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Critique de Guz


Guz
10 octobre 2016
BW – Lydie SALVAYRE – SEUIL (2009)

BW est un homme excessif. Il est né en colère. Il aime marcher, escalader -l'Himalaya entre autres-, les femmes mais ce qu'il aime le plus au monde reste la littérature. La littérature vraie.

Après une vie intense, il créé à 50 ans sa propre maison d'édition : Verticales. Il n'est pas du tout d'un tempérament à se plier aux lois du Marché qui commencent à dominer l'Edition et quitte ce milieu une dizaine d'années plus tard. La recherche de la bonne littérature est longue et coûteuse.

A 62 ans il est frappé par un décollement de la rétine et après sa toute première opération (d'autres vont suivre), il est obligé de rester dans le noir sans bouger. Sa compagne, Lydie SALVAYRE , toute en amour et tendresse le fait parler. Elle lui fait parler de sa vie extraordinaire : une vie faite de voyages. Des voyages qui vont le pousser à 22 ans vers l'Est. Sur son chemin se trouve l'Afghanistan, le pays qu'il a aimé et dont la destruction ultérieure l'a heurté, profondément. Il parle de ses voyages effectués comme journaliste en Irlande pendant le conflit Nord Irlandais ou au Liban comme représentant de Gallimard en 1978. Ce qu'il a vécu et vu là-bas ont blessé son âme pour toujours. le plus douloureux pour lui est le décalage entre ce qu'il a vécu et l'idée que ses amis bien-pensants parisiens se font de cette guerre, de loin.

De quoi est fait un homme ? de quoi est fait un homme passionné ? D'où vient-il ? Quels sont ses ressorts ? Quelles sont ses contradictions ?
Cet homme trouve au moins une chose positive dans la vieillesse qui s'approche:

« Redevenu amateur et profane, redevenu dilettante tout entier voué à son diletto il lui reste, intact, l'amour des livres, mais délesté du fardeau d'avoir à les bien vendre, et complètement débarrassé de leurs églises. Et s'il s'adonne encore à quelques dévotions (Lichtenberg, Lautréamont, Destutt de Tracy et quelques autres), il s'y adonne désormais en solitaire.
Sur ce point, vieillir n'est pas mal, dit BW.

C'est bien le seul, ajoute-t-il. »


PS : BW est issu d'une famille pauvre. le blouson en simili cuir confectionné par sa mère lui fait tellement honte qu'il l'enlève et le cache dans la cage d'escalier d'un immeuble se trouvant sur le chemin de son école et le récupère le soir au retour. C'est ce blouson qui surgit sur le dos d'Olympe dans « Les Belles Âmes ».


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