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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec sa tétralogie « La reine celte », c'est le destin exceptionnel d'une femme bien connue aujourd'hui encore outre-manche mais très peu en France que Manda Scott a choisi de nous raconter en une magnifique fresque épique mêlant savamment histoire et fantastique. Cette femme, c'est Boudicca (« Celle qui apporte la victoire »), reine des Icènes qui prit en 60 après JC la tête d'une révolte réunissant les plus grands peuples de la Grande-Bretagne et visant à expulser les légions romaines de leurs terres sur lesquelles ils s'étaient installés au dépend des populations locales quelques années plus tôt. Souvent comparée à d'autres grands leaders « barbares » tels Vercingétorix (en Gaule) ou Arminius (en Germanie), cette femme qui fait désormais office de héros national pour nos amis britanniques se voit donc consacrer quatre romans relatant l'histoire de son combat et celui de son peuple afin de repousser l'envahisseur romain et surtout garantir la sauvegarde de sa culture et de ses traditions.

« Le rêve de l'aigle », premier volume de la série, nous entraîne ainsi au coeur de la Bretagne antique dont on découvre le fonctionnement, les coutumes, les croyances... Si le portrait que dresse Manda Scott de ce territoire sauvage et mystérieux n'est pas nécessairement conforme à la réalité historique, c'est malgré tout avec émerveillement que l'on se laisse happer par ce pays d'une troublante beauté où les druides se nomment encore rêveurs, où les rivières et les forêts possèdent toutes une dimension sacrée, où l'on adore la redoutable déesse guerrière Briga... Une fois plongé dans cet univers, impossible d'en sortir et aujourd'hui encore, bien que ma lecture date maintenant d'il y a plusieurs années, c'est toujours avec la même émotion que je repense à ce roman. Il faut dire qu'outre le décor, Manda Scott a également particulièrement soigné ses personnages qui sont parvenus à me toucher plus profondément qu'aucun jusque là et qu'aucun depuis. Une fois cette fantastique épopée découverte, impossible de l'oublier.
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Tout le monde rêve, mais tout le monde ne devient pas un Rêveur.
Une désillusion pour Breaca, jeune reine Icène, qui n'aspirait qu'à développer la faculté de rêver éveillée, les paroles des Dieux sur les lèvres. Mais le rêve que lui auront révélé ses longues nuits – rite initiatique de passage de l'enfance à l'âge adulte – est celui d'un Guerrier, le guerrier qui s'est révélé en elle à l'aube de ses douze ans, où à la suite d'un évènement tragique, elle a obtenu sa première plume teintée de rouge, la plume du meurtre, celui de son premier ennemi tué avec une lance. Un rêve lourd de signification qui ne porte pourtant pas les caractéristiques d'une vision d'un Rêveur Né. le Rêve de l'Aigle est le rêve de Breaca, le rêve de l'attaque de l'Aigle Impérial contre l'Ancêtre à Lance-Serpent (Le Rêve de l'Aigle, titre du premier tome et le Rêve de la Lance-Serpent, titre du quatrième et dernier tome). le Rêve qui la conduira à rendre ardeur et courage aux tribus britonnes, à rallier et armer les guerriers, à mener la révolte contre l'envahisseur romain et devenir la Boudicca « celle qui apporte la Victoire ».
C'est à celui qu'elle aime comme un frère que les dieux envoient des rêves d'une puissance qui n'a pas été vue depuis le temps des ancêtres. le jeune Ban est un Rêveur Né qui ne songe pourtant qu'à passer ses épreuves de lance et devenir un grand Guerrier. Ce qu'il deviendra, non pas après ses longues nuits comme il a toujours rêvé, mais dans les rangs de l'ennemi. L'âme de Ban, devenu citoyen romain sous le nom de Valérius, se perdra alors dans le Rêve du Taureau Rouge (titre du deuxième tome), où le dieu taureau, manifestation de Mithra que les légions rapportèrent de Perse mais aussi une manifestation d'un des dieux de ses ancêtres les Icènes, se révèlera à lui. Son âme déchue retrouvera la paix dans le Rêve du Chien (titre du troisième tome), dans lequel il parviendra à accepter le farouche Guerrier que Valérius est devenu et le Rêveur Né que Ban a toujours été. Il apportera ainsi à la Boudicca, qui était autrefois une soeur puis une ennemie, une lueur d'espoir de voir son rêve de libérer la Bretagne de l'envahisseur romain devenir réalité.

