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Critique de Clelie22


Un zouave démobilisé découvre deux enfants endormis au pied d'un arbre. En les emmenant vers la ville la plus proche, Moutier apprend que les enfants n'ont plus ni père ni mère, ni le moindre quignon de pain. le brave soldat au grand coeur est bien embêté : sans fortune et sans famille, il ne peut prendre à sa charge les deux orphelins. Heureusement, l'hôtesse qui l'accueille à l'Auberge de l'Ange-gardien est une femme généreuse qui, dès qu'il lui soumet son dilemme, lui propose de les prendre elle-même. Veuve et sans enfants, Mme Blidot est trop heureuse de faire entrer dans sa vie et dans celle de sa soeur ces deux chérubins. Les années s'écoulent dans le bonheur, ponctuées des visites épisodiques de Moutier, jusqu'à ce que celui-ci, de retour de la guerre de Crimée, sauve un richissime général russe dont la générosité va changer bien des choses pour cette drôle de famille recomposée.

L'Auberge de l'ange-gardien a été écrit par la Comtesse de Ségur à l'intention de deux de ses petits-fils. Dans la préface, elle les encourage à être des enfants aussi sages et aimants que les deux frères de son histoire. Cependant, ce roman met finalement peu en scène les deux enfants (de vrais petits garçons modèles). Ceux qui occupent réellement le devant de la scène, ce sont les adultes : Moutier, Elfy et l'inénarrable général qui donnera son nom à la suite de cette histoire : le général Dourakine. Les personnages sont vraiment bien croqués, même s'ils manquent de nuances, et on s'y attache progressivement.
Contrairement à d'autres oeuvres de la Comtesse, celle-ci se déroule dans un milieu plutôt modeste, ce qui lui permet d'évoquer des problématiques qu'elle ne peut pas forcément aborder dans d'autres romans : le travail des enfants, la conscription... Son histoire paraît dégoulinante de bons sentiments mais, quand on creuse un peu, on y découvre une critique des châtiments corporels, de l'exploitation des enfants, des effets pervers qu'un mauvais exemple peut avoir sur leur comportement moral...
Comme toujours, ça reste un plaisir un peu régressif de lire la Comtesse de Ségur mais ses romans sont aussi des objets d'étude littéraires passionnants.

Challenge Solidaire 2021
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