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sur 568 notes
Montana 1924, entre Grandes Plaines et Rocheuses. La toile de fond est conforme aux « clichés » : paysages démesurés, immenses ranchs, climat rude , isolement total, tout est parfaitement décrit avec une attention particulière pour le quotidien des hommes qui peuplent ces territoires à ce moment charnière de bascule où l'arrivée de la modernité déstabilise ces modes de vie à l'ancienne.

Mais cela s'arrête-là pour les stéréotypes, ils sont justes là pour poser un décor. Ce qui est très fort avec ce roman, c'est comment l'auteur parvient brillamment à déconstruire le mythe du Far West en misant sur une psychologie des personnages finement analysée.
Qu'est-ce qu'être un homme , ici ou ailleurs ?

Les Burbank sont les plus riches propriétaires fonciers – éleveurs de la région, deux frères que tout oppose, comme une relecture d'Abel et Cain, avec Phil, le dominant, brillant mais surtout autoritariste, sadique, raciste, un misanthrope haineux menant d'une main de fer son ranch et la vie de son frère. Tout bascule lorsque ce dernier, pourtant si falot, se marie quasi en douce avec une veuve, mère d'un adolescent dont la cérébralité et la délicatesse – jugées efféminées - détonne dans cet Ouest. Phil veut détruire ce mariage, cette femme et ce garçon si peu viril qui ne peut qu'être homosexuel.

Thomas Savage présente ce bras de fer de façon très subtile, sur un tempo lent, très lent où chaque micro-événement déploie une infinité de camaïeu de sentiments, des détails sensibles que le lecteur doit précieusement collecter pour s'immerger dans ce drame qui avance à pas de loup.
J'ai beaucoup pensé à Tennessee Williams pour la description de ses intérieurs intimes cassés, pour la sensibilité de l'analyse psychologique qui explose dans ce huis clos familial.
Les personnages sont tous formidablement campés, surtout les deux qui finissent par s'affronter : Peter, le jeune homme "différent" mais empli d'une force invisible aux yeux des autres, malgré les vexations et les humiliations ; Phil, bien évidemment, dont la dureté terrible vacille aux souvenirs d'un certain Bronco Henry, le cow-boy qui l'a initié à la vie du ranch, qu'il semble avoir beaucoup aimé … Pas un hasard que cela soit Annie Proulx, l'auteure du Secret de Brokeback Mountain, qui préface ce roman dans son édition actuelle.

La tension monte, chapitre après chapitre, sans fracas, jusqu'à la révélation de la signification du mystérieux titre « the power of dog », magnifique. Plus je repense à ce roman, plus je le trouve magistral dans sa mise en scène à la fois ouatée et percutante.
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« À partir du souvenir que son enfance lui a laissé d'un homme odieux, Savage a créé, par sa virtuosité, un des personnages les plus fascinants et les plus pervers de la littérature américaine. »
Annie Proulx

Séduisant, ambigu, fascinant et pervers, tel est en effet Phil Burbank, rancher intransigeant dont les yeux bleu ciel vous transpercent jusqu'au fond de l'âme, y discernant des choses dont vous n'avez pas même conscience. Ses mains, dotées d'une intelligence et d'une vie propres, aussi bien capables de castrer 1.500 veaux en une demi-journée que de jouer divinement du banjo ou de tresser une corde en cuir brut, lui ressemblent. Puissantes, agiles, dotées d'une patience infinie, effrayantes.
Lorsqu'il chevauche au pied des Rocheuses aux côtés de son frère George, son associé et son faire-valoir, il est difficile d'imaginer un couple plus dissemblable. Phil, longiligne et anguleux, droit sur sa selle, les sens toujours à l'affût, attentif au « toc-toc-toc des pas du bétail, au craquement des armoises écrasées par les sabots fendus, au grincement du cuir des selles et au tintement des gourmettes de mors en argentan », voit ce que personne ne voit. Dans la nature elle-même, il voit le surnaturel, « dans l'affleurement rocheux, sur la colline qui s'élevait devant la maison du ranch, dans le fouillis des buissons d'armoises qui défiguraient le versant de la colline comme de l'acné, il voit la forme étonnante d'un chien en train de courir. » Quand George, trapu, placide et imperturbable, affaissé sur un cheval également trapu et imperturbable, ne semble rien sentir ni ne rien percevoir.
Portant son regard loin en direction des montagnes et du passé, un passé mythifié qui bat lentement mais inexorablement en retraite face à l'avancée des années vingt, Phil se souvient. Si l'on rompt toujours les chevaux sauvages à la selle comme à l'époque des pionniers, les cow-boys de la trempe de Bronco Henry, l'idéal indépassable de la jeunesse de Phil, les vrais cow-boys, pas ceux qui font de l'esbroufe et portent des gants en peau achetés par correspondance, ont une fâcheuse tendance à disparaître. Phil lui, ne porte jamais de gants, ni ne fait la moindre concession à la modernité, préférant vivre à la dure, en totale osmose avec l'âpreté, la rudesse de ce pays de montagnes et de plaines éternellement balayées par le vent où l'on brûle l'été et où l'on gèle l'hiver.
Phil au fond ne désire qu'une chose : que rien ne change. Que son frère et lui dorment pour l'éternité dans la même chambre comme chaque nuit depuis toujours, qu'ils conduisent chaque automne que Dieu fait le bétail à Beech comme chaque automne depuis vint-cinq ans, qu'ils vivent à jamais seuls dans le ranch que leur ont légué leurs « vieux », sans s'encombrer d'une femme et d'une tripotée d'enfants.

