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Manifestement inspiré de l'actuelle crise grecque, Anacalypse, de Sandrine Cardigli met en scène une Grèce et une Europe ravagées par de gigantesques séismes, qui ruinent l'économie et suscitent un peu partout colère et émeutes urbaines. Face à cette situation proprement apocalyptique, l'Union européenne a pris le relai des États et, sous le couvert d'organisations humanitaires écrans, imposé une dictature de fait à des populations loqueteuses vivant dans des conditions comparables à celles que connaissent aujourd'hui les habitants d'Alep ou de Raqqa : villes en ruines, ravitaillement aléatoire, autorités brutales et corrompues, insécurité chronique, etc. Pour ne rien arranger, l'on assiste à la résurgence de cultes très anciens, dont on finit par comprendre qu'ils ne sont pas étrangers aux tremblements de terre qui toutes les dix pages environ secouent le roman…
Même si l'histoire est souvent tirée par les cheveux, elle aurait très bien pu fonctionner... Hélas, on se perd très vite dans les méandres d'une intrigue emberlificotée qui voudrait tout dire (le racisme, l'immigration, le viol, la pollution, l'homosexualité…), mais se contente de tout effleurer. Pour le lecteur, la tâche est d'autant plus ardue qu'il doit en outre se souvenir d'une ribambelle de personnages nommés Lucia, Sylvia, Katia, Katerina, Elina ou bien encore Ionna - personnages que l'auteur ne prend pas vraiment le temps de décrire ni de caractériser, ce qui fait qu'au bout d'un moment, il devient très difficile de les distinguer les uns des autres.
Mais tout cela ne serait rien ou presque si ne s'y ajoutaient de nombreuses invraisemblances et des incohérences internes, qui forment autant d'accrocs au contrat de lecture liant implicitement l'auteur à son lecteur : comment croire par exemple à un personnage dont on nous précise qu'il est de nationalité française mais qui, quelques pages plus loin, se fait expulser de France au prétexte qu'il est étranger ? Il s'agit-là de défauts qu'une relecture même superficielle du manuscrit aurait dû éviter.
Si elle avait eu lieu, une telle relecture aurait à coup sûr éliminé beaucoup d'incorrections, de lourdeurs de style ou de formules hasardeuses comme celle-ci : « Elle devait sortir de ce cocon dans lequel elle s'oubliait ( !!) depuis des jours… »
Enfin, elle aurait peut-être permis de donner plus d'épaisseur psychologique à des personnages tout d'une pièce et incapables de rien masquer. C'est ainsi qu'on les voit blêmir ou rougir au gré des circonstances, tandis qu'à la moindre objection, leur ton se fait « plus froid », « plus sec » ou « plus cassant »... Le résultat est que ces mêmes personnages oscillent sans cesse d'un extrême à l'autre, passant sans crier gare du rire aux larmes, de la joie à la colère, sans que ce soit toujours justifié...

