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Critique de BazaR
Favoloso !
Notre babéliopote Tatooa avait mille fois raison de me recommander ce roman fleuve. C'est une régalade du début à la fin que j'ai lue en compagnie de la fée Fifrildi (la chance !).
On a affaire à un… city-opera ? Bon, l'expression n'existe pas mais c'est pour dire : l'action se passe à 95% dans une ville, coincée entre une jungle équatoriale et un océan. Il s'agit de T'Telir, capitale du puissant royaume Hallandren. Ce dernier est en guerre froide avec le petit royaume d'Idris, bien incapable de lui résister par les armes s'il fallait en arriver là. Mais pour l'instant la diplomatie joue son rôle : l'ainée Vivenna du roi d'Idris doit épouser le Dieu-Roi d'Hallandren ; ça devrait calmer un peu les esprits. Cependant le roi d'Idris refuse de se séparer de Vivenna. Il préfère envoyer la jeune et spontanée Siri qui ne comprend pas comment cela lui tombe sur la tête. Vivenna, préparée au mariage depuis son enfance, n'accepte pas et part « sauver » sa soeur.
Je n'irai pas plus loin dans cette description qui ne rend pas justice au bouquin. le récit est foisonnant de structures sociales, de personnages émouvants, marrants, inquiétants ou secrets, de dieux qui n'en sont pas tout à fait, de prêtres, de mercenaires et surtout de couleurs.
Car ce qui domine c'est cette magie des BioChroma, qui se nourrit des couleurs. Enfin, magie, faut le dire vite. Je la vois plutôt comme un phénomène physique dominant qui a ses règles précises, ses propres quantas d'énergie qu'on appelle les Souffles, ses théories relativement incomplètes. L'approche scientifique me semble tout à fait appropriée pour la comprendre, la formaliser, la contrôler. Un Descartes ou un Newton se seraient régalés.
Récit foisonnant, mais extraordinairement maîtrisée par Brandon Sanderson, qui ne laisse aucune chance à ses personnages de prendre son libre arbitre. Il les manipule comme il manipule ses lecteurs. Les personnages débarquent avec des préjugés, des attitudes qui les définissent, et ils se transforment au contact des autres. de nombreux rebondissements s'appuient sur la compréhension par un personnage que ce qu'il croyait se révèle totalement faux.
Et pareil pour le lecteur qui se voit pendant un moment invité à juger untel ou untel d'une certaine manière, et une fois installé dans son jugement voit son cocotier secoué comme par une tempête.
Ainsi j'ai trouvé les mercenaires Denth et Tonk Fah amusants tout en étant compétents, très sympathiques, toujours à se plaindre de l'avis des gens sur les mercenaires. le prêtre du Dieu-Roi Treledees très pédant, arrogant. Vivenna profondément agaçante avec son attitude supérieure construite sur une conviction religieuse rigide. Vasher le « voleur » très inquiétant avec son épée qui fait penser à la Sormbringer d'Elric. Et mes chouchous Siri, très rafraichissante et courageuse, et le dieu Chanteflamme qui ne croit pas en lui-même, absolument génial avec son attitude sarcastique genre Tyrion Lannister (Trône de Fer), et se prenant pour Holmes et Watson avec son patient prêtre Llarimar.
Voilà mes impressions premières, qui ont été bousculées, retournées comme un gant par l'histoire.
Des révélations distillées tout le long du récit, des rebondissements étonnants, une Histoire vieille de centaines d'années qui détient des clés du récit, des combats surprenants utilisant le Souffle. Un seul petit reproche : Sanderson fait trop long. Pratiquement mille pages. Malgré toute sa maestria, il n'évite pas le ventre un peu mou. Ça m'a fait penser à cette vielle pub de papier toilette où un gamin déroule un rouleau dans toute la maison, allez savoir pourquoi.
Malgré cela je me sens capable et j'ai envie de tenter d'autres récits de l'auteur. Car ça fait deux succès avec L'âme de l'empereur. Peut-être Fils des Brumes (va falloir que je rachète du papier toilette, lol).
