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Critique de Rolienne


Mussolini s'offrit d'envoyer des troupes italiennes en renfort au général Franco qui, de 1936 à 1939, mobilisa ses milices contre les Républicains. Cette lutte contre le communisme procurait aussi opportunément au Duce un débouché pour le chômage de masse. Ainsi, le mineur de souffre qui craignait le grisou et son compatriote paysan sans pain s'enrôlèrent comme soldats dans ce conflit étranger : le mineur et le paysan siciliens échangeaient alors l'enfer et l'absurdité d'être misérables chez eux contre l'enfer et l'absurdité –qu'ils découvrirent ensuite sur le champ de bataille en Espagne- d'être des pauvres de Sicile -fascistes par hasard de l'Histoire- combattant d'autres pauvres, qui, en Castille, voulaient partager la terre entre ceux qui la travaillaient.
Tel est le cadre de « L'Antimoine », un des 4 magnifiques récits qui composent le recueil « Les oncles de Sicile » de LEONARDO SCIASCIA. le ton y est toujours juste et les situations émouvantes. Chaque fois, le regard de l'auteur décrypte au scalpel le jeu des forces en présence, la limitation des uns, l'arrogance des autres, l'ignorance et la nécessité faisant le jeu des potentats locaux. L'âpreté voltairienne des constats sur l'injustice et l'aliénation n'empêche guère les personnages d'apparaître dans leurs ridicules drolatiques, ce qui rend rafraîchissante la méditation sur la nature humaine à laquelle nous amène toujours cet écrivain.

© Patricia JARNIER- Tous droits réservés- 20 janvier 2013

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