Bref, on l'aura compris, je n'ai pas vraiment été conquis par ce roman, le premier de son auteur. Gageons que le prochain sera plus réussi. C'est tout le mal que je souhaite à Sandrine Scardigli, qui ne manque d'ailleurs pas de talent lorsqu'il s'agit de décrire les paysages dévastés de cette Grèce en crise :
« Les quartiers désolés défilaient, immeubles vides aux toits couverts de citernes décrépites et d'antennes brisées, fenêtres cassées, le nuancier des teintes de la poussière et de la pollution s'étalant sur les façades sales – gris clair gris foncé gris anthracite, affligeante litanie chromatique, dégoulinant sur les rares véhicules, sur la route. Le ciel aussi pleurait, en longs nuages noirs. La neige des derniers jours était déjà gorgée de la poussière salissante qui s'échappait des cheminées et des fenêtres ouvertes. La route épousait les contours du littoral en grands virages. Entre les bâtiments, sur la gauche, on devinait parfois un éclat de soleil sur les vagues. »
Quoi qu'il en soit, je remercie les éditions Amazones de m'avoir envoyé ce roman.
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Centré autour de la quête de Terry, jeune femme tiraillée entre ses origines grecques et sa famille en France, le récit résonne auprès du lecteur, à la manière des tremblements de terre et de ce contexte d'éclatement de l'Europe (que nous sommes hélas en train de vivre.) Il dépeint de belles tranches de vie avec une galerie de personnages secondaires attachants, avec un soupçon de fantastique pour l'imaginaire. Une très belle histoire !
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En toute honnêteté, c'est d'abord la couverture de ce livre qui m'a attirée. Quand j'ai vu qu'il s'agissait d'une dystopie, j'ai un peu traîné des pieds : en effet, j'ai un peu de mal avec ce genre, que je trouve trop souvent tiré par les cheveux.
Mais au vu de l'actualité (crise grecque, crise des migrants, etc.), ce bouquin m'a intriguée.
Finalement, je me suis laissée happée par l'histoire, entre crise humanitaire et magouilles politiques, parce qu'au fond, on se dit qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que ça devienne une sombre réalité. Et au moins l'auteur nous aura prévenus ! le personnage de Terry est attachant et redonne un peu d'espoir dans ce sombre tableau. Je le conseille aux fans du genre.
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Anacalypse est une plongée au coeur d'une Grèce et d'une Europe secouées par les crises économiques et démographiques actuelles. Celles-ci sont un peu accentuées relativement à la réalité, par ce que j'ai perçu comme des métaphores : un "Grand Séisme", des gens qu'on perd, qui se perdent, qui se cherchent et se révèlent. Un histoire d'apocalypse, ou plutôt ...d'anacalypse.
Tout ceci est vu à travers les yeux de Terry, le personnage principal. Elle, ses rencontres, son périple (de la Grèce à Marseille, mais aussi intérieur) sont bouleversants d'humanité aussi bien dans ses aspects attachants que horrifiants.
A lire si vous aimez les histoires de vie et de résilience en plein chaos géopolitique européen.

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Bon, j'ai eu la plus grande difficulté du monde à choisir un genre pour ce roman. Évidemment, les éditions Amazones ne m'ont pas été d'une grande aide, leur site web étant un simple catalogue très… vide. Pas évident pour donner envie d'acheter leurs romans. Bref, Anacalypse se classerait, selon moi, entre anticipation et fantastique, même si je suis ouvert aux autres propositions ! 😀

Je remercie Babelio de m'avoir envoyé ce roman suite à l'événement Masse Critique qui s'est clôturé récemment. J'ai choisi ce livre par son aspect fantastique intriguant, mis en avant dans la quatrième de couverture. Il faut avouer qu'une fois ma lecture achevée, je me suis demandé où était l'aspect imaginaire que je recherchais au départ ? L'auteure n'en fait que de rares incursions, le tout fondu dans l'anticipation et les mythologies anciennes.

Une fois le roman ouvert, on se retrouve vite dans l'intrigue par un prologue plus que mystérieux. On y évoque un temple, située à Delphes, où se déroule des sacrifices pour apaiser les dieux, mais cela ne semble tellement pas suffisant que le sang humain pourrait, peut-être, devenir une bonne alternative pour tenter d'obtenir leur grâce. Nombre de personnages s'enchaînent après l'arrivée du protagoniste principal, nommée Terry, de son vrai nom Eleftheria.

Cette dernière essaie de survivre après le Grand Séisme, un événement qui a mis sans dessus dessous la Grèce tout entière. Un voile de mystère demeure autour de ce tremblement de terre tragique. En effet, une sorte de brume jaunâtre s'est élevée des profondeurs de la Terre, et serait capable de révéler les talents cachés des gens. Pour amplifier ces révélations, une drogue chimique a même été conçue : l'Anacalypse, ou Ana. le gouvernement Grec ayant été réduit à néant, une organisation, l'ELLASUN, a pris les choses en main pour diriger le pays.

C'est dans un pays au bord de la rupture, où les dieux font régner leur loi en projetant de nouveaux tremblements de terre, que Terry et les autres habitants tentent de survivre. L'auteure décrit parfaitement les lieux, qu'elle semble très bien connaître. N'étant pas un fin connaisseur de la Grèce, j'avoue avoir été perdu par moments. Et lorsque Terry apprend que son père, Petros, est sur le point de succomber à un cancer, elle va devoir s'organiser pour rejoindre Marseille le plus rapidement possible. Et comme rien n'est simple, les billets d'avion sont rares et proposés à des prix exorbitants. C'est donc en prenant un bateau pour l'Italie qu'elle va très vite se retrouver au milieu des trafics migratoires vers l'Union Européenne.

