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Critique de gavarneur


Vous dévorez des livres, ou vous les rongez par petits fragments, vous vous en gavez, vous les assimilez, ils vous marquent et imbibent votre cerveau. Mais tout ça c'est du figuré. Firmin, lui, est un vrai rat (de librairie) (d'ailleurs c'est très fort de la part de l'auteur d'avoir choisi cet animal, en anglais ce sont les vers qui dévorent les livres (bookworms), il n'y a pas de rats de bibliothèque). Si Firmin apprend tout seul à lire, au point d'avoir plus lu que n'importe quel humain, il a commencé par manger du papier imprimé, sa chair est faite de livres autant que son mode de pensée.
Dans son corps de rat moche Firmin a un cerveau quasi-humain à la mémoire prodigieuse, et c'est bien lui qui ressent et raconte. Une fois admise cette possibilité, rien n'est interdit, presque tout est jubilatoire. Sam Savage joue avec un certain plaisir à nous décrire une vie de rat de ville, mais nous peint aussi un quartier insalubre de Boston. Firmin fantasme comme un mâle humain et recherche l'amitié comme un homme, avec un libraire puis un écrivain. Je vous laisse découvrir ces histoires pleines de chaleur.
Je veux juste insister sur une certaine image de fin du monde (soulignée par les productions de l'écrivain, hippie vieillissant qui ne semble pas être un autoportrait de l'auteur) : le quartier sera-t-il détruit ? Quelles seront les conséquence pour les rats et les hommes ? Une librairie peut-elle survivre à un tel cataclysme ? Ces chapitres sont poignants et captivants.
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