 qui décime la population. Un passage du livre fait écho à cette situation où jour après jour, nous devons faire notre devoir auprès des malades:

"Ne comprenez-vous pas que le don de soi, le risque, la fidélité jusqu'à la mort, voilà des exercices qui ont largement contribué à fonder la noblesse de l'homme? Quand vous cherchez un modèle à proposer, vous le découvrez chez le pilote qui se sacrifie pour son courrier, chez le médecin qui succombe sur le front des épidémies, ou chez le méhariste qui, à la tête de son peloton maure, s'enfonce vers le dénuement et la solitude. Quelques uns meurent chaque année.Si même leur sacrifice est en apparence inutile, croyez-vous qu'ils n'ont point servi? Ils ont frappé dans la pâte vierge que nous sommes d'abord une belle image, ils ont ensemencé jusqu'à la conscience du petit enfant, bercé par des contes nés de leurs gestes. Rien ne se perd et le monastère clos de murs, lui-même, rayonne."

Voilà des paroles qui entrent en résonance avec l'âme de tous ceux qui risquent leur vie pour le bien commun.

Voilà des mots extraits de la vie vécue, dans tout son déchirement et toutes ses promesses.
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