Alors quand se présente la fin du monde tel qu'il l'a toujours connu en la personne de Rose, une veuve flanquée d'un gosse que George, dans un sursaut d'indépendance aussi soudain qu'incongru, vient d'épouser, Phil entre dans une rage froide. Toute sa haine, tout son mépris contre l'espèce humaine en général et contre les femmes en particulier se concentrent et se cristallisent sur la trop belle, trop sensible et douce Rose. Il est inconcevable qu'une « sale intrigante » qui a jeté le grappin sur « son imbécile de frère » s'installe ici au ranch. de même qu'il est parfaitement exclu que son rejeton, un garçon pâle aussi efféminé que son prénom, Peter, affligé d'un zézaiement et d'une démarche peu naturelle qui le fait ressembler à un automate, vive sous le même toit que Phil Burbank. Car s'il y a bien une chose que Phil abhorre plus que tout, ce sont les « sissies », les femmelettes, les chochottes, et aussi sûr que deux et deux font quatre, ce gosse de seize ans avec ses manières, ses jeans neufs et ses chemises impeccablement repassées, c'en est une, de chochotte.
« Bon, il y a des gens qui peuvent s'entendre avec eux, de même qu'il y a des gens qui peuvent s'entendre avec des Juifs ou avec des négros, mais ça les regarde. Phil, lui, ne pouvait pas les supporter. Il ne savait pas pourquoi, mais ils créaient en lui un malaise qu'il sentait jusque dans son ventre. »

Comment un personnage aussi odieux est-il capable d'exercer une pareille fascination sur les autres ? Car outre le lecteur, ce sont tous les protagonistes de l'histoire qui tombent sous son charme, qui semblent incapables de lui résister. C'est que Phil est le genre d'homme dont la seule présence, dont un seul regard ont le pouvoir rare de modifier la texture de l'air alentour. Phil est d'une intelligence et d'une sagacité hors du commun, il est de la race des « aristocrates », de ceux qui peuvent se permettre d'être eux-mêmes, de ceux qui imposent, non pas même leur volonté, mais leur vision aux autres.
« Comment un homme, un seul homme, peut-il avoir le pouvoir d'obliger tous les autres à voir en eux-mêmes ce qu'il y perçoit, lui ? »
Et comment l'auteur parvient-il à faire en sorte que le lecteur voie le monde à travers les yeux de Phil? Ou plutôt, comment s'y prend-il pour mettre en place un subtil mouvement de balancier entre sa vision à lui, Savage, une vision humaniste, généreuse, compassionnelle et celle de Phil, intransigeante, cruelle, dépourvue d'humanité? le lecteur, suffoquant dans ce huis-clos oppressant, impitoyablement balloté entre ces deux visions, finit par ne plus savoir où il en est. À l'instar de Rose, pourtant dotée d'une identité, d'une personnalité et d'une volonté propres avant de tomber sous l'emprise de Phil mais qui, à mesure que le temps passe et que se précise l'entreprise de destruction insidieuse et méthodique dont elle est l'objet, perd pied.
« Quand Rose parlait de Phil, sa bouche devenait sèche, sa langue épaisse. Penser à lui dispersait tout ce qu'elle pouvait avoir d'agréable ou de cohérent à l'esprit et la ramenait à des émotions infantiles. »

Pourtant, il se pourrait bien qu'une personne, une seule, au regard aussi perçant que Phil, perçoive non seulement ce que Phil fait à Rose, mais encore bien davantage.
Dès lors, un combat implacable et larvé, tissé de non-dits, de séduction et de répulsion mêlées, un combat entre le bien et le mal, entre la bonté et la cruauté, entre deux visions de l'humanité, se met en place sous les yeux du lecteur médusé, tenu en haleine jusqu'à l'ultime paragraphe qui clôt magistralement le livre.
Thomas Savage, en observateur pénétrant de la condition humaine, campe une histoire qui, bien qu'ancrée dans une époque, les années vingts et en un lieu, le Nord-Ouest du Montana, clairement identifiés, accède au rang de mythe. Puisant dans sa biographie la matière d'un livre virtuose dont la dimension psychologique, ou plutôt psychanalytique tant le refoulé imprègne chaque page, est indéniable, il nous livre une tragédie intemporelle, un conte moral à la portée universelle et à la beauté renversante.

