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Citations sur Campus, tome 3 : Intouchables (4)

Thomas Pearson vient d'être retrouvé mort aux abords du lycée, probablement assassiné. Les enquêteurs investissent l'internat et entament une série d'interrogatoires. Après avoir longuement hésité, Reed et Josh, le camarade de chambre de Thomas, choisissent de révéler à la police les activités illégales auxquelles se livrait le garçon. Cette décision les rapproche, et ils deviennent peu à peu amis. Reed découvre en Josh un garçon adorable, et s'aperçoit avec horreur qu'elle est en train de tomber amoureuse de lui. Peut-elle si vite remplacer Thomas? N'est-ce pas trahir sa mémoire que de sortir avec son meilleur ami?

Les Billings voient cette aventure d'un mauvais oeil et distillent progressivement d'inquiétantes informations à Reed: Josh souffrait de schizophénie et aurait quitté son ancien lycée après la mort suspect de son ancien camarade de chambre...
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- Tu m'aimes bien, n'est-ce pas, Reed ? demanda-t-il.

Il était assez proche pour que je voie ses yeux, et ils étaient pleins d'espoir.

- Tu sais que oui.

- Alors, quoi ?

Il tendit la main pour prendre la mienne.

Je tressaillis et ce fut comme si je lui avais planté un poignard dans le dos. Je me sentis à la fois triste, désolée et coupable.

- Qu'est-ce qu'il y a, Reed ?

Voilà. Le moment de vérité.

- Pourquoi es-tu à Easton, Josh ? dis-je calmement.

Son visage se transforma radicalement. Ses traits s'affaissèrent et ses yeux se voilèrent. Pendant un long, très long moment, il me regarda fixement, comme si je l'avais trahi. Puis il se détourna de moi et s'enfonça de nouveau dans l'obscurité.

- Comment l'as-tu découvert ?

Je repris mon souffle et mes poumons me brûlèrent.

- Peu importe. J'ai juste besoin de savoir. Que s'est-il passé l'an dernier ?

Josh me tourna le dos et pressa ses paumes sur ses yeux. Il poussa un grognement sourd qui résonna, effrayant, dans le couloir silencieux. Je tressaillis, mais ne bronchai pas.

- Mon camarade de chambre est mort, voilà, dit-il en tournant son visage pour me montrer son profil. Il s'est suicidé, et c'est moi qui l'ai trouvé. Ça m'a fait flipper, et j'ai piqué une crise.

- Tu as piqué une crise, répétai-je.

- Oui ! cria-t-il.

Je sursautai. Il fit brusquement volte-face et s’avança vers moi.

- Bien sûr que j’ai piqué une crise. J’aurais voulu t’y voir ! Tu vis avec un type pendant un an et demi, tu crois le connaître. Tu penses que s’il était déprimé, il se confierait à toi. Mais non ! Il se pavane comme s’il était le roi des bois, comme si tout allait super-bien pour lui, et un jour, tu rentres de cours de biologie et tu le trouves, les yeux grands ouverts, allongé dans une flaque de bave et de sang, parce qu’il s’est explosé la tête en tombant !

Josh fit un pas de plus vers moi. Il était comme halluciné. Ses yeux étaient hagards. Je restai immobile.

- Mais tu ne me crois pas, n’est-ce pas ? dit-il en grimaçant d’indignation.

Il fit un autre pas ; cette fois, je reculai.

- Tu crois que je ne sais pas ce que tu penses ? Tu crois que je ne sais pas pourquoi on est là ?

A mesure qu’il parlait, sa voix s’élevait, devenait plus tendue. Il approchait toujours. J’avais désormais assez peur pour vouloir m’enfuir, mais il s’était placé entre la porte et moi.

- Josh… calme-toi.

Je voulais retrouver le Josh que je connaissais.

- Pourquoi devrais-je me calmer ? lâcha-t-il. Je ne suis pas un idiot Reed.

- Alors, dis-moi ce que je pense, demandai-je pour gagner du temps.

