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Critique de nanouche


On a déjà croisé Camille et Madeleine de Fleurville dans Les malheurs de Sophie. Avec leur maman elles ont fait la connaissance de Marguerite de Rosbourg et de sa maman dont le mari a disparu en mer et elles vivent maintenant toutes les cinq ensemble (sans compter les domestiques !).

Les trois petites filles font concurrence de bonnes manières. Marguerite n'arrive pas encore tout à fait à la hauteur de ses aînées mais elle s'y emploie. Ce sont des bonnes actions à longueur de journée, des compliments et des embrassades. Heureusement revoilà Sophie, juste à temps pour éviter que la situation ne s'enlise dans la guimauve. Depuis le précédent roman il lui est arrivé de vrais malheurs: sa maman est morte, son papa s'est remarié avec la méchante Mme Fichini puis est mort à son tour, laissant Sophie aux mains de sa belle-mère qui la bat quotidiennement.

Il y a donc des choses bien noires dans le monde des petites filles modèles. L'insécurité sociale en est une, à une époque où le moindre accident de la vie peut conduire une famille modeste à la misère. Ces demoiselles et leurs mamans sont aussi un modèle de charité chrétienne paternaliste. le message de la comtesse de Ségur à son public est clair : votre richesse entraîne un devoir d'assistance. Mais attention, tout ceci doit se faire dans le respect de la hiérarchie sociale. S'il convient que nos héroïnes restent simples et sans morgue dans leurs relations avec les pauvres, ceux-ci doivent aussi savoir rester à leur place. Comme le dit la bonne Elisa qui a bien compris comment ça fonctionne : "Une bonne est une bonne et n'est pas une dame qui vit de ses rentes ; j'ai mon ouvrage et je dois le faire".

Au-delà des bons sentiments, ce que je découvre ce sont des enfants qui jouissent d'une grande liberté. Elles ont certes des heures d'étude à leur emploi du temps mais elles passent aussi de longs moments à jouer dehors, à cultiver leur petit jardin, à se promener.

J'aime bien aussi les conseils médicaux de la comtesse de Ségur :

En cas de traumatisme crânien avec perte de connaissance : "le médecin était venu voir Mme de Rosbourg: il ne trouva pas la blessure dangereuse, et il jugea que la quantité de sang qu'elle avait perdu rendait une saignée inutile et empêcherait l'inflammation. Il mit sur la blessure un certain onguent de colimaçon, recouvrit le tout de feuilles de laitue qu'on devait changer toutes les heures, recommanda la plus grande tranquillité, et promit de revenir le lendemain."

En cas de morsure par un chien enragé : "Ne t'effraie pas, ma petite Marguerite ; ce ne sera rien, je pense. Tous les jours, matin et soir, tu tremperas ta main dans l'eau salée pendant un quart d'heure ; tous les jours, tu mangeras deux fortes pincées de sel et une petite gousse d'ail. Dans huit jours, ce sera fini."

J'ai découvert depuis que la comtesse de Ségur avait écrit un livre sur La santé des enfants.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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