J'ai découvert le pouvoir du chien il y a une vingtaine d'années alors qu'il venait seulement d'être traduit en français. L'occasion m'a été donnée de le relire en compagnie de Bernard (Berni_29), mon fidèle ami. Entretemps, j'ai vu la sublime adaptation qu'en a réalisée Jane Campion. À chaque fois, ma fascination fut totale.
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Montana, 1924. Phil et George Burbank sont deux frères au caractère opposé. le premier est grand et anguleux, autoritaire, froid, intelligent. le second est trapu et lourd, timide, discret et un peu gauche. Bien que différents, ils s'accordent parfaitement quant à la gestion du ranch familial, le plus gros du sud-ouest du Montana, leurs parents étant partis s'installer à Salt Lake City. Quand Phil assure l'élevage du troupeau et dirige avec fermeté les cow-boys et les aides saisonnières, George, lui, s'occupe de la comptabilité et des tâches administratives. La petite quarantaine, célibataires endurcis, un lien très fort les unit. Aussi, lorsque George rencontre Rose, une jeune veuve tenancière d'un restaurant à Beech, et en tombe amoureux, l'équilibre de leur vie routinière va basculer...

Thomas Savage plante son décor, qu'il prend soin de dépeindre, dans un Montana sauvage, aux paysages démesurés et soumis à un rude climat. L'auteur décrit aussi parfaitement la vie quotidienne au ranch et les dures conditions de travail des éleveurs de bétail. Phil et George sont de ceux-là. Différents aussi bien physiquement qu'intellectuellement, ces deux frères sont pourtant indissociables. Mais, au fil des pages, l'on se rend compte de leur véritable nature, d'autant que cette dernière sera révélée dès lors que Rose et son fils, Peter, font soudainement irruption dans leur vie. Veuve d'un médecin qui s'est suicidé et enfant "différent", surnommé La chochotte par Phil, ces deux-là ne sont guère appréciés par l'aîné. L'auteur brosse des portraits magnifiques et vivants, parfois sombres, que ce soit les deux frères, les Indiens ou les prostituées, et installe un climat de tension, voire de malaise, palpable. Finement analysé et fouillé, diaboliquement et insidieusement amené, au final inattendu, ce roman, aux allures de western sauvage, se révèle tout aussi bouleversant que surprenant.
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Ça se passe dans les grands espaces américains dans les années vingt, au milieu des beuglements du bétail, mais l'histoire que nous conte Thomas Savage se noue entre les murs d'un ranch cossu tenu par deux frères.
Leur tempéraments fort dissemblables pourraient suggérer un conflit larvé entre l'ainé brillant, implacable, animé d'une profonde exigence de vie qui a laissé une empreinte silencieuse au sein de la famille et George, plutôt effacé et débonnaire. Mais c'est par une femme que le trouble survient : le mariage du plus jeune agit comme une mèche que l'on allume et qui provoque des explosions dans les soubassements du texte.
Pas de colère outrageuse ni de déflagration tonitruante ici, tout le talent de l'auteur est de donner aux brusques variations de tension un visage lisse. Il diffuse lentement le venin d'un frère qui refuse l'arrivée d'une veuve trop orgueilleuse à ses yeux et de son fils «la chochotte».

Les silences qui figent les visages, les remarques cinglantes, Thomas Savage sonde tout : la haine méthodique qui avance masquée, la menace insidieuse qui dévore à petit feu...il saisit l'intensité d'un mot ou l'angoisse qui mûrit avec le temps.
La mécanique de l'auteur est d'autant plus convaincante qu'il rend compte avec justesse des comportements et des sentiments des protagonistes en tournant le dos à toute analyse psychologique : attentif aux mouvements infimes, à des détails tels le cliquetis des loquets de porte ou les bruits de pas sur le palier, il préfère recourir à des symptômes et des biais qu'il laisse résonner au fil des pages. Je suis véritablement admirative de la patience avec laquelle Savage construit ses personnages.

