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Critique de som


som
23 juillet 2018
Adaptation graphique de la nouvelle de Stefan Zweig dans laquelle une partie d'échec symbolise la folie mentale d'une société en proie à la monstruosité nazie.
David Sala retient avec parcimonie et à bon escient le texte de Zweig pour mieux se concentrer sur sa mise en image. C'est une réussie absolue. Par ce choix artistique radical, par le choix assumé d'une palette chromatique faite de vert d'eau, d'aubergine ou de vieux rose, par le traitement expressionniste des personnages, il traduit à la perfection l'essence même de la nouvelle. Ainsi, l'auteur recompose le parfum d'une époque et d'une société viennoise marquée par l'art nouveau, les débuts de la psychanalyse et le national-socialisme.
Le détail d'un papier peint dans une chambre, le tissu d'une robe d'une femme, le motif du gilet d'un homme, évoquent Klimt, Schiele ou Klee. Les courbes folles renvoient à des figures géométriques rigoureuses comme autant de conflits entre des chemins à suivre. David Sala exprime également la complexité psychologique de ses personnages par un usage virtuose de la rupture de rythme. le nombre de cases se multiplient comme dans une course effrénée. Les plans larges se transforment en quelques pages en zooms sur un visage, puis sur un oeil écarquillé, une bouche ouverte dans un cri muet. D'un point de vue narratif, le résultant est bluffant, sur le plan artistique un véritable aboutissement.
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