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Critique de ulysse13003


Si l'on ne craignait une forme de pléonasme musical, on pourrait tout en lisant "Le dernier mouvement" écouter le poco adagio de la 4ème symphonie de Mahler. Ses nappes de cordes au rythme lancinant et ses accents mélancoliques siéraient à ce court roman dont l'action se situe sur le pont supérieur d'un transatlantique : on y retrouve Gustave Mahler en 1911, au retour de son ultime tournée à New York. Où il a donné d'ailleurs sa 4ème symphonie, accueillie par le public américain avec une indifférence polie.
Tandis que sa femme Alma et leur fille sont dans leur cabine, Mahler, emmitouflé dans une couverture et en proie à la fièvre, évoque quelques moments heureux et malheureux de sa vie : le triomphe de sa 8e symphonie, le délitement de son couple, la mort tragique de leur fille aînée, une séance de modelage ubuesque chez Rodin... Un garçon de cabine prévenant et obstiné essuie les sautes d'humeur du maestro, un garçon qui jamais n'écoutera sa musique, qu'il imaginera seulement "grandiose".
Comme l'avait fait brillamment Echenoz dans un roman consacré à Ravel, il n'a pas fallu plus de 120 pages à cet écrivain autrichien que je découvre pour reconstituer avec élégance l'univers sonore, matériel et psychologique de Mahler.
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