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Critique de Andromeda06


"Le pouvoir du chien", un roman visiblement culte à en croire le sticker collé sur sa couverture, a été publié pour la première fois en 1967. C'est un livre dont je n'avais jamais entendu parler, tout comme son auteur Thomas Savage. Les thèmes lui étant associés, tels que nature-writing et grands espaces américains, m'ont tout de suite attirée. Il a donc atterri dans mon panier des emprunts en moins de deux. Et si j'ai aimé justement ce côté "nature" autant que la psychologie des personnages, j'en ressors tout de même quelque peu mitigée.

Les événements se déroulent dans le Montana des années 1920. Nous suivons deux frères, Phil et George, associés ranchers que tout oppose. Quand l'un des deux se marie, l'autre est persuadé que sa désormais belle-soeur n'en veut qu'à son argent et à son prestige. Il lui fera bien comprendre qu'elle n'a nullement sa place dans son ranch. Il ne la supporte pas, tout comme son fils, né d'un premier mariage, futur chirurgien, une "chochotte" comme on le nomme souvent, la risée de tous les cowboys...

Thomas Savage nous conte l'Ouest américain, les montagnes, les grands espaces avec brio. Tous ces décors sont incroyablement bien implantés, bien décrits. Ambiance Western, Far West et Cowboys, on imagine très bien les personnages au milieu de tout ça. Moi qui ne suis pas vraiment attirée par les westerns en temps normal, que ce soit en littérature ou sur écran, je dois dire avoir apprécié ce contexte, rudement bien dépeint.

J'ai pu également savourer tout le travail de l'auteur quant à la psychologie de ses personnages. Je ne les ai pas tous appréciés, cela va sans dire, mais étant peu nombreux, l'auteur a pu leur octroyer une identité qui ne manque en rien de profondeur. Dans cette sorte de huis-clos (vase-clos ?), il confronte des personnalités et des caractères divergents, énigmatiques, bien affirmés pour les uns, plutôt effacés pour les autres, voire faibles pour certains. En plus de tout cet espace environnemental qui en quelque sorte les étouffe, l'auteur réussit grâce aux différentes caractéristiques des protagonistes à créer une atmosphère tendue, alourdie, insoutenable par moments.

Là où ça a essentiellement péché pour moi, c'est avec le style de l'auteur. Non pas qu'il soit désagréable, au contraire : le style est fluide, étayé, facile. Seulement, il ne dégage aucune émotion et aucune sensibilité, et je n'ai ressenti, par conséquent, aucune empathie pour les personnages qui le méritaient. Je déplore également les nombreuses répétitions, ainsi que les dialogues soit insipides, soit beaucoup trop guindés/pompeux et donc incohérents avec le contexte et la plupart des protagonistes.

Et tout ça forme un ensemble non pas ennuyeux, mais presque... C'est long, trop long par moments... Seulement 288 pages, j'ai pourtant eu l'impression d'en avoir lu le double, et dans lesquelles en plus je n'ai absolument rien ressenti, alors que George, ou même Rose et son fils, auraient dû me toucher un minimum...

Par contre, je me dois de souligner que j'ai été bluffée par la fin : le tout dernier paragraphe m'a totalement sidérée. Inattendue, cette fin que nous offre Thomas Savage, l'est à 100%. Chapeau !
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