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Critique de BazaR


Quelle excellente porte d'entrée dans l'univers de Brandon Sanderson !
C'est en effet mon premier de cet auteur que j'ai longtemps hésité à aborder à cause de sa réputation de « pavéificateur » (définition : créateur de pavés). Je préfère goûter avant d'acheter. Eh bien j'ai trouvé ce goût très agréable.

Ambiance sinisante de Cité Interdite, distanciation réussie grâce à une magie organisée et détaillée d'une manière quasi-scientifique, développement poussé de la psychologie des personnages, final évoquant à la fois Matrix et Tigres et Dragons, je l'ai dévoré en une journée et je ne me suis pas ennuyé une seconde. Si Sanderson parvient à intégrer autant de choses dans si peu de pages, que met-il dans ses pavés ? Pas du rembourrage j'espère !

Au-delà de l'histoire captivante dans laquelle les personnages principaux rivalisent d'intelligence, c'est le fonctionnement et la théorisation de cette magie de Falsification qui m'ont envouté. Il ne manque qu'un formalisme mathématique pour en faire une science moderne. J'ai en particulier été interpellé par la décomposition de la réalité en Royaume dont celui que Shai nomme « spirituel » rappelle fortement le monde des idées de Platon. Cette théorisation n'est jamais verbeuse mais vient en appui de l'histoire. Shai et Gaotona reviennent souvent sur la proximité entre la Falsification et l'Art dans son acception standard. Ils ne sont pas d'accord à ce sujet. Shai est certaine de pratiquer un Art de haut niveau là où le vieux fonctionnaire voit surtout une faussaire douée à la limite de l'hérésie. Mais les positions vont évoluer au cours du roman.

Pour pratiquer son Art, Shai doit dominer son sujet à la perfection. Et dès lors que son sujet est un le fameux Empereur du titre, elle cherche à s'imprégner à fond de sa psychologie, de sa personnalité, de ses rêves et ses frayeurs. le niveau de connivence et d'empathie à atteindre avec lui m'a immédiatement fait penser à celui d'Ender Wiggin lorsqu'il récite la Voix des Morts (Orson Scott Card). Ce procédé, qui permet au héros et au lecteur de réellement « comprendre » un autre individu, me provoque toujours des frissons de plaisir.

Et bien sûr le suspense est permanent car un compte à rebours tourne qui permet d'augmenter la pression et pousse à tourner les pages. Mention spéciale à Mélanie Fazi dont je découvre les talents de traducteur après ceux d'écrivain.
Vraiment un très bon roman. Je remercie d'abord Tatooa qui m'a suggéré cette porte d'entrée à l'univers de Brandon Sanderson, Nadou38 dont la récente critique m'a remis l'eau à la bouche, et enfin Yuzel pour l'avoir pioché dans ma PAL.
Même si ça n'est pas tout de suite, je reviendrai lire du Sanderson. Je suis bien tenté de me mettre dans les pas de Tatooa et d'attaquer Warbreaker. C'est un pavé, mais au moins un one-shot (pour l'instant, avec Sanderson, on ne sait jamais).
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