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Critique de Malivriotheque


A une époque inconnue, dans un lieu inconnu, une épidémie se déclare : petit à petit, les gens deviennent soudainement aveugles. Au départ, le gouvernement décide de parquer tous les aveugles et les "cas contact" (aurais-je utilisé ce terme avant notre propre pandémie ?) dans un ancien asile, les laissant seuls en complète isolation. Puis très vite, l'épidémie se transforme en pandémie, tandis que dans le centre, les instincts de conservation côtoient la bestialité du genre humain. Une seule femme est alors secrètement encore capable de voir...

Il y avait de quoi partir confiant avec Saramago, après la lecture du Voyage de l'éléphant. S'il y a bien une chose néanmoins à laquelle on ne s'attend pas dans cet opus, c'est sa violence et son graphisme suprêmes qui dégoûtent en interpellant au plus haut point. Saramago représente le genre humain dans sa bassesse la plus crasse face à l'adversité, l'animalité génétique qui nous constitue reprenant très vite le dessus sur la sociabilité et la capacité à vivre en communauté. L'absence d'identité des personnages renforce le côté déshumanisant de la situation, tout en faisant le postulat que nous sommes tous identiques.
L'auteur développe aussi l'idée du rejet et de la peur causés par la maladie, qui mènent à l'abandon pur et simple via la séquestration de ses concitoyens sous couvert de protection. Nombreux sont les récits surtout de science-fiction qui abordent ce thème à chaque fois qu'une part de l'humanité opère une transformation majeure et destructrice (je pense par exemple à la série du Labyrinthe de James Dashner, ou tous les autres livres et films sur les zombies).
Franchement, ce livre est bourré du pire de ce que l'être humain peut offrir, les évènements prenant une tournure absolument immonde à la moitié de l'ouvrage.
En ce sens, le livre est donc long, terrassant, et on ne sait pas vraiment quoi faire avec, quoi en penser. Télérama disait dans sa critique à l'époque : « José Saramago nous raconte qu'il faut parfois devenir aveugle pour réussir à voir la face cachée et essentielle des choses. Un beau livre plein d'espoir. » Moi, je n'ai absolument pas perçu l'espoir dans cet ouvrage qui nous rappelle à quel point l'Homme est à deux doigts de tuer son prochain tous les jours, même avec les évènements de la fin. Je n'ose imaginer à quel point l'adaptation en film montre toutes ces horreurs, jusqu'où elle va dans leur représentation, à quel point elle remanie l'histoire pour la rendre acceptable à l'écran sans faire vomir tous les téléspectateurs...
En vérité, je veux oublier ce livre.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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