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Critique de OphelieC


"Mademoiselle Else" d'Arthur Schnitzler, s'offre comme une nouvelle absolument époustouflante, mettant en scène l'un des plus complexes personnages féminins jamais élaboré par ce grand auteur autrichien ! Une référence en matière de folie et de démence féminine, la mise en lumière d'un personnage littéraire ayant sa personnalité propre, en pleine révolte, aux idées affirmées, à l'aliénation assumée. Son faux évanouissement simulé sera qualifié de crise d'hystérie, donc typique des femmes, car lié à l'utérus, par Paul, gynécologue, tandis que Cissy et ce même médecin, parleront ouvertement de l'enfermer à l'asile !

Else, jeune fille révoltée, détestant ses parents, sa famille, son entourage, l'argent qui corrompt, les charmes du faste qui ne servent qu'à cacher la médiocre réalité d'une existence qu'elle n'a pas choisie, dénonce, grâce à son comportement, la haute société, la bourgeoisie corrompue qui conduit les jeunes gens dissidents comme elle, à se suicider. Elle ne voulait pas devenir comme ses parents, pas comme sa mère malheureuse, pas comme son père pourri jusqu'à la moelle par l'argent, ne pas finir avec un homme comme Dorsday, vicieux et toujours en appétit face à de la bonne chair encore vierge.

Un personnage rassemblant de nombreux symptômes de névrose, de narcissisme, d'égocentrisme, de haine, de lunatisme et même clairement de schizophrénie ! Une personne que nous haïssons tout autant que nous l'adorons, car malgré son arrogance et sa désinvolture, elle finit par nous épater, par devenir un message d'espoir, porte-drapeau de toutes ces jeunes filles enfermées dans une société qui les façonnent dans un même moule et vouées au malheur. Else respire, vit, aime, haït, méprise, souffre et savoure la vie. Elle l'aura sucé jusqu'à la moelle, malgré le goût répugnant qu'elle avait, elle en a tiré tout ce qu'elle a pu. Il n'en restera que les os...
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