AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de EvlyneLeraut


« Et puis on aura vu la mer », la vie et des belles personnes.
La Place Carrée, entre le soleil et le bitume, les rires et les larmes.
Une marelle entre ciel et terre, cases d'un roman, le quatrième, après « Mathilde ne dit rien », « Héroïne », « Jour encore, nuit à nouveau ». le cycle d'une littérature filmique. Les chroniques vivantes, palpitantes, profondément humaines, indépassables, si près de nous et de la réalité.
On aime plus que tout savoir ce livre en vie, prêt à la lecture. On sait l'heure palpitante, de sens, et de haute contemporanéité.
Sociétal, politique, serré comme un café fort, il est l'intransigeance d'une réussite. Un livre éperdument pétri d'humanité, de sentiments et de ténacité.
Retrouver la place carrée, c'est à l'instar d'un rendez-vous d'ouverture, de compassion, de complicité et d'amitié. Les affres d'un monde qui frappent aussi à la vitre des résidences, jusqu'au coeur de chacun (e).
« Et puis on aura vu la mer », le voile noir de l'Ukraine en guerre, Iryna prise au piège, proie vulnérable, kidnappée par deux hommes : prostitution et morsures sur le coeur.
Nous sombrons dans un thriller, l'évènementiel véritable de notre monde en faillite.
« D'un côté la police, de l'autre la gare. Elle réfléchit à peine et s'élance. »
L'écriture est frénétique, souveraine. La lumière perce sur les lignes. Ici, il est question de fraternité, d'entraide. Nous sommes en plongée dans un récit magnétique, où déambulent les emblèmes du monde d'en bas. le miroir d'une société qui tremble sous le poids de la misère humaine, à mille mille des clichés.
Mais être ATSEM, c'est galérer pour s'en sortir. Travailler pour du pain et de l'eau, un quotidien nourri au compte-goutte. Des caresses pour les petits en maternelle, et des jeux pour les éblouir de joie. Donner les soins, comme un baume sur le corps d'enfant douillet et confiant. Répondre aux colères et aux pleurs, aux rires et à sa propre fatigue. C'est la parabole du monde d'en haut.
Nous sommes dans l'aube électorale. Certains collent des affiches pour Z. Se trompent de direction et deviennent la caricature des incompréhensions, de ceux qui espèrent une meilleure vue depuis la place carrée. Les signaux vifs des idiosyncrasies floutées. Ce roman est la cartographie de la France véritable.
La place carrée, et Sabrina et Mathilde dont on devine l'aura des altruistes et la tendresse infinie pour les faibles et ceux et celles qui espèrent voir la mer.
« Quatre petites vagues s'échouent sur le rivage. - On est tous condamnés, dit enfin Mathilde. Les semaines passent. Macron est réélu. La guerre continue. »
« Et puis son aura vu la mer », le bruit du monde et une trame qui nous prend par la main. Croire en sa chance, comme une réponse au courage. La mer, un emblème qui apaise le sacrifice. Redore comme une consolation, le regard de quête et d'épreuves. le rythme effréné d'une place carrée qui donne le pouvoir aux siens, aux habitants sans antidote, face aux désillusions, d'une époque trouble, injuste et sournoise, qui trahit ce que d'aucuns espèrent en vérité.
« Et puis on aura vu la mer » l'éminente littérature qui excelle de sentiments.
Irradiant, sombre et splendide, c'est un futur classique cinématographique qui sera un jour certain sur grand écran. On aime les fiançailles pavloviennes avec Mathilde revenue d'entre les vagues.
Magistral, lucide, le fronton des Républiques du coeur.
Tristan Saule est le pseudonyme de Grégoire Courtois. Son écriture constante et tirée au cordeau est d'une justesse sans faille et surdouée.
Lisez les quatre romans. Piochez au hasard et sachez que tous peuvent se lire indépendamment.
« Et puis on aura vu la mer » est le sacre et la marée-haute d'une littérature de renom.
Publié par les majeures Éditions le Quartanier éditeur.


Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}