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Citations sur Des oiseaux plein la bouche (4)

Il revient dans la chambre avec une valise. Résistante, en cuir marron, elle a quatre roulettes et sa poignée se déplie élégamment à hauteur des genoux. II ne regrette pas son geste, pense que les coups de couteau qu'il a donnés à sa femme sont justifiés et que s'il restait un souffle de vie dans ce corps il n'hésiterait pas à finir son travail sans en éprouver de culpabilité. Ce que sait Benavides, parce que la vie est ainsi faite, c’est que peu de gens comprendraient les raisons de son crime. Il décide alors de faire la chose suivante : éviter que le sang coule à flots en enveloppant le corps de sacs-poubelle. Ouvrir la valise près du lit et, malgré tous les efforts requis pour plier le corps d'une femme morte après vingt-neuf ans de vie commune, le pousser vers le bas et le laisser choir dans la valise, puis tasser sans tendresse les chairs débordantes dans les espaces vides afin de loger le cadavre à l'intérieur. Enfin, plus par souci d'hygiène que par précaution, enlever les draps ensanglantés et les glisser dans la machine à laver. Entouré de cuir, hissé sur quatre roulettes qui à présent s'affaissent, le corps de sa femme ne s'est pas allégé. Malgré sa petite taille, Benavides doit se pencher légèrement pour atteindre la poignée dans une posture peu avantageuse, aussi bien d'un point de vue esthétique que pratique, et peu propice à accélérer les choses. Mais comme c'est un homme organisé, quelques heures plus tard il est dans la rue et se dirige à petits pas, sa valise derrière lui, vers la maison du docteur Corrales.
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La nuit venait de tomber et j’avais encore plusieurs heures de route à faire. Je me méfie des relais, ils sont à l'écart de tout, mais j’avais besoin de repos et de boire quelque chose pour me réveiller. L'éclairage intérieur de l'établissement créait une ambiance plutôt chaleureuse et trois voitures stationnaient devant les baies vitrées, ce qui m'a davantage mis en confiance. Il n'y avait pas beaucoup de monde : un jeune couple qui mangeait des hamburgers, un type de dos au fond de la salle, un homme plus âgé au bar. Je me suis assis à côté de lui, le genre de réaction qu'on peut avoir lorsqu'on a trop voyagé ou qu'on n'a pas parlé à quelqu'un depuis longtemps. J'ai commandé une bière. Le barman, un gros homme, se déplaçait lentement.
- C'est cinq pesos, a-t-il annoncé.
J'ai réglé, il m'a servi. Cela faisait des heures que je rêvais d'une bière et celle-ci était bonne. Le vieux semblait absorbé par son verre ou par ce qu’il y voyait.
- Vous lui payez une bière et il vous raconte une histoire, m’a dit le gros en désignant le vieil homme.
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Une dernière sensation de peur les gagne tous sans exception : ils craignent qu’en arrivant à destination, il n’y a rien
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Son image est aussi floue et obscure qu’un mauvais présage au bout de la route
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