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Prêts à passer un sale quart d'heure? À s'en prendre plein la tronche? Malmené le lecteur? Pas autant que le narrateur... À quarante ans un AVC fait basculer le banal de sa vie dans une descente aux enfers menée tambour battant. Quand on n'a plus que la tête qui fonctionne, il en défile des idées : même un plafond est source de réflexions. le sens de l'observation est à son zénith et les comportements de l'entourage ne font pas illusion. Et tout ça sans pouvoir en exprimer la moindre bribe, prisonnier de ce corps dépendant et incapable. Il faut dire que côté entourage, pas vraiment verni, notre quadra : épouse fragile, obsessionnelle, se nourrissant du malheur et pis encore de la promesse du malheur, famille réduite à la portion congrue d'un frère délinquant, amis vite démissionnaires face au tragique de la maladie...heureusement il y a Annabelle, la jeunesse, l'espoir, la tendresse, même si elle est la reine des coups pourris...

C'est court, mais dense. Pas de complaisance, pas de longues tirades explicatives sur le mal-être physique ou psychique consécutif à une déchéance brutale : tout est clair à travers le prisme du monologue intérieur du narrateur, dont c'est la seule échappatoire, de monologuer. La communication réduite à des grognements ou des ébauches de sourires se heurte à des murs d'incompréhension, intentionnellement ou non.

Si on l'ignore, impossible de deviner que ce roman ait pu naître de l'imagination d'une jeune femme de vingt ans. Et quand on le sait...

Merci à Babélio et aux éditions Albin-Michel pour m'avoir permis ce découvrir cette auteure pleine de promesses.




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dans ce texte-confession où elle prend la voix d'une sorte de légume conscient, pauvre hère victime d'un AVC, immobile et lucide, totalement dépendant des autres. Une situation d'autant plus pénible que ceux que l'on charge de veiller sur lui sont, comme le dit le titre, des « affreux » : sa femme Clarisse, mauvaise, grasse et pleine de rancoeur, et son frère Patrick, violent, alcoolique et vicieux… Un quart-monde infect que le narrateur, prisonnier à l'intérieur (de cet environnement, mais aussi de son corps), commente avec un mélange de haine, d'impuissance et d'accablement, dans une langue rageuse et heurtée qui n'évite ni les clichés, ni les maladresses. le malaise vient peut-être de la complaisance de l'auteur à décrire la débâcle de son héros, en insistant sur sa crasse subie et son incontinence (ainsi que sur celle des autres : on évacue sans cesse dans ces 'Affreux', avant de revenir « moins lourd d'une pisse »…) À force d'excès, le tableau de la misère tourne au folklore, et le style au recueil de figures imposées. Restent malgré tout un ton et une forme d'audace, incontestablement.
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Ah l'hypocondriaque que je suis tente parfois de ces experiences dont il sait qu'il n'en sortira pas indemne: par exemple un roman, dont le personnage principal, victime d'un AVC et qui ne peut plus ni bouger ni communiquer, va raconter le monologue intérieur qui le mine, ne pas forcément l'aider à mieux dormir ensuite!!! :o)

Les affreux, le premier roman de Chloé Schmitt est en fait un des pari littéraire de la rentrée avec cette toute jeune auteure de 21 ans, encore étudiante à Science-PO Paris mais originaire de Metz,

Chloé Schmitt a incontestablement une plume, puisqu'elle fait le choix d'un style particulier, qui vient briser le réel. Tout est jeté suivant le rythme d'une voix en colère à la mesure du corps sans vie duquel elle s'échappe.

Volontairement, elle choisit de heurter le confort du lecteur. L'ensemble de l'histoire est retranscrite selon le point de vue subjectif, tantôt partial, tantôt partiel, du narrateur. Et l'auteur maîtrise parfaitement les codes de ce registre : l'argot gicle, chaque phrase est travaillée pour gifler les personnages, le monde entier et le lecteur.

Du coup, soit on rentre dans son univers, soit on y reste totalement extérieur.

