AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mylena


Daniel Schneidermann a épluché consciencieusement la presse internationale pour tenter de comprendre l'aveuglement du monde face à Hitler. Cet aveuglement commence par celui des journalistes présents sur place, à Berlin. C'est une plongée dans les articles de l'époque, mais aussi une enquête pour connaître et comprendre chaque journaliste. En gros il y a trois types de presse, la presse communiste qui s'oppose nettement à la montée du nazisme (au risque de voir ses journalistes expulsés), la presse complaisante, par proximité d'idée ou par intérêt (par désintérêt aussi pour le reportage journalistique fait dans la rue), et une presse qui oscille entre sidération et indifférence. Ce qui paraît incroyable c'est que la grande majorité des journalistes est passé complètement à côté de l'antisémitisme, un peu comme s'ils avaient vécu dans une autre Allemagne. le traitement des juifs, qui a tout de même évolué par étapes très visibles, avec promulgation régulière de nouvelles lois, ne fait l'objet que de quelques brèves, reléguées le plus souvent dans les pages intérieures. Il y avait la censure de Berlin (les journaliste ne voulaient pas être chassés de Berlin), mais parfois aussi l'auto-censure des patrons de presse (par exemple pour le New York Times dont le patron était un juif). Un livre salutaire, qui montre l'ampleur du déni sans pour autant l'expliquer. Mais est-ce que cela peut s'expliquer ? Avec le recul on ne peut que s'affliger, et se montrer vigilant pour les temps présents...
Commenter  J’apprécie          191



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}