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sur 64 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La paternité toute récente du narrateur est un événement suffisamment riche sur le plan émotionnel pour raviver une mémoire familiale faite de souvenirs d'enfance joyeux mais aussi de traumatismes anciens dont l'empreinte dans l'histoire familiale tient à un fil ténu. La dernière survivante d'Auschwitz est sur le point de disparaître. Elle renonce à poursuivre le spectacle qu'elle donnait dans un cabaret qu'elle avait créé au Texas et qui relatait l'enfer des camps.

Dans son enfance, Samuel et ses cousins mettaient en scène une quête fantasmée au coeur d'un désert de tous les dangers, qui les menaient vers Shtetl city. Comment procéder pour que la nouvelle génération, la fille de Samuel qui porte ses premiers regards sur un monde qui draine ses propres drames, n'oublie pas totalement les affres du passé ? Comment transmettre ce qui fait partie de l'histoire de la lignée ?

En mêlant les époques et les lieux, Joachim Schnerf joue avec le temps, souligne les fragilités de la mémoire, et insiste sur la nécessité de ne pas oublier. Dans un récit sensible, où le bonheur d'être père cohabite avec le questionnement des valeurs qui construisent un être humain, il contribue à cette volonté de parler de ce qui est si difficile à affronter. le roman est très court et aurait sans doute mérité un développement plus important.

#Lecabaretdesmémoires #NetGalleyFrance
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Samuel et son épouse Lena viennent d'avoir leur premier enfant et c'est la dernière nuit avant le retour de la maternité, nuit qui va faire remonter des souvenirs, des évènements du passé et beaucoup d'interrogations, la première étant « qu'est-ce qu'être un père ?»

Dans la famille, il y a des secrets, des non-dits du côté de la branche paternelle de Samuel : sa grand-tante, Rosa a été déportée à Auschwitz à la suite de délation, et sa mère y a trouver la mort ainsi qu'une amie proche, tandis que le petit frère était confié à des voisins qui l'ont caché. Au retour, Rosa n'a pas supporté de rester en France et elle s'est exilée aux USA où elle tient un cabaret, animant chaque soir un spectacle où elle rend hommages aux victimes de la Shoah, égrenant les noms de personnes qui y ont perdu la vie. C'est le témoignage de « La dernière survivante de la Shoah ». Elle n'a jamais revu sa famille, s'est construit une nouvelle vie, dans le désert texan, avec son « Cabaret des mémoires » car comment parler de l'indicible en famille ?

" Chaque soir, elle enchaîne les anecdotes sur un ton hilare, comme autant de portées sur lesquelles la tragédie posera ses notes. Elle parle de son enfance, de ses parents boulangers fuyant les pogroms polonais avec elle et son petit frère pour trouver refuge dans les quartiers nord de Paris…"

Rosa est une grand-tante à laquelle Samuel et ses cousins vouent une grande admiration au point de se lancer, à l'adolescence, dans la découverte imaginaire de Shtetl City, une épopée à la fois amusante et émouvante.

Ce livre pose les questions essentielles, quand on accueille un bébé dans une famille dont le passé est lourd : comment parler de la Shoah et en quels termes, à quel moment, surtout dans la mesure il n'y a aucun témoignage au sein de la famille, les personnes qui sont revenues de l'enfer des camps n'ont pas parlé du moins pendant très longtemps, personne n'avait vraiment envie de les entendre. La culpabilité du survivant n'est jamais très loin, ce qui en fait un sujet tabou.

L'auteur aborde également le thème de l'oubli, car que se passera-t-il lorsque le dernier témoin aura disparu ?

J'ai beaucoup aimé la solution que Samuel a trouvé pour raconter la Shoah à son enfant et perpétuer le travail de Rosa dans son « Cabinet des mémoires » au moment précis où cette dernière s'apprête à tirer sa révérence.

" Ce soir, elle fera tomber le rideau à jamais. Elle sait que son travail touche à sa fin et que l'héritage qu'elle n'a pas pu transmettre par la filiation s'est cristallisé dans la parole qu'elle a bâtie, le mythe qu'elle a créé autour du cabaret."

