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Critique de Hykulle


Le premier mot qui me vient pour parler de ce roman est « déstabilisant », et pourtant ce n'est pas mon premier Nathalie Sarraute. La lecture de "L'Ère du soupçon" permet néanmoins, à mon avis, de mieux saisir les enjeux de ce livre, ou du moins de comprendre plus aisément d'où vient ce dépaysement. Mais pourtant, ça se lit assez facilement, les pages défilent même quand, parfois, on n'en saisit pas bien le sens.

Au début, il est très difficile de saisir exactement de quoi parle ce roman, qui est son héros… il demeurera flou, image du poète moderne en puissance et pas d'un en particulier. Il y a aussi ces « ils », que je suppose être les mots sans en être absolument certaine, quand ils ne sont pas les autres auteurs qui forment une foule d'artistes où seul notre poète ressort par sa normalité au fond, et sa rébellion parfois. Il y a cette « elle », tantôt bienfaisante, tantôt bourreau, mais toujours muse – est-elle une vraie personne ou simplement l'inspiration, impossible de trancher.

Le roman, au fil de son avancée, se construit de la même manière que le poète apprend les mots et construit son propre livre. Les points de suspension, omniprésents au départ, se font de plus en plus rares (mais il en reste beaucoup : c'est Sarraute tout de même !), les phrases de plus en plus complexes et entières, les paragraphes de plus en plus long… Bref, c'est un méta-roman sur les origines de la vocation de l'écrivain, son parcours pour atteindre et apprivoiser les mots, et sur la conception même du roman.

Je le relirai, sans doute plusieurs fois, pour réussir à en déterminer plus précisément les contours.
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