A l'image de son titre programmatique, "
Mourir" est un texte simple et resserré, dont le sort du héros ne laisse pas de doute. le condamné est jeune, fiancé et malade, mais nous ne savons rien de la nature de cette maladie, ni du reste de la vie des protagonistes, ce qui n'est pas sans donner à ce glissement vers la mort quelque chose de fatal et d'énigmatique.
Dans ce huis-clos scandé par les espoirs et les rechutes, où quelques échappées font comme une respiration, les corps sont faibles, mais les esprits ne cessent de se torturer.
Schnitzler, alternant les points de vue du malade et de sa fiancée, expose tous ces mécanismes psychologiques : de la résignation stoïcienne à la peur panique, du désespoir au soulagement. le dévouement de Maria pour Felix se transformera en effroi quand celui-ci cherchera à l'emmener avec lui dans la mort, puis en un soulagement coupable quand l'échéance se rapprochera. Si cette plongée dans la psyché de ses protagonistes a parfois quelque chose d'un peu sec et mécanique, on ne peut qu'admirer la sobre simplicité de
Schnitzler, qui jamais ne verse ni dans la complaisance ni dans le mélodrame.
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