Progressivement, je me suis passionnée pour cette fiction parfaitement orchestrée qui se déploie dans les ombres. Une histoire servie par des traits narratifs, psychologiques, des distracteurs capables de donner au sentiment amoureux des contours délétères et de rendre l'hostilité et la peur palpables. Même si l'auteur accumule par endroit des détails trop manifestes, la valeur du texte est exhaussée par la qualité de son regard, mélange d'acuité mordante et de clairvoyance.
Très belle lecture.
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L'auteur à une connaissance intime de l'ouest américain il y a vécu jusque presque jusque la fin d'une adolescence bien entamée (à son départ) et dans un ranch situé dans le Montana.
Il y a ici, cette coloration très nette des écoles littéraires de l'ouest américain. Dans cet ouvrage les paysages immenses, le ciel immense si particulier de ces régions. Et les maisons isolées qui sont souvent pleines des scories du passé et en lutte perpétuelle contre la poussière invasive. .
Le travail dans les ranch s'il est difficile est paradoxalement aussi désocialisant et en tout cas très dure et très exigent. On est très libre de partir mais il n'y a généralement pas où aller. Les personnages peuvent avoir assez naturellement le sentiment d'être cernés par une vacuité très invasives
C'est moins un environnement de liberté qu'un lieu où l'intimité confine souvent à la presque clandestinité et au minimum à la dissimulation rusée.
La rudesse climatique (très chaud en été ,très fois et blizzard en hiver) a pour corollaire, la brutalité de l'environnement ,humain moralement étriqué, Des communautés qui sont très dans le rejet sur la base des apparences , de la méfiance et du non-dit.
Les ranchs sont un peu (par nécessités des familles élargies de type gentilice (des tribus, un peu), qui rivalisent avec d'autres où bien qui coopèrent quand l'exploitation des plaines ,herbages, eaux, rotations, clôtures ,mélange de bêtes :l'exige.
Ce n'est pas un cliché c'est véritablement une réalité que cet univers de l'ouest âpre et redoutable où chacun voit midi à sa porte et se fait une idée égotique de la justice.
Il y vraiment un rien de tout cela qui plane dans ce roman rude, amère et âpre.
Certains personnages du pouvoir du chien ,sont confrontés à un rejet existentiel et viscéral qui les met en danger et cette problématique raisonne avec l'environnement naturel ,alors que le vent porte les nouvelles et ou les éléments ou les cadavres de vaches parlent autant que les personnages.
C'est un fantastique roman d'ambiance où la matière humaine et la psychologie sont denses et sources d'identification pour le lecteur.
Tout cela matérialise une histoire attractive qui parle du Montana et de la nature humaine et des mentalités en action. On est assez loin du cowboy Hollywood , mais pas toujours si loin que cela de l'univers western d'Epinal.
C'est un très beau roman très ancré dans le quotidien et dans les soliloques intérieurs.
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Mais quel pied, ce roman ! Un vrai coup de coeur !

Une belle découverte tient vraiment à peu de chose. Dans le cas présent, une info glanée par hasard : cérémonie des Oscars 2021, le dernier film de Jane Campion reçoit la distinction "number one". Et dans le rôle principal, un acteur charismatique, Benedict Cumberbatch. Dans ma petite tête, je me dis que si une réalisatrice aussi talentueuse a choisi cette tête d'affiche, c'est que le personne interprété doit lui aussi être charismatique. Je découvre alors que le film est une adaptation d'un western publié dans ma bien-aimée collection Totem des Editions Gallmeister. Ni une ni deux, dans le pense-bête. Et puis, une rencontre fortuite en librairie avec ledit roman, une couverture envoûtante comme toujours chez Totem et hop, embarqué dans les fontes le cow-boy.

Dévoré en seulement quelques heures, addictif et troublant, "Le pouvoir du chien" est à la fois un western flamboyant au ton juste, un thriller qui ne dit pas son nom et un récit psychologique proche du huis-clos en plein air - oui, un concept de mon cru aussi paradoxal qu'efficace.

Mais ici, pas question de monter à cru - oh, la transition digne d'une blague paternelle ! -, on se tient bien en selle aux côtés de Phil et George, deux frères, ranchers prospères au Montana. Les Rocheuses en ligne d'horizon servent de décor sublime et désolé à une intrigue qui emporte le lecteur en 1925. Dans un style à la fois sobre et riche, très évocateur, Thomas Savage nous immerge avec talent dans une narration oppressante à souhait.

Phil et George sont comme les deux doigts de la main, en apparence. En réalité, on est clairement sur le registre "Je t'aime, moi non plus" ; on ne peut pas imaginer deux êtres aussi opposés par leurs intérêts et leurs caractères. George est discret, juste et bon. Phil est brillant, se croit juste mais ne parvient qu'à être un parangon d'orgueil. D'une confiance en soi stupéfiante, il est dangereusement dominateur et veille à marquer son territoire. Or, quand George ramène au ranch une épouse pourvue d'un fils déjà adolescent, Phil est pris au dépourvu et bien déterminé à ce que cette circonstance n'entrave pas sa toute-puissance sur le domaine et ses habitants. En bon manipulateur narcissique, il met en place un petit jeu de déstabilisation nerveuse qui pourrait bien être à double tranchant...

J'ai vraiment adoré cette lecture, j'ai été complètement dépaysée - ce que j'attends prioritairement de tout roman - et envoûtée par tout ce que je découvrais au fil des pages et par la tension croissante du récit. Je suis désormais impatiente de voir le film.