Ce livre est très court mais d'une telle intensité qu'il bouleverse en profondeur. L'anxiété et les somatisations de Samuel ne peuvent que nous toucher tout autant que cette admiration pour Rosa devenue un mythe. J'ai juste un petit regret : ne pas savoir ce qui l'en était du lien (ou de l'absence de lien) entre Rosa et son frère…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur que je connaissais pas du tout.

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Une naissance et tant d'absents

Dans ce court roman Joachim Schnerf cherche à relier son enfance à Rosa, la dernière survivante d'Auschwitz, et son fils qui vient de naître à la Shoah. Les affres d'un père face au devoir de mémoire.

«Par tous les moyens, je dois raconter à mon fils, je dois lui parler d'Auschwitz et de Rosa avant qu'elle s'éteigne. Qu'il entende son nom en la sachant en vie. Sinon, comment nous croiront-ils?» Samuel est seul chez lui. Son épouse Léna est encore à la maternité avec son fils. Une attente qui angoisse le jeune père. Sera-t-il à la hauteur de ce nouveau rôle? Pourra-t-il faire mieux que son propre père qui a longtemps choisi de ne pas le traumatiser avec le lourd passé familial avant d'évoquer sa soeur Rosa, partie s'installer au Texas où, tous les soirs, elle racontait son histoire dans le saloon de Shtetl City.
La tante d'Amérique qui a alors habité l'imaginaire de Samuel au point d'en faire l'héroïne de ses vacances dans les Vosges. Avec sa soeur Tania et son cousin Michaël, ils traversaient le désert et bravaient mille dangers pour parvenir à ce cabaret jusqu'à Rosa. Car alors, il fallait le soutien de l'imaginaire pour construire un récit par trop parcellaire.
Mais avec les années, Samuel va apprendre l'horreur de la Shoah, le drame qui a frappé sa famille qui a réussi à quitter «la Pologne antisémite et son shtetl, pour la patrie des Lumières, avant d'être rattrapée par le nazisme et la collaboration.» Rafles, déportation, extermination. Une fin que connaîtront six millions de personnes et qui ne peut que marquer le jeune homme qui doit apprendre «à respirer pour transformer les angoisses en névroses.»
«C'est lors du camp d'été au cours duquel j'ai rencontré Léna que j'ai compris pour la première fois comment me détacher de moi – je me trouvais à ce moment dans mon petit bois, mon refuge.» Alors, il communie avec Rosa, car à des milliers de kilomètres c'est le même combat qu'elle mène. Elle aussi cherche comment dire l'indicible.
C'est à l'enterrement du grand-père qu'il fera sa connaissance. «Je ne la reverrais plus jamais, mais ses yeux familiers et son tatouage continuent pourtant de me hanter. Comme un souvenir associé à la mort de mon grand-père, comme l'unique maillon me liant au génocide juif de ce côté de la famille.»
Joachim Schnerf, qui dédie ce roman à ses enfants, aura peut-être réussi à exorciser ses fantômes avec ce roman. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il aura réussi à poser sa pierre sur la tombe de Rosa.


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Samuel et Léna viennent d'être parents d'un petit garçon. Alors que le jeune homme passe la dernière nuit seul chez lui en attendant la sortie de sa femme et de son fils de la maternité, il va beaucoup s'interroger. Il se souvient de sa grande-tante Rosa, dernière survivante du camp d'Auschwitz. Elle a ouvert un cabaret en plein désert texan, et chaque soir, elle raconte son enfance jusqu'au moment de la déportation, où là, elle ne peut plus en parler. Comment Samuel pourra dès lors raconter l'indicible à son fils qui vient de naître et qui ne se souviendra pas de Rosa ? Et Rosa, est-elle obligée de témoigner, étant la dernière survivante ?

C'est un roman empli de sensibilité et très délicat que je découvre ici. Au travers du personnage principal, l'auteur aborde des questionnements et des thématiques importantes. J'ai trouvé qu'il a réussi en très peu de pages à donner beaucoup de profondeur à son récit.

En filigrane, nous suivrons l'enfance de Samuel, et sa fascination pour cette grande-tante dont il connaît si peu de choses, finalement. J'ai tourné les pages avec beaucoup d'émotions et j'ai trouvé ce court récit remarquablement construit.