Notre babéliopote Tatooa avait mille fois raison de me recommander ce roman fleuve. C'est une régalade du début à la fin que j'ai lue en compagnie de la fée Fifrildi (la chance !).
On a affaire à un… city-opera ? Bon, l'expression n'existe pas mais c'est pour dire : l'action se passe à 95% dans une ville, coincée entre une jungle équatoriale et un océan. Il s'agit de T'Telir, capitale du puissant royaume Hallandren. Ce dernier est en guerre froide avec le petit royaume d'Idris, bien incapable de lui résister par les armes s'il fallait en arriver là. Mais pour l'instant la diplomatie joue son rôle : l'ainée Vivenna du roi d'Idris doit épouser le Dieu-Roi d'Hallandren ; ça devrait calmer un peu les esprits. Cependant le roi d'Idris refuse de se séparer de Vivenna. Il préfère envoyer la jeune et spontanée Siri qui ne comprend pas comment cela lui tombe sur la tête. Vivenna, préparée au mariage depuis son enfance, n'accepte pas et part « sauver » sa soeur.
Je n'irai pas plus loin dans cette description qui ne rend pas justice au bouquin. le récit est foisonnant de structures sociales, de personnages émouvants, marrants, inquiétants ou secrets, de dieux qui n'en sont pas tout à fait, de prêtres, de mercenaires et surtout de couleurs.
Car ce qui domine c'est cette magie des BioChroma, qui se nourrit des couleurs. Enfin, magie, faut le dire vite. Je la vois plutôt comme un phénomène physique dominant qui a ses règles précises, ses propres quantas d'énergie qu'on appelle les Souffles, ses théories relativement incomplètes. L'approche scientifique me semble tout à fait appropriée pour la comprendre, la formaliser, la contrôler. Un Descartes ou un Newton se seraient régalés.
Récit foisonnant, mais extraordinairement maîtrisée par Brandon Sanderson, qui ne laisse aucune chance à ses personnages de prendre son libre arbitre. Il les manipule comme il manipule ses lecteurs. Les personnages débarquent avec des préjugés, des attitudes qui les définissent, et ils se transforment au contact des autres. de nombreux rebondissements s'appuient sur la compréhension par un personnage que ce qu'il croyait se révèle totalement faux.
Et pareil pour le lecteur qui se voit pendant un moment invité à juger untel ou untel d'une certaine manière, et une fois installé dans son jugement voit son cocotier secoué comme par une tempête.
Ainsi j'ai trouvé les mercenaires Denth et Tonk Fah amusants tout en étant compétents, très sympathiques, toujours à se plaindre de l'avis des gens sur les mercenaires. le prêtre du Dieu-Roi Treledees très pédant, arrogant. Vivenna profondément agaçante avec son attitude supérieure construite sur une conviction religieuse rigide. Vasher le « voleur » très inquiétant avec son épée qui fait penser à la Sormbringer d'Elric. Et mes chouchous Siri, très rafraichissante et courageuse, et le dieu Chanteflamme qui ne croit pas en lui-même, absolument génial avec son attitude sarcastique genre Tyrion Lannister (Trône de Fer), et se prenant pour Holmes et Watson avec son patient prêtre Llarimar.
Voilà mes impressions premières, qui ont été bousculées, retournées comme un gant par l'histoire.
Des révélations distillées tout le long du récit, des rebondissements étonnants, une Histoire vieille de centaines d'années qui détient des clés du récit, des combats surprenants utilisant le Souffle. Un seul petit reproche : Sanderson fait trop long. Pratiquement mille pages. Malgré toute sa maestria, il n'évite pas le ventre un peu mou. Ça m'a fait penser à cette vielle pub de papier toilette où un gamin déroule un rouleau dans toute la maison, allez savoir pourquoi.
Malgré cela je me sens capable et j'ai envie de tenter d'autres récits de l'auteur. Car ça fait deux succès avec L'âme de l'empereur. Peut-être Fils des Brumes (va falloir que je rachète du papier toilette, lol).