Je me demandai comment lui fausser compagnie. Essaierait-il de m’intercepter si je tentais une sortie ?

- Tu penses : « Ce type prend des médocs pour les dingues, et il se retrouve avec deux morts sur les bras en deux ans, qui ont peut-être tous les deux été assassinés… » Tu penses que je suis un assassin !

Il avait aboyé ce dernier mot, me faisant sursauter. Il me regarda, le visage de marbre.

- Tu as peur de moi. De moi ! Putain, comment une chose pareille a-t-elle pu arriver ?

Josh se couvrit de nouveau les yeux et inspira en tremblant.

- Je suis désolé ! Je suis désolé d’avoir crié après toi.
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-Josh...

-Je vous conseille de pas essayer de lui parler pour l'instant, dit l'inspecteur Hauer.

-Allez vous faire foutre !

-Mademoiselle Brennan gronda le doyen.

" Désolée c'est sorti tout seul. Je suis du Péttaouchnock de Pensylvannie , au cas où vous l'aurez oublié ! Je ne suis pas assez bien éduquée pour maîtriser mon langage alors qu'on arrête mon nouveau petit ami en l'accusant d'avoir tué mon ex."
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Comédie

Mon premier enterrement. Mon premier enterrement était celui du premier homme à m'avoir vue nue. C'était un peu difficile à digérer.

Ce n'étaient pas les funérailles d'un grand-père, ni celles d'une grand-tante éloignée, ridée comme une vieille pomme ; c'étaient celles de Thomas. Thomas Pearson, mon premier camarade à Easton. Le premier ici à m'avoir témoigné de la sympathie. Le sublime, le ténébreux, le passionné Thomas Pearson. Le mec avec qui j'avais passé ma première nuit.

Un flot incessant d'images me traversait l'esprit ; un tourbillon que j'étais incapable d'interrompre, en dépit de mes efforts. Je revoyais Josh Hollis sortir du brouillard et m'annoncer sa mort. Je repensais à la lettre que Thomas m'avait laissée, dans laquelle il me confiait qu'il partait se soigner. Quelle idiote j'étais de l'avoir cru ! La dernière fois que je lui avais parlé, c'était devant le bâtiment Bradwell, où se trouvait alors mon dortoir. Il me semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis. Je ne logeais même plus à Bradwell. Thomas n'avait pas vu ma nouvelle chambre à Billings, et il ne la verrait jamais. Et pour cause : il était allongé, froid et raide, dans un cercueil. Un cercueil enterré quelque part. Ses parents avaient décidé de l'inhumer dans la plus stricte intimité, et j'ignorais où. Je savais seulement qu'il était quelque part sous terre. En train de se décomposer.

Chaque fois que j'y pensais, je me mettais à suffoquer.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? me demanda Noëlle Lange.

Nous étions debout devant la grande cheminée de marbre qui ornait l'un des quatre salons du luxueux appartement des Pearson, dans le Upper East Side de Manhattan. Plusieurs élèves de notre lycée me dévoraient des yeux, comme ils n'avaient cessé de le faire depuis la disparition de Thomas. À croire qu'ils salivaient d'avance à l'idée de me voir craquer. Ils pouvaient toujours attendre : pour l'instant, je n'avais pas versé une seule larme en leur présence, et je n'étais pas près de leur donner cette satisfaction.

J'attendis pour répondre à Noëlle que mon angoisse se dissipe un peu.

— Rien de spécial, lui dis-je. C'est juste que ça recommence...

— Tu es encore sous le choc, murmura Ariana Osgood d'une voix apaisante. C'est tout à fait normal.

Noëlle l'approuva et me posa une main affectueuse sur l'épaule. Ça alors... Noëlle me réconfortait ! C'était une grande première. Jusque-là, elle m'avait surtout gratifiée de ses sarcasmes et autres moqueries. Et ce n'était pas tout : son expression aussi semblait plus douce que d'habitude, moins menaçante. Elle était très élégante, bien sûr, avec son pull ras du cou en cachemire gris et sa jupe noire toute simple. Mais le fait qu'elle ait laissé ses cheveux châtains détachés adoucissait ses traits. Elle avait aussi renoncé à se maquiller, ce qui la rajeunissait considérablement. Pour une fois, elle faisait presque son âge, c'est-à-dire guère plus que le mien.