Le cycle de la Reine Celte est un récit fantastique sur la lutte et la révolte des tribus de Bretagne face à l'invasion des légions de Rome de 43 à 60 après JC.
Un récit sur quatre tomes dont seuls les deux derniers recoupent les faits historiques de la révolte engagée et conduite par Boudicca en 60 après JC. de ce fait de l'Histoire ne subsistent que de rares vestiges archéologiques, sur lesquels les interprétations des archéologues divergent, et de rares mentions dans des écrits uniquement romains - la civilisation celtique étant de tradition orale - « avec tous les préjugés politiques, culturels et sociaux que cela suppose de la part de l'envahisseur ». « le squelette des faits connus est mince et désarticulé, la trame que j'ai tissé sert à combler les vides et à lui donner un corps », une trame que Manda Scott a tissé sur ses propres interprétations des bribes de l'Histoire. Un travail de longue haleine, rigoureux, remarquable et fort cohérent qui invite à rêver à la réalité de sa version toute subjective. Manda Scott a ce talent d'inventer un pan de vie à des personnages historiques telle la Boudicca, de donner vie à d'autres tel Ban/Valérius, à faire naître entre eux des relations passionnelles et passionnantes sur fond de combats épiques et d'exactions barbares. Elle a ce talent de rendre réel, de façon originale et magistrale, son récit inspiré des animaux sacrés de la mythologie celtique et des rêves chamaniques, qu'elle doit vraisemblablement à ses origines écossaises, à sa profession de vétérinaire et à sa pratique du rêve chamanique. Elle a ce talent d'inviter au rêve éveillé, à un de ces rêves dont on ne veut pas se réveiller, à un de ces rêves qui vous marque… un rêve comme celui du lièvre… Manda Scott aurait tissé sa trame à partir de son Rêve. L'écriture de la Reine Celte lui aurait été révélée après avoir assisté, impuissante, à la mise à mort par ses chiens d'une hase en période de lactation, signant ainsi l'arrêt de mort de la portée. La mort de cet animal sacré, messager entre les dieux et les hommes, aurait bouleversé l'auteur, l'aurait amené à se questionner sur sa passivité au prix bien trop élevé, et conduite à l'écriture de la Reine Celte.

Manda Scott compterait parmi ces Rêveurs - ces druides dont elle apparente les pratiques à celles des chamanes – pour nous livrer une vision extraordinaire de la vie de celle qui deviendra un symbole de courage.
Un rêve inoubliable. A lire et à rêver.
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Un pavé, je me lance dans la lecture d'un pavé…..Maintenant que j'en suis presque arrivé au bout, je peux l'écrire, je n'ai pas raté une ligne.
En ces temps les hommes vivaient en harmonie avec les Dieux. Les Dieux les protégeaient, les hommes cultivaient la terre en la remerciant, élevaient les animaux en les respectant, s'aimaient, avaient une famille et leurs enfants apprenaient les traditions.
Rome et Jules César virent en ces terres bretonnes un nouveau paradis plein de richesses. Les terres de Britannia furent convoitées, Jules César installa avec l'aide des tributs proches de la mer des « comptoirs commerciaux » puis rentra à Rome. La paix régnait. Les tributs n'étaient pas unies, beaucoup rejetaient Rome mais les plus riches avaient la force, la puissance et le soutien des légions.
Cunobelin était leur roi et tenait tout ce beau monde d'une main de fer. Il avait trois fils qui rêvaient de son héritage. Amminios, le second était le plus perfide, tout lui était bon pour vaincre, Caradoc le plus jeune avait quitté ses terres pour échapper à cette ambiance et naviguer.
Les Icénes peuple voisin, cultivateur et éleveur de chevaux et de chiens ne fréquentaient pas les romains. Breaca et Ban, frère et sœur étaient les enfants de la Reine de ce peuple. Breaca avait obtenu le grade de guerrier à l'âge de 12 ans en tuant son premier guerrier ennemi.
Après avoir participé à une foire sur les terres de Cunobelin, ils furent attaqués par Amminios, furent pour la plupart massacrés et Ban que tous crurent mort devint esclave de leur adversaire en Gaule. Pensant sa famille assassinée et grâce à son courage, il fut intégré à la cavalerie romaine
Le navire de Caradoc sombra au large des terres Icénes et Breaca le sauva de la noyade ainsi que Corvus centurion romain qui se trouvait sur le même bateau.
A la mort de Cunobelin les guerres se réveillèrent et 40.000 légionnaires débarquèrent en Britannia.
Les tributs s‘unirent pour repousser l'envahisseur, la victoire était proche mais les fils de Cunobelin, l'ainé Togodubnos et Caradoc furent encerclés par les légions et ne durent d'être sauf qu'à une charge de Breaca qui y gagna son surnom de Boudicca, celle qui apporte la victoire.
Caradoc fut sauvé mais la bataille perdue. L'armée de la Boudicca se retire pour préparer d'autres batailles. Les légions s'installent.

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