Personnellement, je me suis bien vite lassé de ce style et de voir ce narrateur toujours aussi hargneux, et bloqué dans les mêmes tournures de phrase. L'intrigue tourne en rond, le coté extremement sombre vire au procédé, et du coup je suis assez vite désintéressé de cet homme enfermé dans son corps. L'hypocondriaque en moi a pu respirer, mais le fan de (bonne) littérature était plus frustré.
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Galvanisée par le plaisir de rencontrer une jeune nouvelle romancière et sa première oeuvre publiée chez Albin Michel, je me suis précipitée sur « Les Affreux ». Une description sans concessions des affres subies par un rescapé d'AVC dans la fleur de l'âge. AVE Consternation, AVE l'abandon avec majuscule: le héros ne peut plus communiquer qu'avec le frémissement de son unique main encore valide. Les effusions stylistiques plongent dans la noirceur intense du naturalisme du 19e siècle. Zola en plus fort, dans un verbe moins fourmillant de créativité, question d'époque ! Affectivement, il passe par des chutes de plus en plus éprouvantes à l'image du monde qui l'entoure. Ayant toute sa tête et tout son coeur, il se confie dans une langue chaotique, populaire à souhait mais sans la rondeur et la saveur des marchés matinaux. Il écume littéralement la brutalité du monde. Règlement de comptes de la jeune romancière en colère ? On se demande ce qui a poussé Chloé Schmitt à effectuer cette sombre descente aux enfers. Cet être, malmené par la vie, pétri de mort quotidienne, heurté, cogné dans son intimité la plus profonde résiste et recommence malgré tout. Malgré l'auteur qui ne cesse de projeter un éclairage noir corbeaux. Il recommence au fond de son intimité une histoire d'amour fragile, muette, jalonnée de tourments, de jalousies de soif d'absolu que rien ne peut étancher si ce n'est la couleur bleue des toiles de son « amie». le texte hurle de vérité, la syntaxe est détraquée comme le monde lui-même. Les personnages qui gravitent autour de l'homme déchu, puisque son corps est impuissant, sont des échantillons de monstruosité, à commencer par son propre frère. Cette radioscopie du monde vaut le détour bien qu'elle censure le plaisir. Quoique… L'amour résiste. A vous de juger!

En librairie le 23 août 2012 Deashelle

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C'est une jeune auteure de vingt-et-un ans qui nous propose ce premier roman d'une très grande force, qui allie cruauté et fatalité. J'ai entamé ce livre sans a priori, puisque je n'avais absolument rien entendu à son sujet.

Ce roman, c'est l'histoire d'Alphonse, un homme d'une quarantaine d'années, dans la force de l'âge, qui a encore tout à vivre. Sauf que, dès les premières pages, notre narrateur est victime d'un AVC puissant, qui le marquera à jamais. En effet, lorsqu'il se réveille, il ne peut plus bouger que la main et le bras droits. Prisonnier de ce corps désormais impotent, Alphonse se rend compte qu'il ne pourra plus influer sur sa propre vie. Sa femme, Clarisse ne va pas fuir. Cela aurait dû le soulager si ce n'est qu'il allait justement prendre la décision de la quitter. Autant de situations qu'il va subir violemment. Sorte d'animal de compagnie dont il faut sans cesse essuyer la bave, le cerveau fonctionne malheureusement trop bien.

Un roman d'une violence inouïe, qu'elle soit physique ou psychologique. Et surtout, un style d'écriture très particulier, presque argotique. Ce qui pourrait déplaire m'a au contraire touché. Il correspond à l'ambiance de l'histoire et rend parfaitement compte de la cruauté des attitudes, des paroles et des actes qu'il subit. Néanmoins, je ne cacherai pas que j'ai parfois trouvé les phrases trop hachées, à coup de points de suspension utilisés à profusion.

Pour conclure, j'ai énormément apprécié cette lecture qui donne à réfléchir, incontestablement. Et puis, quelle promesse pour cette jeune écrivain. A suivre assurément.
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Comme cette lecture a été pénible!
Je l'ai lu en entier pour avoir une vision d'ensemble et parce qu'il faisait moins de 200 pages, mais j'ai vraiment peiné à le finir.

Un petit résumé de l'histoire:
Un matin, dans sa salle de bain, Alfonse est victime d'un AVC. Il se retrouve alors paralysé presque totalement. Après un court séjour à l'hôpital, sa compagne Clarisse le ramène à la maison. A part grogner et baver, Alfonse occupe ses journées en monologues intérieurs, à critiquer le monde qui l'entoure, en commençant par Clarisse, qu'il n'a pas eu le courage de quitter quand il était encore valide et dont il ne supporte plus la présence.
Piégé dans son corps inerte, il subit et rumine intérieurement sur toute la longueur du récit.

Alfonse, le narrateur, est désagréable, ce n'est pas un personnage qu'on a envie d'aimer. Je ne me suis pas attachée à lui, je n'ai rien ressenti en lisant son histoire. Ni pitié, ni compassion. Même dans les scènes les plus violentes, j'ai regardé le tableau froidement tout en me disant qu'il était vraiment dégueulasse à regarder.

Aucun autre personnage ne m'a émue (pourtant le sujet s'y prête)

Alfonse s'exprime dans un style familier, un langage parlé mais en mauvais français. Des phrases du style:
"Il était furie d'avoir perdu ses clés."
"(...) le bateau prenait complet l'eau, de partout."
"(...) il menaçait de nous cogner le poing profond."
(les 3 exemples sont tirés d'une même double page!)
Évidemment c'est volontaire...il n'empêche que ça m'a fait grincer des dents "tout du long" et que ça a contribué à rendre ma lecture pénible.

Quelle finalité à tout ça?
Alfonse dans son quotidien, Alfonse dans sa bave, Alfonse dans sa pisse, Alfonse maltraité et même battu...et après?
Où l'auteur veut en venir?
Il n'y a pas vraiment d'intrigue ni de dramaturgie (que des faits du quotidien), pas d'évolution des personnages (Alfonse est trimballé d'un endroit à l'autre, sa vie change mais lui reste le même), pas vraiment de reflexion sur le handicap...