Je jetai un coup d'œil autour de moi. Il faisait une chaleur étouffante dans la pièce, et j'étais comme engourdie. Les centaines de convives venus assister à cette veillée funèbre allaient et venaient dans ce cadre opulent, à l'atmosphère feutrée. Tirés à quatre épingles dans leurs costumes de grands couturiers et leurs élégantes robes noires, ils sirotaient du vin et conversaient à mi-voix. Outre les messieurs grisonnants et des dames botoxées, plusieurs dizaines d'élèves du lycée étaient présents, et semblaient tous bouleversés, en état de choc. À l'instar de Noëlle, certaines des plus ferventes adeptes de Shiseido n'avaient pas pris la peine de se maquiller. Assises sur les sofas moelleux, elles se tamponnaient les yeux avec leurs mouchoirs et se consolaient mutuellement. Quant aux garçons, ils erraient les mains dans les poches, la mine sinistre. Jamais je ne les avais vus aussi peu sûrs d'eux. « Si Thomas Pearson a pu mourir, devaient-ils se dire, nous ne sommes peut-être pas aussi invincibles que nous le pensions. » La dure réalité venait de s'imposer à ces gosses de riches, qui évoluaient dans un monde de rêve où rien ne semblait pouvoir les atteindre.

— C'est d'un glauque ! s'écria Kiran Hayes en agitant son verre de vin avec effronterie. On n'a pas vu autant de monde pour la mort du pape ! On dirait qu'ils sont tous fascinés comme des malades parce que c'était un gamin.

Elle inclina son verre et le vida d'un trait. Kiran, authentique top model, était la fille la plus belle que j'avais jamais vue. Cela dit, pour l'avoir fréquentée depuis un mois, je commençais à penser qu'elle était aussi la plus susceptible de finir en centre de désintoxication. Plusieurs mèches brunes s'étaient échappées de son chignon sophistiqué et son regard vert se perdait dans le vague, mais sa beauté n'en était pas moins frappante. Tous les individus de sexe masculin la regardaient à la dérobée, aussitôt que l'occasion se présentait.

— Je vous parie qu'une de ces blondes coincées prépare un article pour la presse, lança Noëlle à la cantonade. Un bon gros scandale de lycée, ça les fait baver.

Ah, voilà : je retrouvais la Noëlle que je connaissais... et que je craignais.

— Noëlle ! la réprimanda Ariana, dardant sur elle ses yeux bleus perçants.

Avec ses cheveux blonds coiffés en chignon, sa tenue sombre et ses boucles d'oreilles serties de diamants, Ariana paraissait moins évanescente que de coutume.

— Quoi ? Personne ne m'a entendue, protesta Noëlle en balançant ses longs cheveux derrière son épaule. Et je suis sûre que j'ai raison. Vous verrez : la « tragédie Thomas Pearson » s'étalera sur quatre pages dans le Hamptons Magazine du mois prochain.

— J'ai du mal à croire que ce sujet intéresse les journaux, objectai-je. Thomas n'était pas célèbre, ni rien.

— Mais il était du coin, dit Noëlle en soupirant d'un air las.

À ces mots, Taylor Bell, qui avait passé la journée à renifler et à pleurer en silence, fondit de nouveau en larmes. Elle enfouit son visage d'angelot encadré de boucles blondes dans un mouchoir. Ariana lui frotta les bras.

Les sanglots de Taylor me mettaient mal à l'aise, et je me détournai. Ces filles n'aimaient pas Thomas. Pire : elles le haïssaient, et m'avaient vivement incitée à rompre avec lui. Pourtant, aujourd'hui, elles se lamentaient comme les autres. À les voir ainsi éplorées, on aurait pu penser qu'elles regrettaient sincèrement sa disparition.

