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Critique de lulu8723


Karina SAINZ BORGO. La fille de l'espagnole.

Ce roman se déroule de nos jours au Vénézuela, et principalement à Caracas. Adélaïda Falcon procède à l'inhumation de sa mère, décédée d'un cancer. Ssix personnes accompagnent la défunte. Adélaïda travaille pour une maison d'édition et elle a toujours vécu près de sa mère, partageant le même appartement. La vie est très chère. Une énorme dévaluation s'est abattue et il faut une brouette pour transporter les billets qui dès demain n'auront même plus aucune valeur. Il faut faire face à la situation d'insécurité qui sévit. le pays est à feu et à sang

Quelques jours après les obsèques de sa mère, Adélaïde trouve son appartement occupé par une horde de femmes, envoyées par les forces gouvernementales. Il lui faut abandonner même toute idée de poursuite envers celles qui occupent illégalement son logement. Elle se réfugie, après avoir été agressée par les usurpatrices de son bien, dans l'appartement voisin, occupé par la fille de l'espagnole. Elle, ainsi que sa mère ont bien connu cette femme. Mais en pénétrant dans les lieux, elle découvre donc sa voisine morte. Elle décide, pour survivre de prendre la place de cette dernière. Elle va commencer par se débarrasser du corps. Elle sera condamnée à le faire brûler sur la place publique, profitant des scènes de violence, de rackets, de chapardages, de meurtres qui embrassent la ville. Comment va-t-elle s'approprier l'identité de la fille de Julia, l'espagnole…. et devenir Aurora Peralta? Parviendra-t-elle à gagner l'Espagne, pays d'origine de Julia? L'angoisse nous étreint lorsqu'elle est sur le tarmac, prête à embarquer vers la terre promise. Comment pourra-t-elle passer la ligne de démarcation et accéder à bord de l'avion????

de main de maître, Karina Sainz Borgo nous trace le portrait de Adelaïda et nous décrit avec force détails sa vie et son envie de vivre. Elle n'hésite pas à usurper l'identité d'une voisine pour fuir la terreur qui règne au Vénézuela et parvenir à s'exiler en Espagne. L'intrigue est rondement menée. J'ai pris une véritable claque en lisant ce roman plus ou moins autobiographique. En effet, l'auteure a dû quitter son pays natal et vit actuellement en Espagne. C'est une page de l'histoire du Vénézuela qu'elle partage avec nous. Elle porte ici le témoignage de la déliquescence de cette nation. Ce pays a reçu dans le passé des italiens, des espagnols, des allemands, des russes, , toutes ces populations qui ont fui leurs pays natals afin de construire dans ce nouveau pays leur avenir et faire la force vive de la nation. La délation, la coopération pour obtenir de la nourriture, la propagande sont à l(origine des exactions . Un régime totalitaire s'est installé et les mouvement motorisés les Fils de la Révolution ont exercé des sévices sur la population : emprisonnement, maltraitance, meurtres et viols. Une véritable guerre civile. Il faut fuir, si on le peut. Tous les moyens pour accéder à la liberté sont bons. Ce climat de violence sème la terreur.

Je recommande ce roman. Je félicite l'auteure et sa traductrice. POur moi, un roman révélation. A lire en urgence. Il est de la même veine que Patria de Fernando Aramburu. Je lui mets la note maximum avec des plus, plus.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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