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EAN : 9782262028275
384 pages
Perrin (02/04/2008)
3.67/5   12 notes
Résumé :

Empereurs successifs entre 69 et 96, Vespasien et ses fils, Titus et Domitien sont restés chacun célèbre pour des raisons différentes : Vespasien, plein d'un robuste bon sens et proche de ses sesterces ("l'argent n'a pas d'odeur") ; Titus, "délices du genre humain" et amant malheureux de la reine Bérénice ; Domitien, le monstre assoiffé de sang, terroriste terrorisé. Après avoir dépeint leurs origine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est grâce à la critique de l'ami gill que j'ai mis mon nez dans ce livre. Eh bien c'était une sacrément bonne idée.

Les livres sur l'Empire romain qui l'évoquent sur le temps long laissent souvent une impression d'une société en perpétuel déséquilibre, déstabilisée à chaque instant par les usurpations des ambitieux et les invasions extérieures, incapable de penser à autre chose qu'à sa sécurité et où il ne faisait pas bon vivre. Cette vision déformée est artificielle : condensez n'importe quelle longue période de l'Histoire en deux centaines de pages, et vous en créerez l'impression de variations rapides et bousculées comme celles du cours de la bourse d'une action.

Catherine Salles a eu la bonne idée de nous proposer la description d'une période courte, souvent négligée, de l'Empire romain : la trentaine d'années de domination des Flaviens (69-96) qui s'inscrit entre la chute de Néron (plus précisément après les trois empereurs éphémères Galba, Othon et Vitellius) et la prise de pouvoir des Antonins. Trente ans, c'est une période que notre esprit peut appréhender, que l'on peut comparer à celle de notre existence.
Même si la guerre n'est pas absente — en particulier la guerre contre les Juifs qui favorisera la prise de pouvoir de Vespasien — c'est l'évolution de la société de l'Empire en ce temps de stabilité que j'ai trouvée épatante. Ce que les Flaviens ont favorisé, c'est l'extension d'un sentiment d'appartenance, du fait de se sentir romain, d'être respecté en tant que tel, dans toutes les régions de l'Empire. On peut désormais réussir et parvenir au plus haut niveau de l'État si on est italien non romain (comme les Flaviens), espagnol voire oriental. La mobilité sociale existe. Nombreux sont les citoyens de l'Empire qui font leur la culture latine.
L'intégration est en passe de réussir, même si elle ne se fait pas sans casse, par exemple pour les agriculteurs italiens qui commencent à souffrir de la libéralisation du commerce qui les met en concurrence avec les Gaulois ou les Africains qui produisent à moins cher (on se croirait dans l'Union européenne actuelle). Quelle que soit la société, tout le monde n'est pas gagnant. Cependant on sent bien que la possibilité d'améliorer son sort, de sortir de sa caste, de s'éduquer, existe. C'est assez enthousiasmant.

Catherine Salles nous décrit dans un style accrocheur les évènements qui ont suivi la chute de Néron, la vie personnelle des trois empereurs de la dynastie et leur personnalité propre. Ils ont renforcé le pouvoir personnel du Prince au dépends du Sénat, et l'on prend conscience du double tranchant que cette lame représente. Si le Prince possède une vision stabilisatrice et intégratrice, s'il se considère en quelque sorte au service de l'Empire, celui-ci évolue positivement. Mais si l'on tombe sur un dingue — et le dernier représentant des Flaviens, Domitien, avait bien des côtés douteux — la tyrannie peut vite devenir insupportable. Et c'est le problème que la notion d'héritage de la charge du Prince, que développe Vespasien, provoque. Vespasien compte sur son ainé Titus pour poursuivre son oeuvre et néglige son cadet Domitien. Mais Titus, malgré un bon début, meurt au bout de trois ans, et le principe dynastique donne le pouvoir à Domitien qui finira assassiné. L'auteur, cependant, ne s'acharne pas sur Domitien et lui reconnait d'avoir poursuivi l'oeuvre intégratrice de son père.