Challenge TOTEM
Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge XXème siècle 2022
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Il est des livres qui habitent, qui taraudent, qui obsèdent, qui envahissent. Mon univers, à partir du moment où j'ai découvert « le pouvoir du chien », en a été transformé, il s'est ouvert à l'immense ciel bleu, aux Rocheuses, aux collines couvertes d'armoise. le Montana s'est offert à mon imagination, et Thomas Savage y a déposé une histoire de bienveillance et de sauvagerie.

Oui, j'ai adoré ce roman qui me poursuit encore, et qui parle de 2 cow-boys, l'un au coeur dur et l'autre au coeur tendre, d'une petite bonne femme subissant des coups du sort, d'un homme bon et de son fils étrange.
D'un côté, nous vivons dans un vaste ranch entouré d'une nature grandiose ; de l'autre, nous suivons la petite vie d'un médecin d'une petite ville voisine, marié à la petite Rose.
Phil, le cow-boy qui, par orgueil, ne met jamais de gants, mène de main de maitre son exploitation, aidé par son frère George, le pataud taciturne. Phil est hermétique à tout apitoiement, intelligent, rusé et cassant. Et George fait ce qu'il peut, armé d'un tel frère. Les parents de ces 2 hommes, d'ailleurs, « le Vieil Homme et la Vieille Femme », ont plié bagage depuis longtemps dans un hôtel très loin de là. Et puis George le bon s'éprend de Rose, restée seule avec son fils après le décès de son mari, décès lié de près à l'attitude de Phil le rude... L'arrivée de Rose au ranch ne serait-elle pas l'entrée du mouton dans la tanière du loup ? « Il n'est qu'un homme, répétait-elle, rien qu'un homme avec des problèmes secrets. Or, au bord du précipice, debout sur sa corde raide, elle savait qu'il était bien plus qu'un être humain, ou bien moins; aucun discours humain ne le toucherait. »

