229 - La rage de vaincre

Elle pleurait sur tous ces morts, qui étaient finalement morts pour rien.

Il y en a que les émotions creusent. Toi, elles te font dormir!

Je ne connais pas ce M. Gaston de Lagrange, fit-il en regardant l'étiquette de la bouteille, mais s'il est responsable de ce nectar, ce n'est pas lui que j'aurais fait fusiller quand j'étais à Paris, même s'il avait affirmé devant témoin que Hitler est une canaille.

Ce sont seulement des femmelettes qui se sont laissées surprendre par les Popovs. On va soigner un peu leurs bobos et nous irons à la chasse de ceux qui ont eu le toupet de leur faire peur!

Mais mourir sans rien tenter était trop facile. Même devant l'impossible, il faut essayer...

Vous pouvez bien pendre et fusiller tous les partisans de la région! Il en viendra d'autres, je vous le promets! Il y a plus d'hommes et de femmes en Russie que vous n'en tuerez jamais! Et, à la fin, c'est vous qui mourrez! Vous, les parchivii Fritz, qui crèverez jusqu'au dernier! Avec votre pourceau en chef nommé Adolf Hitler!

Les batailles à venir seraient plus dures, les victimes plus nombreuses et la paix était un peu plus lointaine.

Tu as une sale tête, ma fille, se dit-elle. Il serait peut-être temps que tu cesses de pleurer sur ton sort!

Une putain ne vaut pas quarante vies humaines!

- Je n'aime pas cette histoire. C'est tout. Peut-être aurions-nous mieux fait de rester à Rezekne et d'envoyer Nitchkine au diable!
Tcherniaov se mit à rire.
- Le diable nous en aurait trop voulu! Il aurait été capable de se venger!