La plume est tout en douceur. Les pages défilent, et même si le texte est très court, j'y ai retrouvé une énorme sensibilité. Je ressors chamboulée par ce roman.

Un récit abordant des thématiques très difficiles, servi par une construction très originale, mêlant les temporalités et l'histoire personnelle des personnages.
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Alors que Samuel ira chercher sa femme et leur nouveau né le lendemain matin à la maternité, son esprit ravive de nombreux souvenirs d'enfance qui lui permettent de vagabonder dans son histoire familiale le temps d'une dernière soirée en solitaire. Demain, Samuel sera père et il se demande déjà comment il racontera à son fils sa famille exterminée dans les camps, ses grands-parents survivants et sa grand-tante - Rosa - qui a choisi de s'exiler de l'autre coté de l'Atlantique pour fuir le traumatisme.

Alors, ce soir, Samuel repense à son enfance. Aux nombreuses heures à jouer avec ses cousins à retrouver Rosa, dans un désert fantasmé qui se matérialisait devant leurs yeux au fond du jardin de leurs grands-parents. Il y pense parce que Samuel est devenu père et que, soudain, il se sent investi d'un devoir de transmission familiale. Et parce que, bientôt, Rosa sera morte. Celle qui, chaque soir depuis des décennies, s'évertuait à raconter l'enfer des camps sans jamais détailler, dans son cabaret texan, a décidé de se retirer de la scène. Rideau. Alors, Samuel est le seul lien encore existant. La seule mémoire vivante. Cette histoire, il doit la lui raconter, la lui transmettre. Pour ne jamais oublier.

Comment transmettre ce qui définit aussi intimement ce que l'on est ? Comment transmettre les affres du passé sans perpétuer le traumatisme ? Au coeur d'une nuit où tout son monde s'apprête à basculer, Samuel se remémore et se questionne, insiste sur le besoin fondamental de ne pas oublier, tout en se nimbant de son bonheur d'être père.

Sensible, délicat et parfois onirique, le roman de Joachim Schnerf est un magnifique texte sur la paternité et la transmission qui ne laisse pas indifférent. J'ai énormément aimé.
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Samuel va devenir père. Il attend dans la chambre qu'il partage d'habitude avec sa femme, le retour de celle-ci avec leur enfant de la maternité.
Il ne veut, ne peut pas dormir. Les souvenirs d'enfance affluent et le nom de sa grande-tante Rosa revient sans cesse. Cette femme évoquée au repas de famille chez son grand-père, partie vivre aux États-Unis, où elle a créé un cabaret dans le désert texan.

Sous nos yeux, les souvenirs de Samuel défilent. Son imagination d'enfant et ses jeux avec sa soeur et son cousin nous plongent dans un passé familial dramatique.
Rosa, cette femme qui a fui l'Europe après avoir survécu au camp d'Auschwitz se matérialise à travers une histoire qu'elle raconte chaque soir.


Ce récit émouvant et intimiste nous questionne sur la transmission familiale et cette peur qu'une partie de l'histoire s'efface lorsque les derniers survivants disparaîtront. Car comme le dit le narrateur, "il faut qu'il entende son nom en la sachant en vie. Sinon comment nous croiront-ils?".
Un roman court et touchant, à ne pas manquer !
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Bonsoir,
Un livre sur la transmission. Samuel doit aller chercher sa femme et leur premier enfant le lendemain matin à la maternité et cette dernière soirée et nuit en solitaire va être l'occasion de se souvenir. de ce souvenir de son enfance et des jeux qu'ils avaient avec un cousin et sa soeur à la recherche du cabaret de la tante Rosa, rescapée des camps d'extermination durant la seconde guerre mondiale et qui a monté un cabaret aux Etats-Unis. Les souvenirs et la transmission c'est le sujet de « le cabaret des mémoires » de Joachim Schnerf aux Editions Grasset Fasquelle. La tante Rosa va s'éteindre et elle est la dernière survivante des nazis, il faut donc perpétrer le souvenir. Comment, quand ? ce sont les questions que se pose Samuel mais qui lui rappelle aussi ses propres souvenirs. Une manière originale de traiter ce sujet.
Quatrième de couv. Demain matin, Samuel ira chercher sa femme et leur premier né à la maternité. Alors, en cette dernière nuit de solitude, à l'aube d'une vie qui ne sera plus jamais la même, Samuel veille. Partagé entre exaltation et angoisse, il se souvient du passé, songe à l'avenir, tente d'endosser son nouveau rôle de père.

