Sans mentor, soumis aux perversions de Tigellin et de son entourage, Néron sombre lentement dans la démesure (l'ubris grec) qui l'entraîne vers le crime. Les auteurs anciens ont souvent mis sur le même plan Caligula et Néron "les deux fléaux du genre humain", selon Pline l'Ancien. En fait, les deux empereurs sont fort différents. Le premier était maifestement fou, le second a un tempérament qui le pousse à accomplir des actes hors normes. Suétone a fort bien énuméré les cinq vices qui, dès 60, ont caractérisés le comportement de Néron : pétulantia (goût de la provocation), libido (lubricité), luxuria (goût du luxe), avaritia (cupidité), crudélita (cruauté).
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Dès qu’il soupçonne un complot contre sa personne, l’empereur est saisi de panique et la résolution du problème se trouve bien souvent dans le crime.
Peu à peu, le jeune empereur découvre que l’exercice de son pouvoir ne connaît en fait aucune limite humaine.
La vie politique à Rome est brutale, Néron n’a fait que suivre l’exemple de ses prédécesseurs, Caligula, Claude, Tibère et Auguste.