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Citations sur Le Dernier Mouvement (34)

Gustav Mahler est une petite flamme qui vacille dans la tourmente de son propre désespoir. Quelque pisseur de copies l’avait ainsi décrit, la « petite flamme » renvoyant bien évidemment à sa frêle carrure et à sa taille, qui n’excédait pas le mètre soixante. Il avait éclaté de rire et déchiré la feuille en morceaux. Mais, dans son for intérieur, il savait bien que le pisseur de copies avait raison. À même pas cinquante ans, il était un mythe, le plus grand chef de son époque, et peut-être même de toutes celles qui suivraient. Mais cette gloire, il la payait du désastre d’un corps qui se consumait lui-même inexorablement.
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La mort elle-même n’était qu’une idée de vivants. Tant qu’on pouvait se l’imaginer, elle n’était pas encore là.
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Il (Gustav Mahler) repensa au travail. Le chantier de la Neuvième était en bonne voie – sans plus. Tout était toujours en chantier. Et lui toujours sur la brèche. Travailler signifiait toujours retravailler. Maintes et maintes fois, à peine ses pièces terminées, il les avait rejetées, rayées, déchirées, pour, aussitôt recommencer du début.
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Au demeurant, la plupart des musiciens, voire des gens qui tripotaient un instrument, vivaient dans l'idée qu'eux seuls étaient à même de faire advenir la musique. Ce qui, bien entendu, était, premièrement, l'expression d'une insigne présomption, et deuxièmement, une absurdité caractérisée, la musique dépassant d'emblée, de par sa nature même, tout ce qu'on pouvait imaginer. La musique avait toujours laissé loin derrière elle tout être humain et n'avait, en fin de compte, pas plus besoin de musiciens que d'auditeurs. La musique n'avait besoin de rien ni de personne, elle était là tout simplement. (p. 70-71)
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C'était pourtant très simple : un homme meurt. Une femme vit. Ça se résumait à cela. Ce qu'elle ferait de sa vie ne le regardait plus. Elle resterait auprès de lui jusqu'à la fin, c'était plus qu'il n'était en droit d'espérer. Et en fin de compte, c'est lui qui partait.
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La mer n’est jamais ton amie, lui avait dit un vieux marin. Elle ne te veut ni bien ni mal, elle ne veut strictement rien. Elle n’a pas l’ombre d’une intention, quand elle te tue d’une seule lame.
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Gustav Mahler est une petite flamme qui vacille dans la tourmente de son propre désespoir. Quelque pisseur de copies l’avait ainsi décrit, la « petite flamme » renvoyant bien évidemment à sa frêle carrure et à sa taille, qui n’excédait pas le mètre soixante. Il avait éclaté de rire et déchiré la feuille en morceaux. Mais, dans son for intérieur, il savait bien que le pisseur de copies avait raison. À même pas cinquante ans, il était un mythe, le plus grand chef de son époque, et peut-être même de toutes celles qui suivraient. Mais cette gloire, il la payait du désastre d’un corps qui se consumait lui-même inexorablement.
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C’est quel genre de musique, celle que vous faites ? Vous pourriez m’en parler ?
– Non, on ne peut pas raconter la musique, il n’y a pas de mots pour ça. Dès qu’on peut décrire la musique, c’est qu’elle est mauvaise.
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« Désirez-vous encore un peu de thé ? » demanda le jeune homme. Il avait ôté sa casquette, Mahler voyait le bleu du ciel dans ses yeux.
« Tu restes assis tout le temps en bas des marches ? demanda-t-il.
– Pas tout le temps, dit le garçon.
– Qu’est-ce qu’ils t’ont dit de moi ?
– Ils ont dit que vous étiez célèbre. À cause de la musique. Et que je dois veiller sur vous. Que vous n’ayez pas froid. Que le thé ne soit pas trop chaud. Ce genre de choses.
– Mais il faut que le thé soit chaud.
– C’est comme vous le souhaitez.
– D’ailleurs c’est complètement idiot qu’il n’y ait pas de thé blanc russe sur ce bateau.
– Je ne savais même pas que cette sorte de thé existait. Il est bon ?
– C’est le meilleur. Il apaise l’âme.
– Alors je m’en procurerai dès que nous serons à terre. Et la prochaine fois que vous voyagerez avec nous, je vous servirai tous les jours une tasse de thé blanc russe.
– C’est très obligeant de ta part, dit Mahler. Je crois que tu iras loin.
– Je ne sais pas si c’est ce que je veux. Qui va loin, arrive tard.
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Soudain un flot de larmes lui vint aux yeux et il sanglota dans ses mains ouvertes. Il pensait aux autres, à leurs visages et à leurs voix et à sa culpabilité.
« J'aurais aimé vivre encore », dit-il à voix haute.
Puis il se sentit ridicule et il eut honte. Là-bas au loin il y a le soleil, se dit-il. Tant que tu peux le voir, la vie continue. Allez, approche-t'en, de quelques pas au moins.Lève-toi. Remue-toi. C'est bon pour les os, et ça ne fera pas de mal à ton cœur non plus.
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