Une lutte sourde, secrète, s'enclenche. A coups de petits indices, nous entrons de plain-pied dans le monde obscur de la psychologie de Phil, et nous suivons avec délectation et une horreur grandissante ce combat sauvage, à la fois dans l'être intime de Rose et à l'extérieur, où les êtres humains et la Nature s'affrontent et se complètent.
Une psychologie fouillée et discrète à la fois, un sens lumineux des rapports humains qui va à l'essentiel, une description vraie de la nature exaltante, tout ceci m'amène à dire que « le pouvoir du chien » m'a enflammée. Je peux assurer que jamais je ne l'oublierai et je vais m'empresser de lire d'autres romans de cet auteur américain génial !
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Sans l'invitation d'une fidèle amie Anna (@AnnaCan) que je tiens à remercier pour cette lecture commune, je ne serais pas allé de sitôt à la découverte de cet auteur américain Thomas Savage que je ne connaissais pas, ni de ce livre qui est peut-être son roman-culte, le pouvoir du chien. S'il fallait définir le genre littéraire de ce livre, j'évoquerai celui de western, encore que ce ne soit pas tout à fait un western littéraire au sens propre du terme.
Ici les grands espaces du Montana sont bien au rendez-vous, ils occupent une place prépondérante dans le récit, se dessinant avec les Rocheuses comme ligne d'horizon et les premières collines couvertes d'armoises.
Les cow-boys sont bien présents, c'est un univers masculin qui prévaut dans une ambiance rude et virile qui sied à ce décor hostile et majestueux et qui façonne les caractères, avec des chevaux, des vaches, des veaux, des chiens, des fusils, des clôtures et des propriétés. À certains endroits existent encore des territoires non clôturés où les Indiens peuvent revenir à leurs terres ancestrales, célébrer la mémoire des anciens.
L'arrivée de l'automobile marque juste le changement de l'époque, la conquête de l'Ouest américain est déjà bien accomplie.
Pourtant les cavalcades furieuses qu'on rencontre d'ordinaire dans les westerns laissent place ici à des paysages d'une plus grande intériorité mais tout aussi vertigineux, puisqu'il s'agit de l'âme humaine et de ses tréfonds ; nous allons approcher ce paysage au travers des relations interpersonnelles des personnages centraux du récit.
Le ton est donné dès le début.
L'histoire qui nous est racontée débute en 1924 et nous faisons la connaissance de deux frères qui tiennent un ranch, Phil et George Burbank. Pendant de longues années, ce sont les parents de Phil et de George, ceux qu'on appelle « le Vieux Monsieur » et « la Vieille Dame » qui l'ont dirigé. Venus de l'Est, ils ont fait fortune dans ce coin de l'Ouest. Quand le roman commence, ils passent une retraite paisible à Salt Lake City. Les Burbank sont les éleveurs les plus riches, les plus puissants de la région.
Phil et George ont la quarantaine. Bien que frères, ce sont deux modèles d'opposition. Phil est l'archétype du cow-boy, beau, macho, brillant, extrêmement doué, mais méprisant et brutal aussi envers tous ceux qui ne partagent pas ses valeurs et son mode de vie, c'est-à-dire les Indiens, les Juifs, les « Négros », les femmes et ceux aussi qu'il ne cessent de nommer les « chochottes ». À l'inverse de son frère, Georges est beaucoup moins flamboyant, il est effacé, flegmatique, presque terne, il apprend les choses avec lenteur, il a de la compassion pour les gens, ne les jugeant jamais. On pourrait dire de lui que c'est un brave homme. Bien que différents, les deux frères pourraient s'entendre. En apparence Phil et George s'entendent bien, en apparence seulement car il faut tenir le ranch, gouverner les hommes et les bêtes.
En apparence seulement...Longtemps après le départ de leurs parents pour Salt Lake City, ils continuent cependant de partager la même chambre...
Seraient-ce les figures de Caïn et Abel revisitées à la manière d'un western ? Pourtant, Ce serait trop simple de n'y voir que les oppositions manichéennes du bien et du mal, entre la cruauté et la bonté, c'est bien plus subtil.
Nous allons suivre la relation de ces deux personnages, entremêlée à deux autres, quand George s'éprend de Rose la veuve d'un médecin et l'épouse, elle vient habiter au ranch avec son fils Peter, un être doté d'une grande sensibilité artistique et qui aime les fleurs comme sa mère.... C'est à ce moment-là que les choses vont commencer à se dégrader, mais ne l'ont-elles pas commencé déjà depuis longtemps ?
La tension est peu à peu latente, qui invite ces quatre protagonistes sombres et magnifiques à entrer comme sur une scène théâtrale, la dramaturgie se met en place dans une sorte de huis-clos à la rare intensité psychologique, au milieu des grands espaces du Montana.
À ce stade de ma lecture, j'ai aimé observer des personnages campés avec beaucoup de sobriété mais aussi d'intensité. Ils sont peints avec justesse, dans le choix des mots, dans des scènes quotidiennes qui offrent beaucoup de réalisme. L'écriture joue pleinement son rôle dans ce chemin narratif construit pas à pas.
Thomas Savage sait trouver le mot juste pour dire un coeur jaloux ou épris de haine, l'attente et la peur, le bruit des pas de celui qui marche dans la pièce d'à côté, le désir terré dans le ressentiment, un geste apprenant qui tresse un lasso de cuir, des mains calleuses qui sont éprises de caresses, le souvenir du temps d'avant et qu'on voudrait immuable, celui d'une amitié particulière, le rêve abîmé d'un enfant Indien, les aubes palpitantes, les crépuscules enflammés, le vent dans le paysage et le paysage dessinant la fuite d'un chien parmi des buissons d'armoises... Ce sont souvent des scènes qui évoquent plus qu'elles ne disent, rendant encore plus belle et plus forte la puissance d'évocation.
Thomas Savage est un formidable peintre impressionniste dans sa manière d'agencer ces images, saisir la condition humaine, suscitant ainsi sans doute cette émotion qui m'a emporté.
Le tour de force de Thomas Savage est de nous faire appréhender ces personnages de l'intérieur, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs doutes et leurs contradictions.
Parmi ces personnages, je me suis parfois surpris à être séduit, fasciné par celui qui est de toute évidence le plus odieux, Phil. Est-ce parce qu'il est brillant d'intelligence ? Est-ce parce qu'il sait exercer un pouvoir sur les autres, ses proches, sur les lecteurs aussi, sur moi ? Parfois j'ai été affolé de me retrouver dans sa tête et dans inconfort...
Le ressort de la personnalité complexe de Phil se dessine peu à peu par petites touches suggestives. C'est fait avec brio. Ce personnage est ambigu à plus d'un titre.
Pourquoi Phil éprouve-t-il de la haine et du mépris pour certaines personnes souvent des personnes faibles ou fragiles ?
Que cachent ses propos blessants, sous les traits d'un éleveur viril et homophobe, rustre et crasseux ?
Thomas Savage a fait porter la méchanceté sur le personnage qui paraît le plus « éclairé ». C'est l'une des nombreuses subtilités du roman.
Ce serait trop facile de juger ainsi Phil, sans deviner l'autre partie, le versant de ce rustre malodorant qui se cache derrière cette image. Qui est-il vraiment ? C'est peut-être là aussi un des chemins intéressants du livre, derrière cet éleveur viril et homophobe ? Où sont ces failles ?
« Il avait détesté le monde par crainte que le monde ne le déteste le premier. »
En face, j'ai été touché par le désarroi et la douleur de Rose qui perd pied dans le décor, qui perd pied parce que Phil n'accepte pas qu'elle soit là. J'aurais voulu la retenir par mes bras avant qu'elle ne trébuche, qu'elle ne tombe...
Les non-dits traversent ce roman de part en part, de manière souterraine et Thomas Savage se plaît à les égrener sous nos yeux, à nous offrir en même temps ce pouvoir magique de les comprendre, ces non-dits, ces gênes, ces faux-semblants, ces questions restées sans réponses dans le silence des regards, ce qu'on voudrait refouler, cacher à jamais...
C'est une tragédie puissante, intemporelle, il y a ici le ressort narratif d'une tragédie antique. J'ai rencontré dans ce texte un sens aigu de la dramaturgie qui vient fixer le décor et ses personnages dans un imaginaire qui nous prend par la main, que dis-je - nous happe, nous offrant l'opportunité de saisir la sensualité et l'humanité dans cette noirceur humaine.
J'en suis ressorti chaviré.
Pour mon plus grand plaisir, le western s'est transformé en thriller psychologique de toute beauté.
C'est beau, c'est grandiose, jusqu'au dénouement qui est d'une sidération totale et qui obligerait presque à relire le livre pour comprendre mieux l'enchaînement des faits.
Cassant les codes du genre, ce western littéraire s'est imposé contre toute attente en tant que classique de la littérature américaine et c'est merveilleusement mérité.
Je referme la dernière page de ce roman que j'ai trouvé fascinant et poignant de bout en bout, c'est comme une porte qui continue de battre dans le vent des Rocheuses. Il y a peut-être là-bas encore un chien qui court parmi le fouillis des buissons d'armoises. Je suis sûr qu'en me penchant au-dessus des pages, j'arriverai à saisir son haleine, moi aussi.
Le pouvoir du chien est une lecture qui continue de résonner en moi et qui restera inoubliable, je le sais déjà.
Merci Anna pour cette découverte.
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Dans « Frère du précédent », J .B Pontalis voulant mettre en évidence « la rivalité jalouse qui est le plus souvent, manifeste ou dissimulée, au coeur de la relation entre deux frères », cite le pouvoir du chien de Thomas Savage, « un des romans les plus forts que j'aie lus. »
Les deux frères, Phil, l'ainé, brillant, au-dessus des normes, sachant tout faire, en un mot parfait, et George, balourd, silencieux, vivent ensemble, et plus que côte à côte, puisqu'ils dorment comme il y a quarante ans dans la même chambre.
Malgré toutes leurs différences, ils sont frères, et continuent, surtout Phil, sans vouloir innover quoi que soit à leur quotidien.
Ils sont riches, très riches, dans leur ranch isolé du Montana, en 1925, et chaque année ils conduisent des milliers de boeufs jusqu'à la localité voisine. George fixe son regard sur les dos des animaux en marche, et sur les collines. Sans les voir.
Phil, lui, regarde de son oeil bleu, rien ne lui échappe, et surtout pas les travers des autres. Il voit tout, parfois même au-delà, jusqu'à l'intérieur des êtres qu'il rencontre. « C'est ainsi que vivait Phil : il observait, il notait, il calculait, là où la plupart d'entre nous ne font que voir et oublier ».
J'ai lu le roman en notant l'importance de ces regards, chaque fois notés par l'auteur.