La morale de l'histoire: le monde est cruel et la vie est dure (et si t'es invalide c'est encore moins d'bol !).


Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Ce livre a retenu mon attention lors de la Masse Critique de Babelio. J'ai tenté ma chance, et j'ai eu l'immense joie d'être retenue. Je remercie donc Babelio et les éditions Albin Michel pour cette surprise !

Alphonse a la quarantaine, c'est un contrôleur de train marié. Quelqu'un d'assez banal. Mais un beau jour, il fait un AVC. Son corps ne lui répond plus sauf sa main mais ses gestes sont mal assurés et il ne peut pas parler. Une âme vivante dans un corps mort...
Dès le début, nous sommes confrontés à une histoire difficile. Et pourtant, c'est loin d'être le pire...

Ce qui est le plus surprenant dans ce livre, c'est le style de Chloé Schmitt. Des phrases courtes et percutantes. le registre est familier. Cela ne plaira pas à tout le monde ! J'ai eu du mal au début, il y a un temps d'adaptation, mais je m'y suis habituée et j'ai lu le livre en ne le reposant que deux fois seulement. Si l'écriture est comme cela, c'est pour qu'on s'identifie au mieux à Alphonse. Nous sommes dans sa tête. Je dirai même plus, nous sommes lui. Nous lecteur, nous pouvons penser mais pas interagir avec les personnages, tout comme Alphonse. Nous pouvons crier autant que nous voulons dans nos têtes, on ne peut rien changer à ce qu'il va se passer. Certaines scènes sont dures, vraiment et je les subissais comme le personnage principal.

Les Affreux est une histoire terrible et marquante. J'ai aimé et une fois commencé il me fallait continuer. Chloé Schmitt signe ici un premier roman remarquable. A seulement 21 ans, je suis très surprise du résultat et j'espère sincèrement qu'elle écrira d'autres romans.
Lien : http://x-livres-passion-x.sk..
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Le postulat semblait intéressant ; la vision et les réflexions d'une personne victime d'un accident vasculaire cérébral, spectateur et observateur de sa vie, qui ne peut plus bouger mais qui continue de penser.
Le sort que l'auteur en a fait de ce postulat de base, c'est affaire de goût !
J'ai lu, enfin essayé de lire, ce livre pour un comité de lecture. Je n'ai pas aimé du tout !
C'est noir, pessimiste, il n'y a pas une once d'humour dans ce livre. Les personnages sont tous odieux, est-ce que cela revient à dire que seul le personnage principal a des valeurs ? Je ne sais pas mais en tous les cas, une chose est sûre, le style d'écriture employé par l'auteur reflète bien l'état psychologique du personnage principal ; un mal être indéniable, un ras le bol, une haine vis à vis du commun des mortels. D'accord, la vie n'est pas rose pour des personnes victimes d'un AVC, celles-ci sont elles totalement dépourvues d'humour comme ce personnage principal ? Mais pourquoi, en tant que lecteur, subir ce style familier, à la limite du grossier, un style très oral. Que la lecture fut pénible !!
D'autant que tout ça pour quoi ?
A en juger par la différence des notes et des appréciations, le style de Chloé Schmitt ne laisse pas indifférent. Est-ce à dire qu'on aime ou qu'on déteste ? Si c'est le cas, je me situe du côté de ceux qui détestent ce style. Je suis totalement resté hermétique à cette histoire...
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Je croyais naïvement qu'en sortant de Science Po, on savait écrire…..
Elle a une belle gueule (pardon, mais je parle comme elle écrit), mais un vocabulaire particulièrement fleuri.
Visiblement pour percer en littérature, il faut choquer, et gifler le lecteur…. Oui, mais sauf que là, je n'ai pas envie de me faire taper dessus.
Autant dire qu'avec Chloé Schmitt, ou on adhère de suite, ou jette….
Une prose choc, à la limite du vulgaire, jamais très loin de l'argot, pour une situation, certes pas très drôle, mais quand même.
Je me suis dit en commençant que ça se lirait vite, que sans trop m'investir, j'arriverai au bout des 180 pages, sans trop de dommages. J'étais bien décidée à endosser mon gilet pare-balle….oui, mais même en pensant à autre chose, même avec un peu de musique, même en lecture accélérée, cela devient très vite indigeste…
Pas envie de prendre de baffes, ni d'une indigestion…..
Au suivant !!!

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ce livre est le premier d'une toute jeune auteure de 21 ans. le récit se fait à la première personne dans la bouche du narrateur. J'ai eu beaucoup de difficulté avec le style trop familier à mon goût, des phrases courtes, parfois grammaticalement incomplètes, avec beaucoup de gros mots, l'emploi assez systématique d'adjectifs à la place d'adverbes... La dépression de la femme vue par le mari, qui aboutit à son suicide quand elle découvre l'amante de son mari, est décrite avec dureté... La deuxième partie n'est guère plus gaie, le narrateur est alors recueilli par son frère violent avec sa compagne... Ce livre a eu beaucoup de critiques favorables, de mon côté, je suis passée à côté, que ce soit pour le style ou pour l'histoire.
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