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Critique de Phoenicia


Rome, 48 avant J.C. Rome est toujours en plein coeur d'une guerre civile qui ne se déroule pas à Rome. La ville en subit les conséquences avec une grave crise sociale : les prix flambent, les dettes s'accumulent et n'épargnent pas notre Limier. Sa maisonnée est frappée de plein fouet, encore marquée par la décision brutale de Gordianus de renier son fils Méto et affligée par une maladie qui cloue Bethesda au lit.
Au milieu de tout cela, une femme mendie sur le forum. Certains la jugent folle. D'autres voient en elle une authentique prophétesse et la surnomment ainsi Cassandra. Pour Gordianus, il s'agit surtout d'une passion dévorante.

L'histoire commence alors qu'il enterre cette femme. On apprend qu'elle a été empoisonnée par une femme. Oubliée de tous, Gordianus prend à ses frais son enterrement et lors de sa crémation, il découvre, surpris, que sept femmes, et pas les moindres, se sont déplacées pour y assister : Terentia, femme de Cicéron, Fausta, femme de Milon et fille de Sylla, Antonia, femme de Marc-Antoine, Cythéris, maîtresse officielle de Marc-Antoine, Fulvia, Clodia et Calpurnia, femme de César. Autant dire, du beau monde! Quel est le lien avec la défunte?

Le roman est construit de telle sorte qu'il y a une alternance de chapitres en deux temporalités : les uns sont centrés sur sa passion avec Cassandre, toujours très intrinsèquement liés à l'agitation politique. Caelius et Milon sont dans l'ombre. Y aurait-il un lien. Ces chapitres sont alternés avec ceux d'après la mort de Cassandra : Gordianus consulte chacune des matronnes pour déceler la vérité.

Au départ, j'ai été emballée par l'idée même de ce récit. On s'éloignait des événements politiques. On allait avoir un vrai meurtre à élucider. Revenir à une véritable enquête dans un décor historique, telle que c'était dans les premiers tomes ( publiés). En outre, l'idée de donner corps à des femmes romaines, très méconnues dans l'histoire, était, selon moi, un parti-pris original et intéressant. Or, mon enthousiasme a vite été douchée en constatant que l'auteur ne donnait pas vraiment corps à ces femmes, qu'il n'y avait que peu d'enquêtes, qu'encore une fois, nous étions témoin, lecteur des aventures, sans avoir d'éléments à notre disposition pour supposer. Encore une fois, le roman s'annonçait être plus roman historique que policier. Ce qui en soit n'est pas négatif. Steven Saylor soigne toujours énormément son contenu historique, en cela on ne peut être déçu. Sauf que j'avais abordé ce livre avec une envie réelle d'enquête. Pour autant, l'histoire prend un autre tournant. Au fur et à mesure que L Histoire avance, les machinations et complots se font jour, l'enquête peut commencer, même avec un cran de retard, offrant ainsi une dernière partie très appréciable, qui mélange dans de justes proportions histoire et enquête.
Pour ce qui est du contenu historique, l'auteur s'enfonce dans les brèches de cette année 48 avant J.C de laquelle nous avons peu de sources. Tant sur la personnalité de ces femmes, que sur l'ambiance à Rome ou encore sur Caelius et Milon, nous n'avons que des bribes, permettant ainsi au romancier de faire son incroyable travail...

Challenge Trivial reading 8
Challenge A travers l'histoire 2020
Challenge Mauvais Genres 2020
Challenge Séries 2020
Challenge Cluedo littéraire V
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