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Critique de LivresBouddhistesZuiHo
RÉFÉRENCE INCONTOURNABLE : « LE » RECUEIL DE BIOGRAPHIES DES MAÎTRES BOUDDHISTES THAÏS DU XXèME S.
Sans Jeanne Schut, le bouddhisme theravada, ce bouddhisme antique de l'Asie du Sud-est, appelé Tradition de la forêt et pratiqué surtout en Thaïlande, eh bien ce « bouddhisme des anciens » extraordinairement minimaliste et austère, serait franchement méconnu car dans la francophonie, il y avait peu d'ouvrages avant elle, traitant de ce bouddhisme de la forêt vierge. Dans cet ouvrage – où elle s'aide des travaux universitaires de Kamala Tiyavanich, chercheuse thaïlandaise bouddhiste enseignant aux USA – Jeanne Schut nous dresse les portraits et enseignements des moines et maîtres (« Ajahn » signifie maître ou enseignant reconnu) de la forêt thaïlandaise.
Jeanne Schut est certes une traductrice acharnée et dévote, mais encore plus une grande pratiquante et une personne très intelligente, comprenant parfaitement son sujet, et aimant le transmettre. Peut-être même en a-t-elle fait une vocation, un devoir, afin que l'on découvre cette tradition monastique, et surtout, qu'elle ne soit pas oubliée, surtout qu'en France, l'on pratique surtout deux bouddhismes qui en fait… sont minoritaires en Asie !
Ce retour à la forêt, c'est pratiquer comme le Bouddha Shakyamuni le faisait, et son successeur Maha Kassapa (Mahakashyapa). Jeanne Schut rappelle en premier lieu que le Bouddha Shakyamuni « est né dans la forêt, s'est éveillé dans la forêt et a enseigné et finit sa vie dans la forêt ». Les pratiquants les plus riches offraient leurs forêts au Bouddha, voire, aménageaient celles-ci avec des monastères engoncées bon gré mal gré dans ces forêts hostiles et sauvages. Des moines sans défense, vivant parmi les prédateurs les plus cruels, ou les plus forts tels les éléphants et rhinocéros : imaginez cela ! Qu'en pensait le Bouddha ? Il était plus radical encore, lui qui fut ermite avant d'atteindre l'Eveil Parfait : « Celui qui s'assoit seul, dort seul, marche seul, Qui, inlassablement, entraîne son esprit à la modération, Celui-là sera heureux dans la solitude de la forêt. » (Dhammapada, 305 : lire cet indispensable livre, traduit par l'auteure : Jeanne SCHUT – Les plus belles paroles du BOUDDHA : les versets du Dhammapada).
Hormis les bruits des animaux, la forêt – il y a des siècles et des siècles – « était synonyme de silence, isolement et de contact avec la nature », ajoute Jeanne Schut. Mais la forêt d'alors était aussi synonyme d'insécurité : emplie de bêtes féroces, de pièges et de risques naturels, balayée d'intempéries dramatiques, où l'on y est facilement malade : c'est une véritable épreuve, tant pour l'esprit, le mental, le moral, la quiétude, que le corps. Et pourtant, dans de telles conditions, la tradition de pratiquer la vigilance, le calme, l'attention, l'équanimité, la simplicité, le lâcher-prise, la persévérance, le sang-froid, le courage, la méditation, l'incroyable discipline monastique s'est poursuivie fermement dans les forêts asiatiques, depuis le Bouddha, et notamment aujourd'hui, en Thaïlande, avec comme « réanimateur fondateur » Ajahn Chah (lire la traduction de l'auteure : Ajahn Chah – Être ce qui est, L'essence des enseignements du Bouddha) et cela malgré la terrible dictature communiste.
Une foule de moine (en partie d'occidentaux, lire : Jack KORNFIELD – Dharma vivant) s'est constituée au XXème siècle. Et les meilleurs des moines thaïs furent de vrais phares pour ces disciples qui venaient donc parfois de l'autre bout du monde. Ainsi Jeanne Schut conte la vie et les enseignements des suivants :
Ajahn Sao Kantasilo (1861-1941)
Ajahn Mun Bhuridatta (1870-1949)
Ajahn Dune Atulo (1888-1983)
Ajahn Lee Dhammadaro (1907-1961)
Ajahn Tate Desaransi (1902-1994)
Ajahn Maha Boowa (1913-2011)
Ajahn Chah (1918 – 1992)
Les femmes dans la tradition de la forêt : Maechi Kaew (1901-1991), Upasika Kee Nanayon (1901-1979) & « Ajahn » Runjuan (1920-2016)
Ajahn Buddhadasa (1906-1993)
Ayya Khema (1923-1997)
Bhante Henepola Gunaratana (1927- )
La tradition de la forêt aujourd'hui.
Jeanne Schut nous apprend également en quoi consiste la vie de cette tradition : ses règles monastiques et de vie, le quotidien de moine Tudong, et le contexte historico-politique de cette région d'Asie.
Véritable ouvrage de référence, que je place dans mon TOP 20, « la tradition de la forêt » est également riche en informations, en photographies d'époque, autant qu'il est passionnant et fascinant. C'est l'un des tous meilleurs opus sur le bouddhisme de ces dernières années ! Une « publicité » incroyable pour le Bouddhisme theravada et sa Tradition de la forêt, que leur fait Jeanne Schut, que nous pouvons sincèrement remercier pour son dévouement et sa bienveillance ! Soutenez-la ! Longue vie à elle et ses livres, et longue vie à la Tradition de la forêt !