Cette période d'une trentaine d'années n'est pas sans rappeler la construction européenne telle que nous la connaissons. Elle affirme bien haut que Rome n'était pas une dictature écrasant de mépris des dizaines de peuples sous sa botte. Elle montre une société où chacun a sa chance et où la culture se déploie. Rome avait d'excellents côtés, il ne faut pas l'oublier.

Le seul reproche que je fais à ce livre, c'est qu'il n'existe pas un tome deux qui évoque les Antonins, l'âge d'or de Rome dont l'action Flaviens a permis la montée.
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Un fort mauvais livre que celui-ci, mais cela ne me surprend pas: je n'aime pas ce qu'écrit Catherine Salles en général. Quand dans une même phrase, à propos d'une autre époque de l'histoire de Rome, on est capable d'associer "drag queen" et Elagabal, simplement pour vendre du papier, on ose tout, et comme le faisait remarquer Audiard dans un film d'anthologie, telle est la marque d'une certaine catégorie d'individus...
Mauvais livre d'abord à cause de sa construction, par thèmes (l'architecture au temps des Flaviens, etc.). Autrement dit, il faut au préalable avoir une assez bonne connaissance du sujet pour pouvoir aborder ce livre, en oubliant au passage que l'histoire, quelle évidence!, est une succession de dates, donc d'événements. Point d'amphithéâtre flavien - le Colisée - sans la Maison dorée de Néron -et son colosse...
Bref, on y perd son latin dans ce foutoir.
Ensuite, regrouper dans le même panier les trois empereurs, au motif que ce sont le père et ses deux fils, est réducteur. Chacun a sa propre personnalité et doit exercer ses fonctions dans un contexte qui lui est propre. La Rome de l'an 81 n'est déjà plus celle de l'année 69!
A propos de cette année des quatre empereurs justement, Catherine Salles montre qu'elle n'a rien compris à la nature du régime mis en place par Auguste ni à la donne politique au moment du suicide de Néron, lorsqu'elle s'étonne que tous les prétendants à la pourpre viennent de provinces lointaines et que pas un ne se manifeste à Rome même. Il faut donc lui rappeler d'une part que pour être empereur, terme impropre que je remplace par celui d'imperator, il faut avoir les soutien des légions. Or conformément à la promesse d'Octave/Auguste d'écarter définitivement le spectre de la guerre civile, aucune légion ne stationne sur le sol italien à cette époque. Il faut aller dans les provinces impériales pour en trouver. Ensuite, "un secret d'Empire"" n'a pas encore été révélé, selon lequel il est possible de faire des Césars en dehors de la famille d'Auguste. Et c'est oublier aussi les manigances du fourbe Nymphidius Sabinus, le seul préfet du prétoire encore en place, qui convainc les gardes d'abandonner Néron, tente un rapprochement avec Galba, en vain, pour enfin laisser entendre qu'il est un fils de César Germanicus (Caligula) avant de se faire trucider par les prétoriens lassés de celui qui n'est après tout qu'un membre de l'ordre équestre.
Bien entendu, rien de tout cela sous la plume de Catherine Salles! A la corbeille, le mauvais bouquin!
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Catherine Salles, l'auteur des "bas fonds de l'antiquité" raconte ici l'histoire de la dernière dynastie des empereurs romains : les Flaviens.
Néron est mort et une époque se termine, Vespasien, l'empereur du bon sens, rétablit un calme durable - ses fils prendront sa relève.
Ce livre nous offre un voyage sur plus de trois générations dans l'histoire romaine, un beau récit, passionnant et érudit.
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Bien écrit. Je regrette un peu le plan thématique plutôt que chronologique (juste un goût personnel), cependant la dimension "histoire-batailles" n'est pas négligée pour autant et en tout cas on referme le livre avec une bonne compréhension des grands mouvements historiques et des transformations de fond de l'époque.
