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Critique de SZRAMOWO


"Tu souris. Tu accélères"
Dernière phrase du récit où Annie Saumont capte la substance de ces moments de la vie où notre existence pourrait basculer.
La narratrice est écartelée entre l'homme avec qui elle vit et un homme de passage.
"Vous aviez parlé de forêts, d'abord. Puis Roberstein t'a raconté que lui et moi, un jour d'été -"
Sa décision de ne pas suivre Roberstein dépasse le simple regret ; elle donne lieu à l'interrogation systématique de ses souvenirs, des lieux et des personnes qu'elle va rencontrer au cours de ce voyage en voiture vers un but inconnu.
Cette confrontation foisonnante contraste avec le silence de son compagnon, le conducteur.
"rien ne te trouble, tu es un excellent conducteur. Quand je suis au volant je ne peux m'empêcher de penser à mille choses."
"Tes mains sur le volant, immobiles. Je n'ai rien fait. Je ne t'ai pas quitté."
"A Madère je riais."
"J'aime mieux à présent penser à Roberstein."
"Inutile de fuir, allons à Madère."
"Nous roulons, ça n'en finit pas."
"Tu as toujours fait comme si Roberstein n'existait pas."
"Vous étiez dans ton bureau, buvant, fumant, discutant, paisibles. Des gars qui ont quelque chose à partager. Ce quelque chose c'était moi."
Roman de l'affrontement, du refus, de la révolte, de la soumission. Les hommes du récit se taisent. N'écoutent pas. Soumettent les femmes ou les ignore. Coinsidèrent leur discours comme du babillage inutile.
Les femmes, la narratrice, la femme de ménage Aglae Miron ( qui boit et bat son mari) ; Hélène, la patronne de l'hôtel, Sedy la petite collégienne, toutes ont une histoire que le conducteur ignore, concentré qu'il est sur sa conduite et le but inconnu de son voyage.
Parabole de l'incompréhension
"Je te regarde, tu n'écoutes pas. Non, tu n'écoutes pas, tu conduis."





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