Car c'est par le regard de Phil que le récit nous est conté. Ce regard aigu, comprenant les jeux sociaux, les courbettes inutiles devant le gouverneur, les intrigues, les soirées qui s'éternisent sans réelle conversation, les futurs mariages arrangés, ah, ces jeunes filles cherchant un matelas pour leurs vieux jours, ah, ah, les femmes !
Bien entendu Phil étant un pervers, dont un de ses plaisirs – non, non, pas les femmes- est de ridiculiser son frère, qu'il appelle Gros-Lard, il ne supporte pas lorsque George lui apprend qu'il s'est marié avec la veuve d'un médecin suicidé. Comment s'appelle-t-elle, déjà, cette pute intrigante ? Rose, un nom de cuisinière.
Pervers raciste, pervers narcissique, pervers dont sa mère comprend parfaitement la perversion : « est-ce que je crois qu'il puisse y avoir quelque chose- quelque chose qui cloche chez Phil ? » demande-t-elle à son mari. Et nous savons que Père et Mère, avec leur culture bostonienne, avaient eu un accrochage avec Phil et avaient décidé de partir s'installer à Salt Lake City.
Le pervers se déchaine lorsque Rose s'installe chez eux. Il comprend vite le pouvoir qu'il a sur elle, jouant du banjo lorsqu'elle se met au piano, se moquant ouvertement d'elle, et n'ouvrant pas la bouche. Son silence se referme comme les nombreuses portes qui claquent, qui s'ouvrent et se ferment, les portes, les portes, les portes, sur la pauvre Rose qui se jette finalement dans la boisson.
Comme George, par «  son silence amenait les autres à regarder en eux-mêmes, à percevoir une culpabilité dont on savait qu'elle était là », Phil s'en sert comme une arme redoutable. Parce que, lui, a le « pouvoir d'obliger tous les autres à voir en eux-mêmes ce qu'il y perçoit, lui » et ce qu'il perçoit est toujours destructeur de l'autre.
Et il ne rate jamais l'occasion d'être méchant.
Méchant, ou malheureux ? Car son souvenir du cow-boy connu dans sa jeunesse, son attachement même trouble à son frère, nous font soupçonner ce que sa mère sait : une homosexualité impossible à réaliser dans ces contrées rudes, loin de tout, où règne le froid.
Le rêve du cow-boy viril mis à mal.
Et lorsque le fils de Rose, Peter, qu'il a traité de chochotte, or il ne les supporte pas, ces efféminés, pas plus qu'il ne supporte les Indiens voleurs et les négros, qu'il a raillé devant ses hommes, arrive au ranch pour passer l'été, c'est le comble. Sauf que Peter avec « des yeux qui voyaient tout ou peut-être rien » veut venger son père et rendre sa mère heureuse.
Thomas Savage nous fait participer longuement aux voyages des troupeaux, à l'immigration forcée des Indiens pour rejoindre des réserves, à cette vie du far-west,- reproduite par Jane Campion dans son film éponyme- autant qu'il nous intrigue par l'implacable malveillance de Phil, son pouvoir, y compris sur nous lecteurs, par la compassion un peu sotte de George, le ranch devenant une réserve certes plus vivable que celle des Indiens, mais réserve quand même où se prépare, à pas feutrés, le drame
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"Le pouvoir du chien", un roman visiblement culte à en croire le sticker collé sur sa couverture, a été publié pour la première fois en 1967. C'est un livre dont je n'avais jamais entendu parler, tout comme son auteur Thomas Savage. Les thèmes lui étant associés, tels que nature-writing et grands espaces américains, m'ont tout de suite attirée. Il a donc atterri dans mon panier des emprunts en moins de deux. Et si j'ai aimé justement ce côté "nature" autant que la psychologie des personnages, j'en ressors tout de même quelque peu mitigée.