Cette nuit est hantée par de nombreuses histoires. Celle de ses aînés, et d'abord celle de sa grand-tante, la fabuleuse Rosa, installée après la Seconde Guerre mondiale au Texas où elle a monté un cabaret extraordinaire. Celles que Samuel se racontait enfant, lorsqu'avec ses cousins il se déguisait en cow-boy et jouait à chercher sa grand-tante dans le désert d'une Amérique fantasmée, face à des ennemis imaginaires. Celles que Rosa, désormais ultime survivante d'Auschwitz, raconte chaque soir sur les planches. Toutes ces histoires, Samuel les partagera avec son fils, l'enfant de la quatrième génération qui naît alors que Rosa fait ses adieux à la scène.

Il n'y aura bientôt plus aucun témoin pour transmettre, mais il restera le récit, la fiction, capables de dévoiler ce qu'on croyait disparu, d'évoquer l'indicible, d'empêcher les falsificateurs de dénaturer le passé. Au Cabaret des mémoires, il s'agit de ne pas oublier, jamais. Et pour Samuel, de comprendre que l'enfant qu'il a été doit passer le relais à celui qu'il s'apprête à accueillir. Roman intimiste, conte moderne, le cabaret des mémoires entrelace les fils de la transmission au cours d'une bouleversante nuit initiatique à la puissance universelle.
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" Lorsque la dernière voix s'éteindra nous serons livrés aux obscurités."

Samuel, le narrateur, n'a rencontré Rosa que lors de l'enterrement de son grand-père paternel. Rosa est sa grand-tante, la soeur aînée partie en Amérique dans l'immédiat après-guerre.

En 1953, cette grand-tante a construit un cabaret au Texas, "Camp-Camp", dans un lieu inhabité. Une ville s'est peu à peu bâtie autour de Rosa et de ses histoires que les visiteurs étaient de plus en plus nombreux à venir écouter. Et depuis, chaque soir, après la prestation de l'artiste invité, "elle reparcourt son histoire face au public... Elle, la fille broyée qui avait choisi l'exil puis le théâtre pour parvenir à cohabiter avec son histoire monstrueuse." Elle parle de son enfance et de sa famille qui a fui les pogroms polonais, de cette terre de France qui l'a déportée après l'avoir hébergée.

Un jour Samuel entend une interview de Rosa à la radio française lors d'une émission consacrée à l'anniversaire de la libération d'Auschwitz, elle est la dernière rescapée d'Auschwitz encore en vie, Rosa devient l'unique maillon qui le relie au génocide juif de ce côté de sa famille.

Maintenant il lui faut raconter l'histoire de sa famille à son fils tout juste né "Lorsque j'étais enfant, je rêvais de me rendre dans le cabaret de Rosa. Aujourd'hui il me hante."

