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Critique de WalkofLife


Ce livre compile soixante-neuf chroniques de quelques pages sur le thème du travail dans les entreprises à l'heure de la « start up nation », des babyfoots et des bonbons Haribo en salle de pause, et des cadres en baskets. Bref, de la « pseudo-coolitude » du monde du travail d'aujourd'hui.

Nicolas Santolaria transpose le syndrome de Stockholm à l'entreprise moderne, afin de montrer que « même consentie, la vie de bureau opère incontestablement une forme de kidnapping existentiel, oblitérant des journées entières de votre vie (lorsque vous n'être pas en RTT), conditionnant votre façon de parler (avec beaucoup de –ing) […]. »

Il propose une prise de recul intéressante (et essentielle) de la vie de bureau, sur un ton caustique. Il parvient à faire sourire le lecteur, qui s'identifiera aux personnes dépeintes ou reconnaîtra ses collègues s'il travaille en entreprise. Dans le style journalistique, sans prétention scientifique, cet ouvrage est à la fois accessible et bien écrit. le vocabulaire a été sélectionné avec soin pour lever le voile de l'hypocrisie du travail faussement décontracté. Dénoncer avec la légèreté d'une chouquette.

Mais l'on sent une pointe persistante de « c'était mieux avant » à deux doigts de faire basculer l'auteur dans le ronchon. On aurait bien aimé lever complètement le voile pour comprendre le processus d'instauration de cette mode - ou de cette organisation durable ? - savoir en quoi cela est si nouveau ou si différent maintenant, et si tout est à jeter.

Le format « chroniques » est plus propice à une lecture hebdomadaire, quelques pages que l'on peut s'injecter à dose régulière après saturation d'une semaine de travail en open space, qu'au livre à lire d'une traite dans le métro (c'est plus compliqué sur une trottinette).

Passé le premier tiers, les thèmes semblent un peu moins inspirants : chaque chapitre dépeint un détail de la vie de bureau en général, voire de la vie en société, nous faisant oublier le concept sucré de départ.
En somme, un sujet alléchant et mais un peu trop gourmand en nombre de chroniques. Légèrement trop acidulé sur la forme, légèrement trop édulcoré sur le fond.
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