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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai failli arrêter cette lecture, car entre elle et moi, le courant ne passait pas.

Le récit prenait du temps, je ne voyais pas où il allait arriver, pas de tirets cadratins pour les dialogues (pas de guillemets non plus). Bref, ça commençait mal.

Pourtant, le début avait tout de même éveillé ma curiosité : un vieil homme est abandonné dans un self-service, aux Champs Élysées.

Le narrateur est accusé d'avoir abandonné son père. Hors, ceci n'est pas son père. Un quiproquo qui va faire naître une histoire peu banale…

Lorsque nous sommes entrés à Pripiat, après la catastrophe d'avril 1986, la fusion a commencé, entre le roman et moi. Au diable les tirets cadratins manquants devant les dialogues, j'étais dans le récit et cela ne m'a plus gêné.

Une ville abandonnée, les villages aux alentours aussi. Tout qui se retrouve figé, notamment les auto-tamponneuses. Vertigineux, horrible. Tout le monde a dû partir, abandonnant tout sur place, n'emportant qu'une petite valise, obligé même de laisser leurs animaux de compagnie sur place…

Toute cette partie-là, ainsi que les quelques passages consacrés à ce qu'il se passa juste après l'accident, est terriblement instructive, intéressante et fait froid dans le dos.

Le vieil homme va tout doucement raconter son histoire et ce que l'on va découvrir sera bouleversant, en quelque sorte. Une vie après la mort d'une région. Cela valait la peine que je persévère dans ce roman. Mon début fut un peu laborieux, mais j'ai été récompensée ensuite.

On se demande ensuite ce qui fut le plus horrible : construire une centrale nucléaire sur une faille sismique, l'accident survenu suite à un test de sécurité mal assuré, le sacrifice des vies humaines pour enlever le graphite, la désinformation, la minimalisation de l'accident ou l'incapacité de l'URSS à réagir comme il fallait face à cet accident nucléaire ?

Sans doute le mélange de tout. Dans un scénario catastrophe, on trouverait cela exagéré et pourtant, la réalité a dépassé la plus mauvaise fiction.

Ce roman est une biographie romancée de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire, qui s'est dressé, le poing levé, face au régime soviétique et face à tous ceux qui voulaient minimiser l'ampleur des dégâts, notamment sur la santé. Il a eu le KGB aux fesses, les flics, on a tenté de le tuer pour le faire taire.

Certaines scènes sont dramatiques, comme ces enfants qui ont mangé et bu ce qu'il ne fallait pas, parce que leurs parents n'étaient pas informés (ou mal informés), parce que seuls les habitants de Moscou étaient épargnés par les viandes, légumes, tubercules et autres produits des champs en provenance de la zone contaminée.

Le roman donne lieu aussi à de belles scènes, notamment celle de cette petite communauté vivant à Pripiat, soudée, qui danse, qui chante et où tout le monde prend soin de tout le monde.