Très complémentaire des Histoires de Tacite.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il est significatif qu'aucun de ces intellectuels n'a proposé de programme cohérent pour réformer les institutions. La seule question qui les préoccupe est de savoir si un noble "philosophe" peut conserver une activité sous le règne d'un "tyran". A cet égard, le dialogue fictif qu'imagine un peu plus tard Épictète entre le stoïcien Helvidius Priscus et Vespasien est éclairant. A l'empereur qui, craignant ses interventions corrosives, lui fait dire de ne pas assister aux séances du sénat, le philosophe répond:
- C'est en ton pouvoir de ne pas me permettre d'être un sénateur, mais, tant que je le suis, je dois assister aux délibérations.
- D'accord, mais alors garde le silence!
- Si tu ne me demandes pas mon opinion, je me tairai.
- Mais je dois te la demander.
- Et moi, je dois répondre ce qui me semble juste.
- Mais si tu réponds, je te mettrai à mort.
- Est-ce que je t'ai jamais dit que j'étais immortel? Toi, tu joueras ton rôle et moi, le mien: le tien, c'est de mettre à mort, le mien, de mourir sans trembler, le tien, c'est d'exiler, le mien de partir sans me plaindre.
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Alors que, sous la dynastie julio-claudienne, des révolutions de palais, des complots plus ou moins bien orchestrés amènent au pouvoir tel ou tel membre de la famille augustéenne, en 68-69 ce sont les armées qui deviennent les agents des soulèvements, les légionnaires se posent en maîtres du destin du monde romain. En corollaire, la plus grande confusion règne dans l'Empire: pendant qu'en Espagne Galba se voit proposer l'Empire par ses troupes, en Germanie Verginius Rufus reçoit la même offre de la part de ses légions. Tandis que Galba est solennellement intronisé à Rome, son successeur Othon est déjà prêt à le renverser et les légions de Germanie poussent leur général Vitellius à prendre le pouvoir. Et ce dernier n'a pas encore fait son entrée officielle à Rome que les armées d'Orient acclament Vespasien comme empereur.
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Flavius Sabinus (père de Vespasien) devient en effet receveur de l'impôt du quarantième en Asie, c'est-à-dire qu'il dirige la perception des droits perçus sur la circulation des denrées dans une des circonscriptions de cette province opulente... En gérant de façon très équitable et intègre cette charge, d'habitude fort détestée des populations provinciales contraintes de payer les impôts aux représentants de l'autorité romaine, Flavius Sabinus se distingue des autres publicains au point de recevoir de ses administrés une marque d'estime bien rare: des villes d'Asie lui élèvent des statues portant cette inscription: "A notre percepteur intègre".
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En assurant la sécurité aux frontières, les Flaviens ont favorisé le développement économique et urbain des provinces. Ils ont voulu aussi accélérer la romanisation de leurs sujets pour harmoniser les modes de vie des peuples si différents qui constituent leur Empire. Les provinces occidentales, en particulier la Gaule et l'Espagne, vont tirer des bénéfices substantiels de cette politique. Alors que l'Italie ne parvient pas à freiner le déclin qui la touche depuis le début du siècle, le reste du monde commence à s'épanouir dans la "paix romaine".
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Obtenue avec difficulté, l'édilité ne donne pas l'occasion à Vespasien de s'illustrer. Parmi les fonctions de l'édile, se trouve en effet le soin de la propreté de la Ville. Lors d'une de ses promenades dans Rome, l'empereur Caligula trouve que les rues sont fort sales. Il ordonne à sa suite de ramasser de la boue et d'en recouvrir le manteau de Vespasien pour le punir de sa mauvaise gestion. Plus tard, au moment de l'accession de Vespasien à l'empire, ses partisans interprèteront comme un heureux présage cette mésaventure humiliante, déclarant que le Flavien était attendu pour nettoyer l’État de sa boue, comme il avait dû le faire autrefois pour son manteau!
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CATHERINE SALLES - SPÉCIALISTE DE L'ANTIQUITÉ
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