Le roman se déroule le temps d'une nuit, la nuit qui précède le retour de la maternité de la femme de Samuel et de leur bébé, une nuit traversée par ses souvenirs d'enfant de neuf ans qui, avec sa soeur aînée et son cousin, lors de vacances d'été, avait imaginé une aventure où ils partaient à la recherche du fameux cabaret en inventant un désert dans les Vosges.
C'est l'histoire d'un homme obsédé par la nécessité de transmettre, "transmettre sans enfermer... Cette nuit, la suivante et celles d'après, raconter jusqu'à ce qu'il se souvienne et qu'à son tour il transmette, pour que toujours revienne la lumière." C'est l'histoire d'une femme, survivante dévastée, qui a vécu le pire et qui, chaque soir, ne fait qu'énumérer les histoires qu'elle ne détaillera pas, une litanie hypnotisante, "l'histoire de son enfance et puis celle qu'elle tait. La grande histoire qu'elle énumère sans raconter, la Shoah et la tentative d'extermination des Juifs, là-bas en Europe... D'autres ont raconté avant moi, je n'ai que la force d'énumérer : pour ne pas oublier."
Joachim Schnerf a choisi de situer son roman à un moment hautement symbolique dans la vie de son narrateur, la nuit avant l'arrivée à la maison de son enfant, nuit peuplée de ses angoisses de jeune père. Né lui même à une époque où rien n'était dit aux enfants, Samuel tient à élever son fils en lui transmettant un héritage essentiel. Un roman court mais très intense qui pose la question de la préservation du souvenir quand il n'y aura plus de rescapés pour raconter l'indicible. Un condensé d'émotions. Transmettre pour ne jamais oublier.
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Demain matin, Samuel ramènera son fils et sa femme de la maternité. Au cours de cette dernière nuit passée seul chez lui, Samuel s'interroge sur la transmission. Sera-t-il prêt, le moment venu, à transmettre la mémoire de ses aïeux ayant été déportés à Auschwitz ? Il pense surtout à sa grand-tante Rosa qui, sitôt rentrée d'Auschwitz, est allée s'installer au Texas, où elle a ouvert un cabaret au milieu du désert, et où chaque soir elle raconte la vie des disparus pour conclure le spectacle.
Il se remémore aussi les étés passés avec sa soeur et son cousin dans les Vosges, les trois enfants vivaient de véritables aventures lorsqu'ils partaient chercher le cabaret de leur grand-tante Rosa, personnage qui les fascinait, bravant tous les dangers pour accomplir leur mission.
Un court roman fort émouvant, qui met l'accent sur l'importance de la transmission, sur la nécessité de garder en mémoire la vie de nos aïeux, leurs souvenirs, les épisodes dramatiques qu'ils ont vécus, l'essentiel étant de trouver les mots justes pour raconter. Un récit tout en sensibilité, porté par la très belle écriture de Joachim Schnerf. Je remercie les éditions Grasset pour cette belle découverte.
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Cette nuit, Samuel est seul, son épouse est à la maternité. Demain il reviendra avec elle et leur fils dans leur foyer. Mais cette nuit n'est pas solitaire puisqu'il revit les moments forts de son enfance, et la perte de sa grand-tante Rosa, la dernière rescapée d'Auschwitz.
Rosa et sa famille arrivés de Pologne, ayant trouvé refuge en France. Ce pays qui a trahi et abandonné les juifs en les envoyant à la mort certaine dans les camps d'extermination nazis.
Rosa revenue des camps n'a jamais pu parler aux siens. Elle a fuit la France pour créer un cabaret au Texas, cabaret dans lequel chaque nuit inlassablement elle raconte l'horreur, la survie, le manque d'humanité parfois nécessaire pour espérer vivre jusqu'au matin, la douleur, l'amitié par delà la mort, la culpabilité du survivant, le retour, le silence, et tous ceux qui ne sont plus, tous ceux qui ne comprendront jamais. Peut-être est-il plus facile pour Rosa de raconter aux inconnus qu'à ses proches, à ceux qui sont revenus, et surtout à tous ceux qui ont comme elle perdu une grande partie de leur famille. C'est le paradoxe de ceux qui ont vécu l'horreur, ne pas en parler autour de soi, mais parfois l'écrire, le dire à ceux qui avec qui il n'y a aucun lien.

Cette nuit, Samuel se souvient, ses pensées vont du présent au passé, de son présent à son futur, mais surtout à son enfance, cette enfance avec sa soeur et son cousin et pendant laquelle Rosa était un personnage bien lointain mais cependant prégnant. J'ai été parfois un peu perdue dans ces aller-retour, mais ce roman se lit vraiment si vite que cela n'est pas trop gênant, il est toujours possible de faire quelque retour arrière.

Encore et toujours à travers les mots de Joachim Schnerf s'impose le besoin de transmettre pour ne pas oublier, dire pour que tous sachent et que jamais ne revienne l'horreur.

Chronique complete sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/10/29/le-cabaret-des-memoires-joachim-schnerf/
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