Les événements se déroulent dans le Montana des années 1920. Nous suivons deux frères, Phil et George, associés ranchers que tout oppose. Quand l'un des deux se marie, l'autre est persuadé que sa désormais belle-soeur n'en veut qu'à son argent et à son prestige. Il lui fera bien comprendre qu'elle n'a nullement sa place dans son ranch. Il ne la supporte pas, tout comme son fils, né d'un premier mariage, futur chirurgien, une "chochotte" comme on le nomme souvent, la risée de tous les cowboys...

Thomas Savage nous conte l'Ouest américain, les montagnes, les grands espaces avec brio. Tous ces décors sont incroyablement bien implantés, bien décrits. Ambiance Western, Far West et Cowboys, on imagine très bien les personnages au milieu de tout ça. Moi qui ne suis pas vraiment attirée par les westerns en temps normal, que ce soit en littérature ou sur écran, je dois dire avoir apprécié ce contexte, rudement bien dépeint.

J'ai pu également savourer tout le travail de l'auteur quant à la psychologie de ses personnages. Je ne les ai pas tous appréciés, cela va sans dire, mais étant peu nombreux, l'auteur a pu leur octroyer une identité qui ne manque en rien de profondeur. Dans cette sorte de huis-clos (vase-clos ?), il confronte des personnalités et des caractères divergents, énigmatiques, bien affirmés pour les uns, plutôt effacés pour les autres, voire faibles pour certains. En plus de tout cet espace environnemental qui en quelque sorte les étouffe, l'auteur réussit grâce aux différentes caractéristiques des protagonistes à créer une atmosphère tendue, alourdie, insoutenable par moments.

Là où ça a essentiellement péché pour moi, c'est avec le style de l'auteur. Non pas qu'il soit désagréable, au contraire : le style est fluide, étayé, facile. Seulement, il ne dégage aucune émotion et aucune sensibilité, et je n'ai ressenti, par conséquent, aucune empathie pour les personnages qui le méritaient. Je déplore également les nombreuses répétitions, ainsi que les dialogues soit insipides, soit beaucoup trop guindés/pompeux et donc incohérents avec le contexte et la plupart des protagonistes.

Et tout ça forme un ensemble non pas ennuyeux, mais presque... C'est long, trop long par moments... Seulement 288 pages, j'ai pourtant eu l'impression d'en avoir lu le double, et dans lesquelles en plus je n'ai absolument rien ressenti, alors que George, ou même Rose et son fils, auraient dû me toucher un minimum...

Par contre, je me dois de souligner que j'ai été bluffée par la fin : le tout dernier paragraphe m'a totalement sidérée. Inattendue, cette fin que nous offre Thomas Savage, l'est à 100%. Chapeau !
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