Un beau roman, une belle histoire.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Au départ, une soirée TV, avec Arte.
Une découverte, un film, "la terre outragée", un choc.
Un commentaire proposant d'aller un peu plus loin sur le sujet avec un livre écrit par un espagnol sur le même thème.
Voilà comment l'idée de cette lecture est venue.
Avant de m'étendre sur le thème du récit, j'évoquerai le style de l'écriture qui ravira j'en suis sûre les amateurs de littérature espagnole avec cette folie des mots, des phrases,....
Le livre allie à la fois, la folie du texte et la folie des hommes.
Tchernobyl, ça vous rappelle quelque chose, le fameux nuage qui bien sûr s'est arrêté juste à nos frontières.
Pripiat, ça vous dit quelque chose, un village prospère aux portes de la centrale, des gens heureux qui y habitaient.
Moi, Pripiat, je ne connaissais pas et n'imaginais pas ce que cela avait été et ce que c'était devenu.
Si par hasard, le recours à l'industrie nucléaire ne heurte pas votre conscience, je vous propose cette lecture. C'est effrayant, et pourtant très réaliste. C'est glaçant, j'ai ressenti le besoin par moment de poser le livre, de regarder le soleil, le jardin, la mouche qui vole, juste respirer un peu !
Depuis, la nuit, au milieu de mes insomnies, lorsque j'entends des chiens hurlés, j'avoue presque frissonner de terreur !
Cette lecture est éprouvante mais permet de nous poser les bonnes questions.
Pour les résidents de ces zones contaminées quel avenir ?
Partir, oui peut être, mais pour aller où ? Pour faire quoi ?
Et oui il y a eu Pripiat et puis Fukushima, des civilisations différentes, des systèmes économiques plutôt divergents, mais la même folie productiviste avec son même corolaire, produire vite, très vite, beaucoup trop vite sans se soucier de l'après.
L'énergie nucléaire est certainement une des industries de l'avenir mais et c'est ce mais qui est le plus important, il faut savoir gérer ces déchets.
N'oublions pas que dans les années 60, dans un coin perdu de Bretagne, au pied du Mont Saint-Michel de Brasparts dans les monts d'Arrée fut construite la centrale nucléaire de Brennilis. L'arrêt de son activité fut décidé en 1967 et le site devait permettre de tester les techniques de démantèlement. Aujourd'hui je vous invite à venir constater l'état du site, incroyable, il ne s'est rien passé. le réacteur est toujours là, en l'état.
Et à Pripiat, la décontamination n'est pas plus en route mais des gens ont choisi d'y vivre, car au moins là bas, ils se sentent les maîtres de leur destin.
Notre monde est devenu fou !
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Le Cycliste de Tchernobyl est un roman très humain décrivant la vie de quelques irréductibles dans la ville interdite de Pripiat. L'auteur met en avant l'action du scientifique Vassili NETSERENKO dans cette ville. J'ai lu plusieurs ouvrages sur la catastrophe nucléaire de 1986. Chacun est appréhendé sous un angle différent. Dans le livre de Javier Sebastian , l'angle est vraiment original : un vieux monsieur abandonné dans un fast food sur les Champs Elysées à Paris. Petit à petit il va se confier à son bienfaiteur et dévoiler toute l'horreur de Tchernobyl. L'auteur décrit la folie des hommes du terrible régime soviétique de l'époque; le camouflage de la vérité alors que Vassili fait ce qu'il peut en se déplacement de lieux contaminés en lieux contaminés accompagné de son spectromètre qui lui vaudra les foudres du régime. Je dois dire que le style de l'auteur m'a quelquefois désarçonnée. Mais précisément, celui-ci participe à la folie du thème. Ce livre date de 2013: il reste d'actualité. Les craintes autour de la centrale nucléaire de Zaporijia en Ukraine nous le rappelle chaque jour. A recommander
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Pas toujours facile à suivre mais vaut le détour. Je ne connaissais pas cet auteur et suis tombée sur ce livre par hasard. Outre une documentation assez solide (et inquiétante) sur les causes et conséquences de la catastrophe de l'accident nucléaire de Tchernobyl, ce court récit offre de belles descriptions de paysages et de personnages qui tentent de résister et continuent d'exister dans la zone interdite. le tout dans un style poétique qui m'a bien plu, avec en prime une intrigue genre thriller. Une belle surprise.
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J'ai eu du mal à voir où l'auteur voulait en venir ; du mal à placer les personnages. Et puis je me suis laisser prendre à cette vie un peu particulière à Pripiat ; à m'attacher aux personnages .
Le coté "scientifique " ; réaliste m'est apparu dans toute son horreur dirai-je !
Même si on se doute que Tchernobyl est toujours une épée de Damoclès ; le lire avec tant de détails ; fait vraiment peur.
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Qui est ce vieil homme abandonné dans un self service? Ne se rappelle t-il vraiment plus qui il est ? quel est le rapport entre lui et la ville de Pripiat, ville fantôme, abandonnée de tous depuis la catastrophe de Tchernobyl? de tous? Non, pas de tous. Certes, la ville a été évacuée (trop tard mais elle l'a été), certes, tous ces habitants sont censés vivre maintenant ailleurs. Mais est ce vraiment la réalité? On ne parle guère de cela mais certains sont revenus. Déracinés, ne trouvant pas leur place ailleurs, quelques personnes sont revenues vivre dans la zone contaminée. Parmi elles, Vassia, physicien, poussé contre son gré à regagner Pripiat. Vassia qui détient la vérité sur les dommages créés par la catastrophe nucléaire et qui a voulu prévenir et aider la population. Vassia, qui, pour cela, se retrouve menacé de mort. Menacé de mort pour avoir voulu crier la vérité sur la désinformation systématique à propos de Tchernobyl.

Ce livre est librement inspiré par l'histoire de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire. Pour avoir voulu contrer la désinformation, il se retrouvera poursuivi par le gouvernement. Un gouvernement minimisant la catastrophe de telle manière qu'il fait courir un danger encore plus grand à la population.

Cette lecture ne peut que nous faire frémir. L'histoire de Vassia représente à elle seule la folie humaine. Cette folie qui a conduit à taire les conséquences de l'accident de Tchernobyl et à condamner ainsi tant de personnes qui auraient pu être sauvées. La situation des "samiosol", ces personnes qui refusent le déracinement et vivent sur les terres irradiées ne peuvent que bouleverser le lecteur. Ces personnes sont condamnées, elles meurent les unes après les autres et pourtant, s'accrochent à la vie et à leurs racines.

A travers ce livre, l'auteur rend hommage aux victimes de Tchernobyl, ces gens à qui l'on a dissimulé la vérité, à tous ceux qui ont payé ce mensonge de leur santé et de leur vie mais aussi à tous ceux qui ont tenté de crier la vérité et de prévenir la population du danger. Hommage et dénonciation à la fois, ce texte m'a autant bouleversé que consterné.

C'est un roman, certes, mais un roman inspiré de faits et de personnes réelles, un roman qui m'a prise aux tripes, un roman profondément engagé. A lire absolument. A lire pour savoir, pour ne pas oublier.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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