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Critique de bdelhausse


J'avais eu une forme d'indigestion bédé-esque à la lecture du Groom vert-de-gris, qui partait d'une très bonne idée mais accumulait les références, clins d'oeil et autres détails à destination d'un public "au courant". On retrouve le même tandem aux commandes de ce tome 7 d'un "Spirou de...".

On est en 1946. L'Opéraiton Paperclip bat son plein. Exfiltration des savants allemands. On évoque von Braun. Et on retrouve von Knochen, croisé dans le tome 5, qui s'occupait d'uranium avec un quintet de savant allemands aux noms ridiculement élaborés comme "Von Rektom", "Fistühl",etc. Personnellement, c'est le genre d'humour qu'on s'attend à trouver dans d'autres BD. Même si je partage le dégoût des auteurs pour le nazisme.

Le tome s'ouvre avec l'apparition d'une femme-léopard et de gorilles télécommandés. On a un Spirou alcoolique qui se lamente de la disparition d'Audrey, et un Fantasio toujours sous l'influence des zazous qui planche sur un article sur l'existentialisme.

On a encore des tonnes de références, on cite Chaland, Conrad, Macherot, Spiegelman... Bruxelles est superbement bien rendue. Paris également. Sartre de De Beauvoir aussi. le dessin est globalement OK. Mais j'ai encore eu cette indigestion, ce trop-plein de trop, too much is te veel... en Brusseleer dans le texte.

Une partie de mon plaisir tient sans doute à l'utilisation même de la femme-léopard. On croise au début la fameuse statue d'un homme-léopard penché sur une victime. Cette statue utilisée par Hergé dans Tintin au Congo, et que l'on peut voir (comme Hergé l'a fait) au Musée Royal d'Afrique Centrale à Tervuren. Les hommes-léopards ont été confinés à un tout petit territoire de l'immense Congo. On leur attribue moins d'une vingtaine de meurtres et encore, les archives n'arrivent pas à distinguer entre les léopards et les hommes-léopards. Cette statue est le symbole du colonialisme triomphant. Je fais court... Autrefois elle trônait en bonne place au Musée de Tervuren. Maintenant elle est reléguée dans une salle à l'écart avec de nombreuses statues à connotation raciste. Yann et Schwartz le savaient-ils en 2014? Peut-être pas. L'hommage à Hergé est (à mon avis) malvenu à plus d'un titre (et notamment en fonction du passé de l'auteur).

Par contre, le récit en deux tomes, dont celui-ci est le premier, avec un lien avec l'uranium congolais, qui servira pour Hiroshima et Nagasaki, c'est bien vu. le tome se clôt sur une ouverture symathique vers de "nouvelles aventures africaines". Cette perspective me plaît assez pour m'atteler au second tome du diptyque.
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