On comprend vite les enjeux, liés à l'actualité moderne, de la pression migratoire et de la face cachée de certains gouvernants. Deux personnages sont même de parfaits anti-héros – Élias et Kostas Bastounis – et je n'ai pas vraiment compris pourquoi ils agissaient ainsi. Seule la personnalité et le passé de Terry ont été suffisamment travaillés à mon goût, les autres personnages manquent cruellement de profondeur.

Que dire à part que c'est un roman qui se lit vite, avec une écriture qui s'avère finalement assez fluide. J'aurai préféré une intrigue davantage axée fantastique. La différence entre le quatrième de couverture et le contenu même du roman est assez flagrante, ce qui ajoute à ma déception. Il y a tout de même de bonnes scènes humanistes, une histoire d'amour naissante, avec des passages difficiles – liés au passé de Terry – au réalisme saisissant, c'est d'ailleurs ce dernier point qui a relevé ma lecture. J'ai refermé la dernière page sur un goût d'inachevé, ponctué par une fin trop prévisible.
Lien : https://www.acaniel.fr/anaca..
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Tout d'abord un grand merci à Babelio pour m'avoir envoyé ce livre. (bon je sais que c'est bizarre de dire ça quand on voit que je mets une étoile mais je remercie pour le geste surtout.)
Ceci étant dit, je n'ai jamais vu une 4ème de couverture aussi trompeuse. Je dois avouer que le livre ne m'avait pas non plus tapé dans l'oeil tout de suite mais je me suis dit "pourquoi pas?" et finalement je regrette bien amèrement ma décision.
Pour moi on a tout juste le droit à un scénario brouillon, qui oscille entre un récit de famille digne d'une très mauvaise saga de l'été et une sorte de dystopie / thriller étrange, inclassable...
On ne sait même pas vraiment ce qu'on lit en définitive.
Finalement on ne ressort pas grand chose de la lecture puisqu'on n'a même pas pu vraiment s'attacher aux personnages (L'héroïne et son histoire familiale, que je vous laisse découvrir, ne m'a même pas un peu attendri. Limite j'en venais à espérer qu'elle succombe à un 2e séisme au plus vite pour qu'on en finisse avec cette mascarade!)
Ceux qui ont déjà eu l'occasion de lire mes critiques savent que je suis plutôt "bon public" et très ouvert en matière de lecture, il est donc très rare que je détruise volontairement un bouquin.
Je ne le fais pas de bon coeur mais je vous recommande chaudement de passer votre chemin.
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L'histoire et le contexte de cette dystopie sont assez bien résumés dans les précédents commentaires. Nous sommes en Grèce, après un Grand Séisme et nous suivons principalement un personnage féminin, Eleftheria, alias Terry.
Enormément de sujets sont abordés (le totalitarisme, l'homosexualité, la violence faite aux femmes et aux populations, l'amitié, la tolérance, la paternité, l'humanitaire, la traite humaine, la pédophilie...).
Il serait complexe de tout décortiquer, et certains lecteurs semblent s'être perdus dans ces "tranches de vie" qui mettent en scène Terry, bien entendu, mais également Zélie, Markos, Elias, Kostas, Lucia, Anastasia, Ionna, Vanguelis... Trop ? Sans doute, oui, car certains ne sont qu'esquissés. Mais il n'en demeure pas moins que ce [premier ?] roman à un style : j'ai beaucoup aimé sa musique, son écriture "opiniâtrement apaisée" [presque un oxymore, si on considère les sujets abordés]. Alors, oui, la construction du récit n'est pas sans défaut, mais on en ressort songeur, touché, parce qu'on a été embarqué dans quelque chose de sincère, de profond.
A lire par ceux qui aiment la littérature un peu exigeante, où l'histoire ne fait pas tout, où ce qui importe est le message, qui vous prend aux tripes.
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