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Critique de Mimimelie


En règle générale, les histoires d'amour m'ennuient terriblement ayant déjà suffisamment à faire et à penser avec les miennes et celles de mon entourage, mais il s'agit de Georges Sand et ayant récemment lu son autobiographie, j'ai souhaité en savoir un peu plus sur l'oeuvre de la mère Sand.
Et bien, je suis ravie. Je trouve que c'est une histoire très bien construite, non pas que je l'en croyais incapable, c'est une simple remarque et cela m'a plu. 

En fait deux récits sont imbriqués, le premier raconte l'histoire qui se déroule à Venise, de Bustamente, épris de Juliette, et qui la demande en mariage, demande que celle-ci décline au présent, trop oppressée qu'elle est encore par l'histoire qu'elle vient de vivre : sa passion malheureuse pour Leone Leoni qui l'a abandonnée. Dans l'espoir de la libérer, Bustamente propose alors à Juliette de mettre en mots son histoire et de la lui raconter pour s'en délier.

Et, deuxième histoire donc, Juliette raconte alors sa terrible passion pour Léoni, jusqu'au moment de sa vie avec Bustamente, la boucle est bouclée, et la première histoire peut se poursuivre. Mais si Juliette à l'issue de sa narration semble soulagée et même envisager un avenir serein avec son amoureux bienfaiteur, l'intrigue rebondit et Bustamente devient témoin, et même acteur, de la suite de l'histoire de Juliette.

Un détail m'a frappé dans ce roman c'est que les agissements crapuleux de Leoni ne sont jamais sanctionnés (à peine un petit séjour rapide en prison), comme si les tourments que nous voulons bien croire qu'il ait pu parfois endurer, et la supposée constance de son amour devaient l'absoudre de tous ses crimes. Curieux cette vision romantique tout de même.
Mais la personnalité de Juliette est tout à fait passionnante aussi. Toute l'expression de sa valeur semble converger vers la souffrance qu'elle endure, comme si, supporter tant de malheurs avec la plus grande humilité suffisait à en faire un être aimable et supérieur. Opinion d'ailleurs qu'elle ne manque pas d'avoir d'elle même si nous nous souvenons de ses divers accès de susceptibilité quant à sa position de fille entretenue et notamment au début dans ses entretiens avec Bustamente où l'on voit bien que derrière le masque de l'humilité et de la soumission se cache un bel orgueil.

Cette fiction nous dit l'auteure en préambule, lui a été suggérée par la lecture de Manon Lescaut de l'Abbé Prévost « Le dernier ouvrage que j'avais lu en quittant Paris était Manon Lescaut J'en avais causé, ou plutôt écouté causer, et je m'étais dit que faire de Manon Lescaut un homme, de Desgrieux une femme, serait une combinaison à tenter et qui offrirait des situations assez tragiques, le vice étant souvent fort près du crime pour l'homme, et l'enthousiasme voisin du désespoir pour la femme ». Je ne saurais en dire un mot de comparaison, ne l'ayant point lu.
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