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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Prêts à passer un sale quart d'heure? À s'en prendre plein la tronche? Malmené le lecteur? Pas autant que le narrateur... À quarante ans un AVC fait basculer le banal de sa vie dans une descente aux enfers menée tambour battant. Quand on n'a plus que la tête qui fonctionne, il en défile des idées : même un plafond est source de réflexions. le sens de l'observation est à son zénith et les comportements de l'entourage ne font pas illusion. Et tout ça sans pouvoir en exprimer la moindre bribe, prisonnier de ce corps dépendant et incapable. Il faut dire que côté entourage, pas vraiment verni, notre quadra : épouse fragile, obsessionnelle, se nourrissant du malheur et pis encore de la promesse du malheur, famille réduite à la portion congrue d'un frère délinquant, amis vite démissionnaires face au tragique de la maladie...heureusement il y a Annabelle, la jeunesse, l'espoir, la tendresse, même si elle est la reine des coups pourris...

C'est court, mais dense. Pas de complaisance, pas de longues tirades explicatives sur le mal-être physique ou psychique consécutif à une déchéance brutale : tout est clair à travers le prisme du monologue intérieur du narrateur, dont c'est la seule échappatoire, de monologuer. La communication réduite à des grognements ou des ébauches de sourires se heurte à des murs d'incompréhension, intentionnellement ou non.

Si on l'ignore, impossible de deviner que ce roman ait pu naître de l'imagination d'une jeune femme de vingt ans. Et quand on le sait...

Merci à Babélio et aux éditions Albin-Michel pour m'avoir permis ce découvrir cette auteure pleine de promesses.




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Imaginez-vous coincé dans un corps inerte mais l'esprit alerte. Sans même le réconfort de la parole, de la communication, sans pouvoir faire comprendre aux médecins et à votre entourage que vous êtes encore là, à travers de simples grognements… « Bienvenue » dans la vie d'Alfonse… Son calvaire…

Ce roman est constitué de très courts chapitres qui nous présentent le nouveau quotidien de ce pauvre homme, comme si nous regardions les épisodes d'une série télévisée. le ton est mordant, incisif, sans concession. L'ambiance morne, lourde, désespérée, impuissante. Les phrases sont construites comme si nous étions directement dans la tête d'Alfonse, comme si nous entendions directement ses cheminements mentaux, qui sont à peu près tout ce qu'il lui reste. le langage est familier et les négations souvent manquantes. Ce style permet une plus grande immersion mais la syntaxe m'a quelquefois contrainte à relire telle ou telle phrase.

Alfonse nous conte ici sa vie depuis un accident vasculaire cérébral, la quarantaine à peine entamée. Une vie où les heures s'égrainent à regarder le plafond, à ruminer sur sa vie passée, les opportunités manquées, les remords et les regrets lui dévorant le coeur sans la moindre possibilité d'évacuer les tensions qui en découlent. Cette terrible solitude et l'amertume de toutes ces pensées qui l'envahissent lui font porter un tout autre regard sur des choses, des personnes qu'il fréquentait au quotidien. Des détails a priori sans importance deviennent alors insupportables : la tendresse étouffante de sa femme Clarisse, la complaisance qu'elle affiche pour leurs malheurs, son pas traînant. L'univers d'Alfonse tourne autour d'elle, il est entièrement dépendant d'elle, il n'a pas le choix et la vérité se fait encore plus cruelle.

Et la débâcle se poursuit… Les rapports d'Alfonse se font antagonistes : Clarisse passe du stade de la femme à l'amour et au soutien inébranlable à celui d'une femme désespérée, à bout, qui n'en peut plus. Annabelle passera des bras d'une brute épaisse à ceux d'un homme trop mielleux. Les amis et collègues se font soit distants soit moqueurs et/ou condescendants. Comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres…

Alfonse vogue ainsi au gré des marées sur lesquelles il n'a plus aucune emprise, piégé pour toujours dans l'immobilité. Il va de Charybde en Scylla. le réconfort devient une épreuve supplémentaire, et de certaines de ces épreuves émergera une autre forme de réconfort. Les trames s'entremêlent en un curieux ballet, d'autant plus cruel et injuste qu'Alfonse ne peut justement même plus marcher. On le sent désemparé, résigné au pire, et il semble pourtant toujours y avoir une petite étincelle en lui, une volonté de trouver un peu de lumière dans son éternelle nuit, même s'il a du mal à l'admettre. On sent un homme courageux, qui veut en découdre, mais les dés sont, malheureusement pour lui, truqués et le combat perdu d'avance. La fin arrive comme un couperet et jusqu'au bout, Chloé Schmitt aura su exploiter cette ambivalence entre fatalisme et envie de croire en un lendemain meilleur… On sort ainsi de ce roman à la fois égratigné et avec cette irrépressible envie de mordre la vie à pleines dents avant que le destin ne nous rattrape.
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Une écriture percutante qui nous amène au plus de la cruelle réalité. On est pris au piège de ce corps inerte en même temps que cet homme. L'impuissance qu'il ressent, on la ressent aussi, et parfois ça fait bouillir le sang tant l'injustice est grande. le portrait dépeins de son entourage est violent, mais probablement des plus véridiques. Un superbe premier roman.
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Ce premier roman est une petite sucrerie amère et acide. Un homme fait un AVC et se retrouve incapable de ne plus rien bouger il est juste là a voir, respirer et baver ...
Tout le roman est donc écrit de son oeil, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il morfle pas mal.
Ce premier roman, se construit avec une écriture elliptique, sacadée, moderne, contemporaire et d'jeunes. Un roman court à découvrir .
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Un livre écrit comme parlé. Un comble pour un livre dont le narrateur est un homme muré dans le silence. En effet, victime d'un AVC, il ne peut plus parler. Pour son entourage, il passe pour un monstre. Après lecture de ce livre, vous vous rendrez compte que les monstres sont en fait les affreux qui l'entourent.

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J'avais entendu parler de cette jeune auteure (21 ans) sur la toile et à la télévision. J'ai tout de suite été intriguée par son premier roman. En effet, c'est l'histoire d'un homme, Alfonse, qui va avoir un AVC, les séquelles seront énormes puisqu'il perd toutes ses capacités physiques, il est prisonnier de son corps. On suit son histoire, sa vie qui change du tout au tout, le choc dans son entourage, sa femme, ses amis… Il est là sans être là. le choc est violent pour tous.

On apprend qu'Alfonse menait une double vie depuis 2 ans, qu'il s'apprêtait à prendre une décision irréversible dans sa vie mais malheureusement il n'en aura pas l'occasion.
Le jour où sa femme Clarisse apprend l'envers du décor, elle sombre dans la dépression, Alfonse sera accueilli chez son frère qu'il n'a pas vu depuis de nombreuses années, et le choc en sera encore plus violent.

Alfonse nous fait vivre l'enfer qu'il vit dans ce corps qui ne répond plus et en même temps nous offre une vision sur le monde et sur la déchéance humaine qui l'entoure.

Ce roman est bouleversant, même violent. Pas seulement dans les mots, mais dans le style, Chloé Schmitt transmet cela son écriture, les phrases courtes, laissées en suspens… le style lourd qu'on peut ressentir en lisant ce livre, ne fait qu'accentuer l'horreur que vit Alfonse. Ce qui est le plus surprenant c'est la façon dont cette histoire nous est racontée, surtout par une jeune femme de 21 ans qui a un recul impressionnant sur le monde et sur le mutisme provoqué par l'AVC.
Lien : http://luniversdemathilde.wo..
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