Cela dit, elles avaient beau le détester, Thomas était l'un des leurs. Ils se connaissaient depuis des années. Le chagrin des filles Billings était donc légitime. Je m'étonnais juste des proportions qu'il prenait.

Mes yeux fatigués se posèrent par hasard sur Missy Thurber. Adossée à un mur au papier peint élégant, vêtue d'un tailleur noir, elle avait le nez rouge et les narines plus dilatées que jamais. Lorna Gross, qui rôdait toujours dans ses parages, lui chuchotait quelque chose à l'oreille. En voyant leurs mines lugubres, il me vint l'envie irrésistible de leur lancer quelque chose à la figure. De quel droit ces deux pimbêches étaient-elles tristes ? Ni l'une ni l'autre n'avait jamais adressé la parole à Thomas.

Entre ce spectacle révoltant et les crises de larmes à répétition de Taylor, je commençais vraiment à saturer. C'est alors que j'aperçus Constance Talbot, mon ancienne camarade de chambre, qui venait à ma rencontre. La dernière fois que j'avais vu Constance, elle m'avait reproché entre deux sanglots d'être sortie avec Walt Whittaker, son amour de toujours. Whittaker, qui était là aussi quelque part, en train de discuter avec des adultes, son passe-temps favori. Whit et moi n'étions plus ensemble – en admettant qu'on l'ait été un jour – , mais Constance ne le savait peut-être pas.

Je me redressai, tendue. Constance franchit d'un pas pressé la distance qui nous séparait encore et se jeta à mon cou.

— Reed ! Je suis tellement, tellement, tellement désolée ! chevrota-t-elle sur mon épaule.

Ma surprise fut telle qu'il me fallut un moment pour réagir et l'étreindre à mon tour. Je la serrai de toutes mes forces. Son geste d'amitié me soulageait autant qu'il me déconcertait. Apparemment, Constance comptait plus pour moi que je ne l'avais cru.

— Merci, lui dis-je lorsqu'elle se recula.

Ses yeux verts étaient brillants et bordés de rouge. Ses boucles rousses étaient attachées en queue de cheval. Je n'aurais su dire si elle était plus pâle que d'ordinaire ou si c'était un effet de l'éclairage, mais ses taches de rousseur ressortaient davantage, lui donnant un air précieux.

— Ça va ? me demanda-t-elle en se mordant la lèvre.

— Ouais. Je crois... Je ne sais pas. Je ravalai un sanglot avant d'ajouter :

— C'est juste un peu surréaliste.

« Surréaliste » était un mot bien faible pour décrire ce que je ressentais, mais c'était le premier qui m'était venu à l'esprit. Toutes les deux secondes, j'étais en proie à une émotion nouvelle et intense. À peine quarante-huit heures plus tôt, dans le train qui nous ramenait de New York à Easton, je confiais à Josh, le camarade de chambre de Thomas, que j'avais fait une croix sur ma relation avec lui. Que je passais à autre chose. Et j'étais très fière de cette décision. Après tout, Thomas avait pris la poudre d'escampette sans me prévenir. Sans même daigner me dire au revoir.

J'avais trouvé une lettre de lui quelque temps après son départ, mais elle avait suscité plus de questions qu'elle n'avait apporté de réponses. Pendant de longues semaines, Thomas n'avait pas jugé utile d'entrer en contact avec moi, ne fût-ce que pour me rassurer sur son compte. J'avais décidé que je perdais mon temps avec un mec comme lui. Que je méritais mieux.

Puis j'avais découvert que si Thomas ne m'avait pas donné de nouvelles, c'était parce qu'il était mort. Depuis, chaque fois que je repensais à mon indignation, à ma fureur et à ma certitude d'avoir la morale pour moi, une terrible culpabilité m'envahissait.

— Ça doit être encore plus difficile de ne pas savoir ce qui lui est ar
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