Je vous souhaite une excellente lecture !
ZUIHÔ
Lien : https://livresbouddhistes.co..
Sans Jeanne Schut, le bouddhisme theravada, ce bouddhisme antique de l'Asie du Sud-est, appelé Tradition de la forêt et pratiqué surtout en Thaïlande, eh bien ce « bouddhisme des anciens » extraordinairement minimaliste et austère, serait franchement méconnu car dans la francophonie, il y avait peu d'ouvrages avant elle, traitant de ce bouddhisme de la forêt vierge. Dans cet ouvrage – où elle s'aide des travaux universitaires de Kamala Tiyavanich, chercheuse thaïlandaise bouddhiste enseignant aux USA – Jeanne Schut nous dresse les portraits et enseignements des moines et maîtres (« Ajahn » signifie maître ou enseignant reconnu) de la forêt thaïlandaise.
Jeanne Schut est certes une traductrice acharnée et dévote, mais encore plus une grande pratiquante et une personne très intelligente, comprenant parfaitement son sujet, et aimant le transmettre. Peut-être même en a-t-elle fait une vocation, un devoir, afin que l'on découvre cette tradition monastique, et surtout, qu'elle ne soit pas oubliée, surtout qu'en France, l'on pratique surtout deux bouddhismes qui en fait… sont minoritaires en Asie !
Ce retour à la forêt, c'est pratiquer comme le Bouddha Shakyamuni le faisait, et son successeur Maha Kassapa (Mahakashyapa). Jeanne Schut rappelle en premier lieu que le Bouddha Shakyamuni « est né dans la forêt, s'est éveillé dans la forêt et a enseigné et finit sa vie dans la forêt ». Les pratiquants les plus riches offraient leurs forêts au Bouddha, voire, aménageaient celles-ci avec des monastères engoncées bon gré mal gré dans ces forêts hostiles et sauvages. Des moines sans défense, vivant parmi les prédateurs les plus cruels, ou les plus forts tels les éléphants et rhinocéros : imaginez cela ! Qu'en pensait le Bouddha ? Il était plus radical encore, lui qui fut ermite avant d'atteindre l'Eveil Parfait : « Celui qui s'assoit seul, dort seul, marche seul, Qui, inlassablement, entraîne son esprit à la modération, Celui-là sera heureux dans la solitude de la forêt. » (Dhammapada, 305 : lire cet indispensable livre, traduit par l'auteure : Jeanne SCHUT – Les plus belles paroles du BOUDDHA : les versets du Dhammapada).
Hormis les bruits des animaux, la forêt – il y a des siècles et des siècles – « était synonyme de silence, isolement et de contact avec la nature », ajoute Jeanne Schut. Mais la forêt d'alors était aussi synonyme d'insécurité : emplie de bêtes féroces, de pièges et de risques naturels, balayée d'intempéries dramatiques, où l'on y est facilement malade : c'est une véritable épreuve, tant pour l'esprit, le mental, le moral, la quiétude, que le corps. Et pourtant, dans de telles conditions, la tradition de pratiquer la vigilance, le calme, l'attention, l'équanimité, la simplicité, le lâcher-prise, la persévérance, le sang-froid, le courage, la méditation, l'incroyable discipline monastique s'est poursuivie fermement dans les forêts asiatiques, depuis le Bouddha, et notamment aujourd'hui, en Thaïlande, avec comme « réanimateur fondateur » Ajahn Chah (lire la traduction de l'auteure : Ajahn Chah – Être ce qui est, L'essence des enseignements du Bouddha) et cela malgré la terrible dictature communiste.
Une foule de moine (en partie d'occidentaux, lire : Jack KORNFIELD – Dharma vivant) s'est constituée au XXème siècle. Et les meilleurs des moines thaïs furent de vrais phares pour ces disciples qui venaient donc parfois de l'autre bout du monde. Ainsi Jeanne Schut conte la vie et les enseignements des suivants :
Ajahn Sao Kantasilo (1861-1941)
Ajahn Mun Bhuridatta (1870-1949)
Ajahn Dune Atulo (1888-1983)
Ajahn Lee Dhammadaro (1907-1961)
Ajahn Tate Desaransi (1902-1994)
Ajahn Maha Boowa (1913-2011)
Ajahn Chah (1918 – 1992)
Les femmes dans la tradition de la forêt : Maechi Kaew (1901-1991), Upasika Kee Nanayon (1901-1979) & « Ajahn » Runjuan (1920-2016)
Ajahn Buddhadasa (1906-1993)
Ayya Khema (1923-1997)
Bhante Henepola Gunaratana (1927- )
La tradition de la forêt aujourd'hui.
Jeanne Schut nous apprend également en quoi consiste la vie de cette tradition : ses règles monastiques et de vie, le quotidien de moine Tudong, et le contexte historico-politique de cette région d'Asie.
Véritable ouvrage de référence, que je place dans mon TOP 20, « la tradition de la forêt » est également riche en informations, en photographies d'époque, autant qu'il est passionnant et fascinant. C'est l'un des tous meilleurs opus sur le bouddhisme de ces dernières années ! Une « publicité » incroyable pour le Bouddhisme theravada et sa Tradition de la forêt, que leur fait Jeanne Schut, que nous pouvons sincèrement remercier pour son dévouement et sa bienveillance ! Soutenez-la ! Longue vie à elle et ses livres, et longue vie à la Tradition de la forêt !
Je vous souhaite une excellente lecture !
ZUIHÔ
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