Madeline reste seule au bord de la rue.
La rue de son enfance.
Les bruits de son enfance.
Les odeurs de son enfance.
La maison de son enfance.
Mais il n’y a plus personne pour l’accueillir.
Les larmes lui viennent aux yeux.
L’esprit vagabond, seule, à la nuit tombée, elle parcourt sa maison dévastée. Les visites des chineurs et les ventes de meubles ont laissé des traces. On dirait le passage d’une tornade. Elle se souvient du magicien d’Oz et des histoires de sa grand-mère.
— Personne ne comprend un cyclone. Il va emporter le toit d’une maison, la vider de tout son intérieur, de tout son mobilier… et laisser une table, ou une chaise, qui va rester là, toute droite, toute fière. Il va aspirer une vache ou une brebis et oublier la chèvre juste à côté, disait Adèle.
"Les femmes, tu sais, Andréa, on ne peut pas vivre avec elles. Mais on ne peut pas vivre sans elles non plus. Tu vois la contradiction ? Une seule solution : il faut vivre contre elles... Tout contre elles, si tu vois ce que je veux dire...", disait-il avec un sourire malicieux.