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Critique de bdelhausse


Si je compte bien, j'ai lu un certain nombre de romans de Bernhard Schlink... 5. Et je me dis parfois que le Liseur est un accident de parcours. Une erreur. Un moment d'égarement.

OK, j'exagère. Mais au terme de la lecture de ce noeud gordien, je suis très sceptique, je dubitate...

Bien sûr, Bernhard Schlink sait écrire. Il s'y entend à poser les bases, à développer un climat. Dans ses romans, c'est lent, méthodique, on progresse pas à pas. C'est encore davantage le cas dans ce roman-ci. C'est sans nul doute voulu, bien sûr. La toile d'araignée se tisse patiemment, et le personnage principal (et peut-être le lecteur) s'y englue résolument à plusieurs reprises.

Personnellement, j'ai très vite décroché. D'ailleurs, il faut préciser que si j'avais su dès le départ qu'il s'agissait d'un roman d'espionnage, je n'aurai sans doute pas ouvert la première page. Les romans d'espionnage, et plus largement les thrillers, nécessitent une précision, un découpage très étudié, une minutie et un souci du détail que je n'ai pas retrouvé ici.

J'ai la nette impression que le roman démarre réellement à New York. La première partie à Cucugnan est à mon sens tout à fait facultative. ou résumable en quelques pages/chapitres. A force de poser le décor, d'installer l'ambiance, Bernhard Schlink m'a endormi, lassé, éloigné de son roman. Cela ne s'emballe jamais. Même dans les dernières pages, supposées apporter la délivrance dans un climax d'enfer (je rêve), on reste pépère dans son fauteuil, pas de trépidations, pas de coeur qui palpite pour le "héros". Je dois bien avouer que j'avais envie d'une fin beaucoup plus noire... mais je n'en dis pas plus.

Le roman, dans sa trame principale, n'est pas foncièrement dénué d'intérêt. Schlink touche un petit mot de l'Allemagne, Est-Ouest, sans toutefois revisiter (comme il le fait souvent) l'Allemagne et ses fantômes, ses ramifications, ses liens avec le monde. D'ordinaire j'aime les éléments de géo-politique que Schlink met dans ses livres, et l'histoire s'y imbrique toujours dans L Histoire. Cela doit être cela qui me fascine toujours. Quand j'ai compris que je lisais un roman d'espionnage, je me suis dit qu'il allait pouvoir se lâcher... nous embarquer dans le délitement de l'Allemagne de l'Est, ses liens avec la Russie (qui ne sert que de prétexte bien mince). Et donc, j'ai (encore) été déçu.

Un roman qui ne fera pas date, en ce qui me concerne.
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